29: Contraception locale, méthodes naturelles et contraceptions difficiles

Chapitre 29 Contraception locale, méthodes naturelles et contraceptions difficiles1




Les méthodes de contraception locales comprennent les stérilets, les diaphragmes, les préservatifs et ovules.


Nous traiterons ensuite dans ce chapitre des méthodes naturelles.



Stérilets


Les dispositifs intra-utérins (DIU), plus communément appelés stérilets, sont d’excellents moyens de contraception par l’absence de contraintes qui s’y trouve attachée. Ils sont de ce fait plus efficaces que la contraception orale qui peut être mal prise ou oubliée (0,8 grossesses pour 100 femmes pendant 12 mois au lieu de 6 à 8 pour les estroprogestatifs en pratique courante). Enfin, les stérilets au cuivre n’entraînent aucun risque cancéreux ou cardiovasculaire. Le stérilet doit, pour toutes ces raisons, être considéré comme un moyen contraceptif de première intention (Anaes, 2004).


On estime qu’en France environ 16 % des femmes en âge de procréer portent un stérilet, soit 1,8 millions de femmes. Une femme sur deux aura dans sa vie utilisé au moins une fois un stérilet. C’est le mode de contraception choisi vers 35–40 ans après avoir pris la pilule pendant 10 ans ou plus. La femme gardera ce mode de contraception pendant les 15 dernières années de la vie reproductive (Léridon, 1998).


Dans le monde, 108 millions de femmes portent un stérilet.


Les DIU sont des objets de petite taille destinés à être placés à l’intérieur de l’utérus. En polyéthylène, matière plastique biologiquement inerte, ils sont repérables facilement en échographie et opaques aux rayons X, donc visibles sur les clichés radiologiques. Pour augmenter leur pouvoir d’action, des métaux (cuivre, argent) ou des progestatifs ont été ajoutés.



Mécanisme d’action





Différents modèles de DIU (planche 29.1)


Les stérilets inertes (Oméga®, Boucle de Lippes®, safe T Coil®) agissaient essentiellement par leur surface de contact avec l’utérus. Ils ne sont plus utilisés.



Les stérilets actifs métalliques (cuivre, argent) peuvent se contenter d’une surface de contact plus faible. Leur taille varie de 2,5à 3,5 cm et la surface de cuivre est actuellement de 375 mm2 et de 380 mm2. Des stérilets courts peuvent être proposés à des femmes dont l’hystérométrie est à moins de 7 cm.


Les stérilets actifs à la progestérone. Le stérilet Mirena® ou Fibroplant® libère du lévonorgestrel (20 ou 14 μg/24 heures) pendant 5 ans (figure 29.1).



Les modifications de la glaire cervicale diminuent le risque de salpingites (0,8 versus 2,2 pour un stérilet au cuivre). La libération du lévonorgestrel entraîne des aménorrhées (16 % à 1 an et 35 % à 2 ans). Cette action sur le volume des règles a pu le faire proposer comme alternative à l’hystérectomie chez les femmes qui souffrent d’hyperménorrhées idiopathiques (Lähteenmäki, 1998). Des kystes ovariens fonctionnels peuvent être observés dans 12 % des cas comme sous microprogestatifs. Le lévonorgestrel ne modifie pas la glycémie des diabétiques (Rogovskaya, 2005).


Les accidents thromboemboliques évolutifs en contre-indiquent l’usage de même que les tumeurs hormono-dépendantes comme le cancer du sein. Il n’y a pas de passage hormonal dans le lait. Le retour à la fertilité après retrait est comparable aux autres stérilets (Prescrire, 1999). En cas de grossesse avec le stérilet au lévonorgestrel en place, il n’a pas été observé d’anomalies fœtales, en particulier de la différenciation sexuelle. Il n’y a pas d’indications à interrompre la grossesse.


Nous avons classé les différents stérilets dans le tableau 29.1.



L’efficacité et le taux de continuité pour différents types de stérilets sont rapportés dans le tableau 29.2. On remarquera qu’à 2 ans, 25 à 60 % des femmes, selon le type de stérilets, ont abandonné ce mode de contraception.



En pratique, trois problèmes se posent lorsqu’une contraception par stérilet est envisagée :




Quelles femmes peuvent bénéficier du stérilet ?


Il existe, comme pour toute prescription, des contre-indications formelles à respecter, des cas où il peut y avoir discussion de l’indication et des indications médicales satisfaisantes :



Si on craint une infection latente, une NFS, une VS et une CRP peuvent être demandées ainsi qu’un test biologique de grossesse.


Ce n’est qu’à l’issue de cet examen, souvent même après traitement d’une vaginite, que l’on pourra poser l’indication ou la contre-indication d’un stérilet.



Contre-indications (tableau 29.3)




image Les infections récentes ou en cours de l’appareil génital, les cervicites, les vaginites, à plus forte raison les endométrites et les annexites sont des contre-indications formelles. Les vaginoses sont une contre-indication discutée (ACOG, 2005). Les antécédents de salpingites traitées et guéries depuis plus de 3 mois sont pour beaucoup une contre-indication relative. On se méfiera cependant d’un réveil infectieux, si la femme a des gros hydrosalpinx visibles à l’échographie. Il faut aussi contre-indiquer le stérilet aux femmes à partenaires sexuels multiples ou immunodéprimées.


image Les fibromes sous-muqueux et les polypes endocavitaires car les saignements sont fréquents. Les femmes ménorragiques car le stérilet augmente encore le débit du flux sanguin menstruel et complique l’interprétation des troubles présentés. Cependant en l’absence d’étiologie de ces ménorragies, le stérilet au lévonorgestrel a été proposé pour essayer d’éviter l’hystérectomie (Lähteenmäki, 1998).


image Les utérus hypotrophiques ou malformés qui rejettent le stérilet souvent placé avec de grandes difficultés.


image Certaines cardiopathies congénitales ou valvulopathies à cause du risque d’endocardite infectieuse (tableau 29.4).


image Le cancer de l’endomètre, mais cette éventualité est rare.


image La maladie de Wilson.


image L’hypersensibilité au cuivre.


image La grossesse, évidemment, mais il faut toujours prendre garde à ne pas tomber dans cette situation, d’où la nécessité de ne placer un stérilet qu’après des règles normales. Dans le post-partum, le stérilet peut être posé au-delà de 4 semaines après l’accouchement (Anaes, 2004).


Tableau 29.3 Contre-indications à la pose d’un stérilet.











Contre-indications absolues Contre-indications relatives Contre-indications temporaires (jusqu’à guérison)




Tableau 29.4 Contre-indications du stérilet chez la femme cardiaque (d’après R. Taurelle).









Risque hémorragique Risque infectieux



Pour les stérilets au lévonorgestrel (Mirena®), on ajoutera à ces contre-indications les accidents thromboemboliques ou vasculaires évolutifs, ou récents et les cancers hormonaux dépendants comme le cancer du sein.



Indications controversées




image L’utérus cicatriciel après une césarienne ou une hystérotomie n’est pas une contre-indication à la pose d’un stérilet.


image La sténose du col peut poser problème mais une dilatation peut être obtenue en donnant à la patiente 400 mg de misoprostol (Cytotec®) per os ou en sublingual 2 heures avant la pose. Une dilatation sous anesthésie locale ou locorégionale est possible.


image La béance cervicale, car le stérilet risque de se trouver facilement expulsé.


image La femme nullipare, en raison des difficultés d’insertion (réduites, il est vrai avec les stérilets en T ou les modèles courts). Le risque d’infection et de stérilité tubaire est plus lié aux facteurs de risque infectieux (IST, infection génitale haute récente, partenaires multiples) qu’au stérilet lui-même s’il est posé en suivant les règles d’asepsie, car les infections pelviennes surviennent dans les 3 semaines qui suivent l’insertion (Np2). Aucun risque de térilité tubaire n’a été démontré y compris chez les nullipares (Np3, Anaes, 2004a).


image Les femmes VIH positives peuvent avoir un stérilet après avoir fait des prélèvements endocervicaux pour s’assurer qu’elles n’ont pas une infection sexuellement transmissible (FFPRHC, 2004a).


image Le diabète. Plusieurs études réalisées chez des femmes diabétiques insulino-dépendantes ou non et porteuses d’un stérilet n’ont pas montré d’augmentation de la fréquence des infections. Le lévonorgestrel ne modifie pas la glycémie des diabétiques (Rogovskaya, 2005). Le diabète bien équilibré n’est donc pas une contre-indication.


image La prise d’anti-inflammatoires stéroïdiens (Cortancyl®) et non stéroïdiens ou d’aspirines à fortes doses (4 à 5 g/j), ne diminue pas l’efficacité du stérilet (FFPRHC, 2004a).


image La pose dans le post-partum immédiat ou dans le post-abortum immédiat qui a été proposée dans des pays en voie de développement avec un taux élevé d’expulsion dans les post-partum et dans le post-abortum du 2e trimestre (Grimes, 2002 a et b).



Indications du stérilet


Le stérilet est sans doute le moyen de contraception le mieux adapté pour les femmes ayant déjà eu des enfants, vivant en couple stable, ne présentant aucune anomalie morphologique de l’appareil génital ni infection gynécologique. L’existence d’un tabagisme, d’une contre-indication aux contraceptifs oraux, de fréquents oublis de pilule, la difficulté à utiliser les contraceptifs locaux, l’âge supérieur à 35 ans, sont autant d’éléments en faveur du choix d’un stérilet.


Le stérilet peut être utilisé sans risque particulier par les adolescentes et les jeunes femmes n’ayant jamais eu d’enfants ainsi que par les femmes qui allaitent (Prescrire, 2010).


Enfin, le stérilet peut être utilisé dans les 5 jours suivant un rapport non protégé et servir de contraception d’urgence. Il est alors plus efficace que la pilule du lendemain (cf. chap. 28, p. 436).


Une discussion avec le couple est indispensable en exposant clairement les avantages et inconvénients de chaque méthode contraceptive. Le stérilet sera montré à la femme et à son conjoint s’il est présent. Il sera manipulé par les consultants et le médecin leur montrera par un schéma la place que le stérilet occupe dans l’utérus. Ce mode de contraception qui demande peu de participation de la patiente est aussi utilisable pour les patientes inaptes aux autres méthodes contraceptives et pour les patientes débiles ou malades mentales.


Il faudra informer la patiente des avantages et inconvénients de cette méthode comme indiqué dans l’encadré 29.1.



Encadré 29.1


Information à donner aux femmes




image Le stérilet agit surtout en empêchant la fécondation. L’ovulation persiste.


image Il y a une augmentation du risque d’infection pelvienne dans les 3 semaines qui suivent la pose. En cas de fièvre ou de douleurs pelviennes, il faut consulter un médecin.


image Le risque de grossesse extra-utérine est inférieur à celui observé en l’absence de contraception mais supérieur à celui observé si on prend un contraceptif oral.


L’usage du stérilet n’entraîne pas d’infertilité.


image La prise de médicament ne modifie pas l’efficacité du stérilet.


image Il y a un risque de perforation de l’utérus lors de la pose une fois sur mille.


image Le risque d’expulsion dans les trois premiers mois est de 1/20.


image Les règles peuvent être plus importantes dans les six premiers mois avec un stérilet au cuivre. Leur abondance peut obliger au retrait du dispositif.


image Des douleurs pelviennes lors des règles peuvent obliger au retrait.


image Le stérilet ne provoque pas de cancers de l’utérus.


image Une visite de contrôle est recommandée 3 à 6 semaines après la pose.


image Le retrait du stérilet peut se faire à la demande de la patiente, ou au bout de 5 ou 10 ans selon le modèle pour éventuellement en remettre un autre.


image Le taux d’échec est de 1 %. En cas de grossesse, celle-ci peut être poursuivie sans crainte mais il y a un risque plus élevé d’avortement spontané, d’accouchement prématuré, d’infection si le stérilet est laissé en place. Le retrait s’il est possible peut entraîner une fausse couche.


image Si la ménopause survient, le stérilet doit être retiré 1 an après les dernières règles.


image S’il s’agit d’un stérilet au lévonorgestrel :









(d’après FFPRHC, 2004b)



Comment poser un stérilet ?


Cela paraît simple pour l’opérateur averti. Cependant, il est indispensable de posséder les bases de la pratique gynécologique pour réaliser cette insertion endo-utérine.


Il est nécessaire d’apprendre la technique de pose dans un centre spécialisé, avec la collaboration d’un confrère entraîné (figures 29.2 et 29.3).









Pose


La femme étant en position gynécologique, le périnée étant éclairé par une lampe mobile réglable :



image on pratiquera un toucher vaginal afin d’établir la position, la taille, la régularité de l’utérus. La recherche des contre-indications et le frottis auront été réalisés lors d’une consultation précédente ;


image on introduira un spéculum et on désinfectera les parois vaginales et le col avec une solution antiseptique (Bétadine® gynécologique, chlorhexidine). Il n’est pas nécessaire de mettre des gants stériles pour la pose ;


image mettre en place une pince de Pozzi sur la lèvre antérieure du col si l’utérus est antéversé, ou sur la lèvre postérieure s’il est rétroversé. On préviendra la patiente qu’elle va ressentir une petite sensation douloureuse de piqûre. On peut lui demander de tousser au moment de la pose ce qui évite d’augmenter son inquiétude ;


image exercer une traction douce sur la pince pour supprimer l’anté- ou rétroversion utérine ;


image introduire un hystéromètre à usage unique ou une sonde de Dalsace n° 10, mesurer la taille de l’utérus. L’insertion n’est pas recommandée si l’hystérométrie est inférieure à 5 cm ou supérieure à 9 cm. Cette hystérométrie n’est pas indispensable lors du remplacement d’un stérilet chez une femme dont on a déjà mesuré l’utérus ;


image charger le stérilet dans l’inserteur en suivant les indications données dans la notice du modèle choisi, sans faire de fautes d’asepsie. Le stérilet ne doit pas rester plus de 2 minutes dans l’inserteur pour ne pas perdre sa « mémoire élastique » ;


image régler le curseur de hauteur utérine sur le tube inserteur en fonction des données de l’hystérométrie ;


image introduire doucement, avec la main droite, le stérilet contenu dans son inserteur dans le canal cervical, tout en maintenant la traction avec la main gauche sur la pince de Pozzi (les gauchers feront l’inverse ! ). Il faut aller doucement jusqu’au fond utérin, c’est-à-dire jusqu’à ce que l’exocol affleure le repère de l’inserteur. Si une résistance se produit, il ne faut pas tenter de passer en force, il peut s’agir d’un spasme (qui peut céder spontanément après une courte attente) ou d’un obstacle anatomique (synéchie, adénomyose). Il faut savoir ne pas insister et revoir l’indication ;


image attendre quelques secondes après avoir atteint le fond utérin avant de retirer doucement l’inserteur en ayant soin de n’exercer aucune traction sur le fil ;


image couper le fil à 2 ou 3 cm de l’orifice cervical après avoir vérifié par une légère traction, qu’il est complètement déplié. On pourra faire sentir les fils à la patiente pour qu’elle puisse elle-même les sentir dans le vagin.


image retirer la pince à col et le spéculum.



Incidents (figures 29.4 et 29.5)


La perforation de l’utérus est rare 1/1000 insertions quel que soit le type de stérilets. Elle est en général contemporaine de l’insertion. Elle peut être soupçonnée devant une douleur vive, accompagnée d’un choc ou muette mais entraînant des douleurs ultérieurement. Il est prudent de vérifier le bon positionnement du stérilet par échographie en cas d’insertion particulièrement difficile ou douloureuse, ou encore de douleurs pelviennes à distance de la pose. Le traitement repose, après retrait du stérilet, sur la surveillance en milieu hospitalier pendant 48 heures avec vessie de glace, antispasmodiques, antibiotiques. Si le stérilet est passé dans la cavité péritonéale, une cœlioscopie peut être nécessaire pour le retirer car des complications graves à type de péritonite ont été décrites (Prescrire, 2010).




Le malaise vagal peut être prévenu par une prescription d’anxiolytique à demi-vie courte. Son traitement repose sur l’injection d’un quart de milligramme d’atropine en IM.


La douleur lors de la pose, la difficulté à cathétériser le col, un saignement au point de préhension de la pince sur le col peuvent se voir, obligeant à une dilatation avec des sondes de Dalsace ou à un tamponnement du saignement.


Les syncopes de choc sont exceptionnelles.



Intervention terminée


L’information après la pose d’un stérilet est un temps essentiel qu’il ne faut pas négliger (cf.encadré 29.1).


Il est prudent d’éviter de poser un stérilet la veille d’un départ en voyage lointain, il faut qu’en cas de problème la patiente puisse vous revoir. On lui demandera de contrôler sa température pendant quelques jours et d’éviter pendant 5 à 6 jours tout rapport sexuel.


Pour plus de sécurité, il est conseillé d’utiliser les gelées ou des ovules contraceptifs pendant le premier mois ou de continuer encore la prise de la pilule pendant le mois en cours.


La patiente doit connaître la nécessité de vérifier après la fin des règles la présence des fils et de se protéger plus qu’une autre des MST par l’usage des préservatifs en cas de rapports avec des partenaires multiples. Elle doit être informée de la possibilité de règles plus longues et plus abondantes surtout lors des premiers cycles suivant la pose d’un stérilet au cuivre. Il faut l’informer de la possibilité d’aménorrhée avec les stérilets au lévonorgestrel.


Elle doit connaître parfaitement les symptômes anormaux qui doivent l’amener à consulter : retard de règles, métrorragies, douleurs abdominopelviennes, dyspareunie, leucorrhées purulentes, fièvre inexpliquée, fils non perçus. Elle doit savoir qu’en cas de grossesse survenant avec le stérilet le risque de fausses couches spontanées est augmenté et que le stérilet doit être enlevé si c’est possible.



Surveillance





Complications


Il importe de bien les connaître pour apprécier si l’ablation du stérilet est nécessaire ou non.






Saignements


Ils sont fréquents, de 7 à 14 % des cas.


Ils sont de plusieurs types (figure 29.6) :



image spotting anarchiques souvent pré- ou postmenstruels corrigés par l’acide tranexamique (Exacyl®, Spotof®) ;


image ménorragies à traiter par les anti-inflammatoires non stéroïdiens comme l’acide méfénamique (Ponstyl®) associé aux médicaments précédents ;


image ménométrorragies plus importantes, rebelles au traitement et imposant la recherche de l’étiologie par échographie et/ou hystéroscopie après ablation du DIU ;


image l’étiologie des hémorragies est variable ; il peut s’agir :









Grossesse (figure 29.7)


Même avec les stérilets au cuivre ou au lévonorgestrel, la grossesse est possible : 0,2 à 5 % à 2 ans.



Le diagnostic est fait sur l’aménorrhée, les signes sympathiques, l’augmentation de volume de l’utérus, l’ascension du fil, voire les tests de grossesse ou l’échographie.


Si la femme ne désire pas sa grossesse, une IVG sera pratiquée après ablation du stérilet si le fil est visible, sinon on vérifiera bien lors de l’aspiration la présence de celui-ci.


Si la femme désire garder sa grossesse, il est préférable d’enlever le stérilet si le fil est visible malgré le risque de fausse couche, car ce sont des grossesses à risque : environ 50 % de femmes font un avortement spontané. Les risques d’accouchement prématuré, d’hypotrophie fœtale, de mortalité périnatale sont plus élevés que dans la population générale. Il est démontré que le retrait du stérilet dès la constatation de la grossesse réduit ces risques de moitié. Si le stérilet n’est pas accessible, il faut le laisser. On le retrouvera dans les membranes lors de l’accouchement. Il n’y a pas de risque de malformations même avec le stérilet au lévonorgestrel.


La grossesse peut aussi être extra-utérine car si le stérilet évite les grossesses intra-utérines, il protège mal contre les GEU. Les études ont montré que les femmes portant un stérilet ont moitié moins de GEU que celles qui n’ont pas de contraception. Mais si une grossesse survient malgré le stérilet, le risque de GEU est plus élevé que pour les autres femmes (1/30 versus 1/125).



Oligoménorrhées ou aménorrhées


La diminution du volume des règles est un des avantages du stérilet au lévonorgestrel et peut constituer un traitement des hémorragies utérines fonctionnelles (cf. chap. 21). Des oligoménorrhées ou des aménorrhées peuvent se voir avec le stérilet au lévonorgestrel au cours des six premiers mois après la pose (65 % des cas). Cette aménorrhée peut être transitoire ou durer plusieurs mois. Elle est liée à une atrophie de l’endomètre, le lévonorgestrel inhibant la synthèse des récepteurs aux œstrogènes. L’endomètre devient insensible à la stimulation œstrogénique endogène ou exogène. Il faut bien sûr éliminer une grossesse intra- ou extra-utérine par les dosages des HCG et l’échographie. On expliquera à la femme la cause de cette absence de règles qui n’est pas une ménopause. Si la femme supporte mal psychologiquement cette aménorrhée, il faudra retirer le stérilet et les règles surviendront normalement dans un délai de 30 jours.







Diaphragme


Il s’agit d’un dôme en latex (figure 29.8) de taille variable (50 à 90 mm variant de 2,5 en 2,5) qui est mis en place en avant de l’orifice cervical, la convexité du dôme vers l’orifice du col.



L’efficacité dépend beaucoup de l’utilisation : chez une femme bien formée, le taux d’échec est de 2 à 4 % AF en utilisation rigoureuse mais de 19 à 40 % AF en utilisation courante.




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Apr 23, 2017 | Posted by in GYNÉCOLOGIE-OBSTÉTRIQUE | Comments Off on 29: Contraception locale, méthodes naturelles et contraceptions difficiles

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