229: Colopathie fonctionnelle

Item 229 Colopathie fonctionnelle



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Objectifs




• Diagnostiquer une colopathie fonctionnelle.


• Argumenter l’attitude thérapeutique et planifier le suivi du patient.




Liens transversaux




ITEM 1 La relation médecin-malade.


ITEM 66 Thérapeutiques antalgiques, médicamenteuses et non médicamenteuses.


ITEM 118 Maladie de Crohn et rectocolite hémorragique.


ITEM 148 Tumeurs du côlon et du rectum.


ITEM 195 Douleurs abdominales et lombaires aiguës chez l’enfant et chez l’adulte.


ITEM 300 Constipation chez l’enfant et l’adulte (avec le traitement).


ITEM 303 Diarrhée chronique.




Sujets tombés au concours de l’internat et aux ECNimage


Aucun sujet se rapportant à la colopathie fonctionnelle n’est tombé depuis 1995.




Consensus image




• Aucune conférence de consensus ni recommandation de bonne pratique n’est disponible sur le sujet.




Pour comprendre…




image La colopathie fonctionnelle est définie par des symptômes digestifs chroniques qui orientent vers un dysfonctionnement du tube digestif bas mais qui ne s’expliquent par aucune anomalie organique.


image Au terme de colopathie fonctionnelle, il faut préférer le terme de syndrome de l’intestin irritable (SII) qui décrit mieux l’étendue des anomalies fonctionnelles à l’ensemble du tube digestif.


image Le syndrome de l’intestin irritable associe de manière variable :


– des douleurs abdominales ;

– des troubles du transit : constipation, diarrhée, ou alternance diarrhée/constipation ;

– des ballonnements abdominaux.

image Le syndrome de l’intestin irritable est une pathologie :


– fréquente puisque décrite par 4 à 20 % de la population générale ;

– chronique récurrente, alternant des périodes symptomatiques et des périodes d’accalmies ;

– parfaitement bénigne ;

– mais qui altère la qualité de vie des patients et constitue un motif fréquent de demande de soins.

image Cependant il s’agit de ne pas banaliser la plainte digestive, avec le risque de qualifier de troubles fonctionnels intestinaux une authentique pathologie organique. Le syndrome de l’intestin irritable doit rester un diagnostic d’élimination.



I Définition – épidémiologie




image Le syndrome de l’intestin irritable (SII) désigne des symptômes digestifs chroniques qui orientent vers un dysfonctionnement du tube digestif bas mais qui ne s’expliquent par aucune anomalie organique.


image De nombreux termes synonymes ont été utilisés pour décrire ce syndrome : colopathie fonctionnelle, troubles fonctionnels intestinaux.


image Par contre, le terme de « colite », fréquemment utilisé par les patients, est impropre car il désigne une inflammation de la muqueuse colique, donc une affection organique.


image Le SII est souvent associé à une dyspepsie fonctionnelle. La dyspepsie désigne une symptomatologie digestive qui oriente vers une pathologie du tube digestif haut : épigastralgies, brûlures épigastriques, pesanteur épigastrique, sensation de satiété précoce.


image Le SII est une pathologie fréquente qui touche 4 à 20 % de la population générale.


image La symptomatologie débute dans la majorité des cas avant 30 ans, avec une nette prédominance féminine.


image Il s’agit d’une affection parfaitement bénigne, qui ne présente aucun risque évolutif. Cependant, par sa fréquence et sa chronicité, le SII constitue un motif très fréquent de consultation et entraîne une demande de soins non négligeable. Il représente ainsi un véritable problème de santé publique par les coûts induits :


– coûts directs liés aux consultations, aux explorations et aux traitements ;

– coûts indirects liés aux arrêts de travail.


II Physiopathologie


Le syndrome de l’intestin irritable est une affection d’origine multifactorielle dont la genèse n’est pas pleinement élucidée. De nombreux mécanismes sont évoqués :



image des troubles de la sensibilité viscérale ;


image des troubles de la motricité viscérale ;


image une interaction possible avec l’environnement, et le rôle de la dysbiose ;


image des perturbations de l’immunité intestinale ;


image des facteurs psychologiques.



A Troubles de la sensibilité : l’hypersensibilité viscérale




image L’hypersensibilité viscérale explique en partie les douleurs du SII.


image Elle a été prouvée par de nombreux travaux qui ont étudié le seuil de sensibilité douloureuse digestive lors d’une distension rectale exercée par un ballonnet gonflé. On observe un abaissement du seuil douloureux chez les patients souffrant de SII.


image Ce phénomène concerne spécifiquement la sensibilité viscérale : il n’y a pas d’hypersensibilité somatique.



B Troubles de la motricité




image Des troubles de la motricité de l’intestin grêle et du côlon ont été mis en évidence chez les patients souffrant de SII.


image Une augmentation en nombre et en amplitude des ondes péristaltiques propagées interdigestives ainsi qu’une réponse motrice colique augmentée à l’alimentation ont été décrits chez des patients présentant un SII avec diarrhée.


image Des contractions rythmiques anormales de la musculature du grêle survenant par salves ont été enregistrées, corrélées à la survenue de douleurs à type de crampes.



C Rôle de l’environnement et de la dysbiose




image D’authentiques syndromes de l’intestin irritable ont été observés chez des patients après un épisode de diarrhée infectieuse.


image Des anomalies qualitatives (dysbiose) voire quantitatives (pullulation bactérienne) de la flore digestive ont été mises en évidence chez les patients atteints de SII.



D Perturbations de l’immunité intestinale et micro-inflammation




image Une augmentation de la densité et de la dégranulation des mastocytes de la muqueuse digestive de patients atteints de SII a été mise en évidence. Les mastocytes, par la libération de cytokines (histamine, tryptase, nerve growth factor…), diminuent le seuil de sensibilité viscérale.


image Une augmentation de la densité des cellules entérochromaffines et de leur sécrétion de sérotonine a également été rapportée. Par l’intermédiaire des récepteurs 5HT3 et 5HT4, la sérotonine stimule la motricité digestive et abaisse le seuil de sensibilité viscérale.



E Facteurs psychologiques




image Les troubles psychologiques jouent un rôle important dans la genèse des troubles fonctionnels intestinaux.


image En effet, on observe parmi les malades souffrant de SII une grande prévalence des personnes victimes de sévices sexuels ou physiques.


image L’imagerie cérébrale fonctionnelle a montré que les troubles psychologiques modifient l’intégration et la perception des informations sensitives d’origine digestive.


image On constate très souvent une aggravation de la symptomatologie au cours des périodes de tension psychologique.


image Dans toutes les études thérapeutiques sur le SII, l’effet placebo est particulièrement puissant ITEM 168.



III Diagnostic positif



A Interrogatoire




image Les symptômes cardinaux du syndrome de l’intestin irritable sont les douleurs abdominales, les troubles du transit et les ballonnements abdominaux.


image Le SII est une affection chronique récurrente et le diagnostic ne peut être évoqué que devant des symptômes évoluant depuis plus de 3 mois.



1 Douleurs abdominales ITEM 195




image C’est le principal symptôme.


image Il s’agit de douleurs souvent diffuses, mal systématisées, intermittentes, rarement fixes, avec des intervalles libres.


image Elles varient dans leur type, leur siège, leur irradiation et leur intensité.


image Elles sont typiquement améliorées par l’émission de gaz et de selles.

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Aug 28, 2017 | Posted by in IMAGERIE MÉDICALE | Comments Off on 229: Colopathie fonctionnelle

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