22: Aménorrhées primaires

Chapitre 22 Aménorrhées primaires




L’âge de la ménarche (apparition des premières règles) est de 12,8 ans dans notre pays. Avec les variations inhérentes à toutes données biologiques (± 2 DS), on parle d’aménorrhée primaire si la ménarche n’est pas survenue à 16 ans.


Toutefois, devant ce problème fréquent aux causes multiples, il serait aussi grave de renvoyer avec de bonnes paroles la jeune fille anxieuse qui vient consulter, que d’instituer, ex abrupto, un traitement.


Le fin mot de ces aménorrhées primaires est, en effet, le diagnostic étiologique ou encore le diagnostic de niveau. Les causes les plus fréquentes des aménorrhées primaires sont rapportées dans le tableau 22.1.


Tableau 22.1 Causes des aménorrhées primaires.









Causes Pourcentage
Insuffisance ovarienne primitive
Hypogonadisme hypogonadotrope
Syndrome des ovaires micropolykystiques
Insuffisance antéhypophysaire
Anomalies congénitales
Hyperprolactinémie
Anorexie mentale
36 %
34 %
17 %
4 %
4 %
4 %
2 %

(d’après Kyei-Mensah, 1995)


Point n’est besoin d’insister sur la nécessité pour le médecin praticien de connaître les mécanismes de la menstruation.


Rappelons simplement que pour avoir normalement ses règles, la jeune fille doit avoir :



Au total, quels vont être les points sur lesquels l’attention du généraliste devra être attirée ?


Très simplement, et loin de toute angoisse inconsidérée, il faudra pratiquer un examen clinique en insistant sur la douceur de l’abord psychologique comme sur celle de l’examen gynécologique orienté vers :



Le traitement sans diagnostic, comme toujours en médecine, risque d’être inutile, voire même dangereux.



Examen clinique


Contrairement au problème de l’aménorrhée secondaire où la suspicion de grossesse doit être systématique jusqu’à preuve du contraire, c’est volontairement l’attitude inverse qui sera choisie ici : la grossesse ne sera pas suspectée, sauf argument clinique évocateur et péremptoire. Faute de quoi, la communication avec la jeune fille angoissée est d’emblée rompue.


L’attitude de la mère, fréquemment présente lors du premier examen, devra être minutieusement observée, et nous avons l’habitude de demander au sujet qui va être examiné s’il souhaite ou non la présence d’une tierce personne. La réponse maternelle fréquente à cette question est déjà riche d’enseignement. Si la jeune fille est mineure, la présence de la mère ou du représentant légal est préférable.







Diagnostic étiologique


Le diagnostic étiologique est orienté par l’examen clinique en fonction des caractères sexuels secondaires (figure 22.1).




Caractères sexuels secondaires normaux (planche 22.1)


Il faut avant tout rechercher une malformation de l’appareil génital, mais savoir évoquer aussi une tuberculose sur certains terrains défavorisés (migrants).




Malformations de l’appareil génital


Elles donnent deux types d’aménorrhées : les unes asymptomatiques, les autres accompagnées de douleurs rythmées, survenant par crises tous les mois et augmentant en intensité, qui témoignent d’un utérus fonctionnel.


L’échographie permet de préciser l’existence d’un utérus fonctionnel, d’en mesurer la taille, d’apprécier l’existence d’une hématométrie.






Apr 23, 2017 | Posted by in GYNÉCOLOGIE-OBSTÉTRIQUE | Comments Off on 22: Aménorrhées primaires

Full access? Get Clinical Tree

Get Clinical Tree app for offline access