21: Tératomes sacrococcygiens

Chapitre 21 Tératomes sacrococcygiens



Les tératomes sacrococcygiens (TSC) sont des tumeurs rares (1/40 000 naissances d’enfants vivants), développées à partir de cellules totipotentes de l’extrémité caudale de l’embryon. Elles touchent quatre fois plus souvent les filles que les garçons [1].



Généralités


Les TSC sont en fait plus des malformations que des tumeurs. Ils dérivent de tissus provenant des trois feuillets embryonnaires (endodermique, mésodermique et ectodermique) lors de la migration des cellules germinales. Le caractère plus ou moins différencié détermine la nature mature ou immature de la tumeur. Leur consistance est le plus souvent solide ou hétérogène, plus rarement liquidienne pure.


Sur le plan anatomique, leur localisation est médiane précoccygienne à développement plus ou moins asymétrique, pouvant refouler les structures viscérales en avant (anus, rectum, utérus, vessie). Ils peuvent avoir également un développement endopelvien ou endo-abdominal de diagnostic prénatal plus difficile et source de difficultés chirurgicales pour l’exérèse complète (classification d’Altman) (fig. 21.1) [2]. Le TSC est recouvert de peau saine (fig. 21.2) ; toutefois, cette dernière peut dans certains cas être nécrotico-hémorragique (fig. 21.3).





La découverte en était autrefois fortuite, lors de l’accouchement, ce qui posait en général de graves problèmes obstétricaux et de prise en charge chirurgicale, expliquant le pronostic périnatal sombre de ces tumeurs [3]. Les progrès de l’échographie et de la médecine fœtale permettent actuellement de reconnaître cette pathologie en cours de grossesse, mais aussi de préciser certains facteurs pronostiques afin de donner une meilleure information au couple. La connaissance prénatale de ces TSC permet également d’assurer un meilleur suivi obstétrical et, enfin, de prévoir l’accouchement dans une structure spécialisée où le nouveau-né sera confié à l’équipe pédiatrique et chirurgicale informée, dans des conditions optimales. Un conseil génétique reste utile puisque des cas familiaux ont été rapportés [4].




Critères diagnostiques


Le diagnostic repose sur la mise en évidence :







À un stade plus tardif peuvent apparaître une placentomégalie et une anasarque alourdissant gravement le pronostic.


Certaines formes limitées endopelviennes pures peuvent être difficiles à diagnostiquer. Il faut également toujours rechercher :




L’association à des anomalies rachidiennes impose un bilan morphologique très minutieux de l’axe rachidien. Dans les cas difficiles, une IRM prénatale peut permettre d’affiner le diagnostic et d’éliminer comme diagnostic différentiel la myéloméningocèle.





Facteurs pronostiques


Le pronostic de ces lésions de découverte prénatale est controversé. Si l’on tient compte des données de la littérature, on relève une mortalité pré-, péri- et postnatale immédiate de l’ordre de 40 à 60 % (sans tenir compte des interruptions médicales de grossesse). Si l’on tient compte des séries considérant les découvertes postnatales, la survie est de l’ordre de 90 %. L’expérience des centres de médecine fœtale permet de mieux cerner les facteurs pronostiques et donc d’optimiser la prise en charge pré-, péri- et postnatale. On peut ainsi distinguer les formes de bon pronostic des formes graves nécessitant une prise en charge médicalisée plus intensifiée (tableau 21.1). Les tumeurs exclusivement endopelviennes sont de diagnostic parfois plus difficile et le pronostic peut être plus péjoratif [11]. Les critères de gravité retrouvés pour la plupart des auteurs [9, 1215] sont :


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Jul 8, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 21: Tératomes sacrococcygiens

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