Cas 20 Syndrome de la moelle attachée chez l’adulte

OBJECTIF

Les patients avec une incontinence urinaire inexpliquée devraient bénéficier d’un bilan complet, incluant une étude IRM du rachis lombosacral lorsqu’elle est justifiée.

PATIENT(E)

Femme de 49 ans, administratrice, qui ne fume pas et a une consommation d’alcool en société.

ANTÉCÉDENTS

Difficultés urinaires depuis plusieurs années qui ont empiré progressivement lors des deux dernières années. La patiente a subi une chirurgie de suspension du col vésical mais sans changement sur son incontinence.

DOLÉANCES ET SIGNES FONCTIONNELS (fig. 20.1)

Des douleurs du bas du dos évoluant depuis 13 ans qui ont débuté lorsque la patiente était enceinte. La douleur irradie bilatéralement dans les fesses avec une douleur de jambe irradiant plus particulièrement en dedans de la cuisse droite et du mollet droit, avec une douleur latérale du mollet droit, lors de la station debout prolongée. Il existe un engourdissement intermittent dans les deux pieds à la position assise prolongée. Il n’y a pas de douleur de l’aine mais des douleurs rectogénitales occasionnelles, notamment en prémenstruel. La patiente a rapporté des mictions impérieuses et qu’elle était parfois incontinente urinaire, avec très rarement une incontinence fécale.

Figure 20.1

Elle a essayé différents exercices de renforcement des muscles abdominaux, des tractions, des séances d’entraînement de gymnastique, des programmes de marche, les massages, l’acupuncture et un traitement par AINS. Elle prend actuellement du paracétamol et parfois une association paracétamol–codéine.

ÉTIOLOGIE

La grossesse a été considérée comme étant le facteur déclenchant.

EXAMEN CLINIQUE

La patiente avait une démarche normale, une lordose lombosacrale augmentée, avec une fossette au centre de la région lombosacrale et des voûtes plantaires affaissées avec une pronation des deux pieds. Le réflexe patellaire gauche était diminué (1+ au lieu de 2+) et la sensibilité était légèrement altérée au toucher léger et à la piqûre sur le dos des deux pieds dans les dermatomes L5–S1.

Elle pouvait s’asseoir dans la position de Bouddha (les jambes croisées) mais ressentait une gêne des membres inférieurs. Se pencher légèrement jusqu’à la taille augmentait sa « gêne » dans le bas du dos. Lors du port d’un poids léger (2 à 3 kg), elle devait le tenir près de son abdomen, sinon elle éprouvait une gêne lombale.

L’examen urologique, en dépit de la chirurgie de suspension du col vésical, retrouvait les caractéristiques urodynamiques illustrant une instabilité du détrusor et une incontinence urinaire d’effort authentique, avec de faibles pressions urétrales ; la compliance vésicale était assez bonne, avec une capacité d’environ 400 ml. Une échographie a montré un résidu postmictionnel de 105 ml.

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