20 Anomalies du développement
Les anomalies du développement peuvent être reconnues in utero ou à la naissance (malformations congénitales), ou se révéler plus tard, lors de la maturation du système nerveux, sous la forme de troubles neurologiques ou du développement cognitivo-comportemental.
Malformations congénitales
Nombre de ces malformations peuvent être dépistées in utero par l’échographie.
Fermeture incomplète du tube neural
Spina-bifida aperta, ou kystiques
Ils comprennent les méningocèles, constitués par la hernie d’un sac méningé remplie de LCR, et surtout les myéloméningocèles renfermant des éléments nerveux. Ces myéloméningocèles donnent lieu à des atteintes fonctionnelles plus ou moins sévères dans le territoire de la partie basse de la moelle et de la queue-de-cheval. Dans l’immédiat, il faut procéder à la fermeture de la malformation. Par la suite, des interventions de correction orthopédique et urologique sont souvent nécessaires. Par ailleurs, il faut se préoccuper du traitement d’une hydrocéphalie souvent associée.
Chez une femme ayant donné naissance à un enfant atteint de myéloméningocèle, le risque d’avoir un autre enfant atteint est considérablement augmenté. Le risque est aussi accru par certains médicaments antiépileptiques, notamment le valproate de sodium. Une supplémentation en folate semble réduire le risque de ces malformations. Le dépistage prénatal, permettant l’interruption de la grossesse, est possible par le dosage de l’alpha-fœtoprotéine et l’échographie fœtale.
Hydrocéphalies congénitales
Elles ont pour conséquence d’entraîner une augmentation progressive du volume du crâne. Celle-ci peut avoir débuté avant la naissance, créant des difficultés au passage de la tête. Le plus souvent, l’augmentation progressive devient apparente durant les premières semaines de la vie, s’accompagnant d’un élargissement des sutures, d’une saillie des fontanelles, d’une dilatation des veines épicrâniennes. L’imagerie cérébrale permet de confirmer le diagnostic d’hydrocéphalie, d’en préciser le caractère communiquant ou non communiquant (sténose de l’aqueduc, imperforation des trous de Magendie et Luschka), et d’évaluer les lésions associées. Un facteur génétique est en cause dans certaines sténoses de l’aqueduc, liées au chromosome X, observées chez le garçon.
Agénésies du cervelet
Le syndrome de Dandy-Walker associe une dilatation kystique du quatrième ventricule avec agrandissement de la fosse postérieure et surélévation de la tente du cervelet, une aplasie ou une hypoplasie du vermis et une hydrocéphalie fréquente mais inconstante.
Malformation de Chiari
Certaines complications résultent du retentissement direct de la malformation sur le bulbe, la partie inférieure du cervelet et/ou la partie supérieure de la moelle. Ainsi peuvent être observés de la dysphonie, de la dysphagie, des troubles oculomoteurs – dont le plus évocateur est le syndrome « oscillopsies-nystagmus battant vers le bas ». Les études récentes ont souligné la fréquence et la gravité potentielle des troubles dysautonomiques : apnées du sommeil, arrêt respiratoire, syncopes, voire mort subite. Une autre menace pesant sur ces patients est le développement d’une syringomyélie résultant d’anomalies de la circulation du liquide céphalorachidien au niveau de la grande citerne. Une syringomyélie est trouvée dans 32 à 74:% des cas de malformation de Chiari-1.
Angiomatose encéphalo-trigéminée (maladie de Sturge-Weber)
L’angiome de la face est un angiome plan, de coloration rouge porto ; il occupe totalement ou en partie le territoire du trijumeau, dont il peut déborder largement les limites. Il est présent dès la naissance.
Des calcifications cérébrales, dessinant un aspect flexueux, en réseau, de localisation occipitale, sont visibles dans deux tiers des cas après l’âge de cinq ans. L’angiome méningé n’est pas opacifié par l’artériographie, qui montre parfois un drainage veineux anormal.
Comme pour d’autres syndromes neurocutanés congénitaux, l’hypothèse pathogénique proposée est celle d’une mutation somatique portant sur une lignée de cellules progénitrices des tissus neurocutanés et oculaires, survenue dans le premier trimestre du développement.