Cas 19 Syndrome de moelle attachée chez l’adolescent
DOLÉANCES ET SIGNES FONCTIONNELS (fig. 19.1)
Une douleur chronique (environ 3 ans) croissante de la jonction thoracolombale, d’étiologie inconnue, qui se propage vers le rachis lombal inférieur, en particulier sur le côté droit. La patiente éprouve également des douleurs s’étendant bilatéralement vers les fesses et à la face postérieure des articulations des hanches, avec quelques douleurs intermittentes bilatérales « vers la partie inférieure de la cage thoracique » latéralement et en avant. La douleur thoracolombale commence le matin et s’aggrave progressivement durant l’après-midi jusqu’à devenir « vraiment forte » vers approximativement 19 heures 30. Se baisser provoque une augmentation de la douleur entre les scapulas et dans la région thoracolombale, avec une certaine augmentation de la douleur du bas du dos. La toux aggrave la douleur de la jonction thoracolombale. Elle se sent généralement « fatiguée » à cause de la douleur qui la fait se sentir « lasse ». Elle a pris de l’ibuprofène et du paracétamol sans aucun soulagement. Elle est capable de jouer au hockey et ses symptômes ne sont pas aggravés lorsqu’elle joue.
EXAMEN CLINIQUE
Les amplitudes de mobilité active du rachis lombal étaient les suivantes.
1. La flexion a suscité une augmentation de la douleur thoracolombale quand ses doigts ont atteint la mi-hauteur de ses tibias.
2. L’extension a suscité une augmentation de la douleur approximativement au niveau L3–L4.
3. La flexion latérale gauche et droite a provoqué une douleur étendue de L2 à L5.
4. La rotation gauche et droite a provoqué une douleur approximativement dans la région de L2 à L4.
Lors d’un interrogatoire récent, elle a rapporté les changements suivants dans ses symptômes.
• Elle marche moins longtemps car elle se sent « fatiguée », mais la marche ne provoque pas d’engourdissement des jambes.
• La flexion du rachis aggrave la douleur thoracolombale et l’extension entraîne une douleur médiolombale.
• La douleur thoracolombale s’étend à la région lombosacrale, au sacrum et aussi aux deux régions inguinales et aux hanches, avec quelques douleurs du genou.
• Elle ne peut pas rester couchée sur le dos la nuit à cause des douleurs du rachis lombal ; donc, elle se couche sur le côté gauche en position fœtale.
• Deux des trois postures indiquées par Yamada et al., 1996, c’est-à-dire s’asseoir dans la position du Bouddha et se pencher légèrement au-dessus du lavabo, aggravaient la douleur du rachis lombal ; porter un petit bébé ou un chien n’aggravait pas la douleur du rachis lombal.
• S’asseoir le dos voûté augmentait la douleur du rachis lombal.
• Un trajet en voiture sur une route accidentée, ou sur une longue distance, entraînait une augmentation de la douleur thoracolombale.
• En restant debout pendant 30 minutes, par exemple en faisant la cuisine, la douleur thoracolombale s’aggravait et, après une heure, s’étendait dans les hanches.
IMAGERIE
Les clichés radiographiques du rachis entier pris 10 mois auparavant étaient considérés comme normaux. Cependant, un spina bifida occulta fut noté au niveau de la première vertèbre sacrale (fig. 19.2A). La vue sagittale du rachis lombosacral (fig. 19.2B) ne mit en évidence aucune anomalie.