Chapitre 17. Région n° 8—Palpation des muscles du bassin
Plan du chapitre
Grand fessier, 400
Piriforme, 407
Carré fémoral, 409
Extension aux autres rotateurs latéraux profonds, 411
Récapitulatif essentiel et approfondi : muscles du bassin, 412
Objectifs du chapitre
Après avoir terminé ce chapitre, l’étudiant doit être capable, pour chaque muscle traité dans ce chapitre, de réaliser les éléments suivants.
1. Énoncer les insertions.
2. Énoncer les actions.
3. Décrire la position de départ pour la palpation.
4. Décrire et expliquer l’objectif de chaque étape palpatoire.
5. Palper chaque muscle.
6. Indiquer la « clé palpatoire ».
7. Décrire les positions alternatives de palpation.
8. Indiquer l’emplacement des points gâchettes les plus courants.
9. Décrire les zones de projection des points gâchettes.
10. Énoncer les facteurs les plus courants qui induisent et/ou perpétuent les points gâchettes.
11. Énumérer les symptômes les plus couramment provoqués par les points gâchettes.
12. Décrire et réaliser un étirement.
Présentation
Des démonstrations vidéo de la palpation des muscles de ce chapitre sont présentées dans le chapitre 17 sur le DVD 1. |
Figure 17-1. |
Vues postérieures des muscles du bassin. A. Vue du plan superficiel à gauche et vue du plan moyen à droite. B. Vues des plans profonds. |
Figure 17-2. |
Vues latérales droites des muscles du bassin. A. Vue superficielle. B. Vue intermédiaire. C. Vue profonde. |
Figure 17-3. |
Vues intermédiaires des muscles du bassin du côté droit. A. Vue superficielle. B. Vue profonde. |
Figure 17-4. |
Vues supérieures des muscles du plancher pelvien ; bassin féminin. A. Vue superficielle. B. Vue profonde. |
Figure 17-5. |
Vues inférieures des muscles du plancher pelvien ; bassin féminin. A. Vue superficielle. B. Vue intermédiaire. C. Vue profonde. |
GRAND FESSIER—PROCUBITUS
❑ INSERTIONS :
o De la crête iliaque postérieure, face postérieure du sacrum et du coccyx à la tubérosité glutéale du fémur et au tractus iliotibial.
❑ ACTIONS :
o Extension et rotation latérale de la cuisse
o Abduction de la cuisse par les fibres les plus supérieures et adduction de la cuisse par les fibres les plus inférieures
o Rétroversion du bassin à partir de l’articulation coxofémorale
Position de départ (figure 17-7) :
o Patient en procubitus
o Thérapeute debout latéralement au patient
o Main palpatoire placée latéralement au sacrum
o Main de support placée à l’extrémité distale et postérieure de la cuisse dans le cas où une résistance serait nécessaire.
Étapes palpatoires :
1. Demandez au patient d’étendre et d’effectuer une rotation latérale de la cuisse à partir de l’articulation coxofémorale et appréciez la contraction du grand fessier (figure 17-8).
2. Lors de la contraction du muscle, exercez une pression glissée palpatoire de direction perpendiculaire aux fibres pour mettre en évidence les limites du muscle.
3. Continuez la palpation latérale et inférieure (distale) du grand fessier jusqu’à ses insertions distales à l’aide d’une pression glissée palpatoire perpendiculaire aux fibres.
4. Si vous le souhaitez, vous pouvez augmenter la résistance à l’extension de cuisse pour recruter davantage le grand fessier.
5. Une fois le grand fessier mis en évidence, demandez au patient de le relâcher afin d’apprécier son tonus de base.
Figure 17-6. |
Vue postérieure du grand fessier droit. Le tenseur du fascia lata et le tractus iliotibial ont été estompés. |
Figure 17-7 |
Figure 17-8 |
1. Le grand fessier est superficiel et facile à palper.
2. Le grand fessier est considéré comme le principal muscle postérieur de la fesse. Cependant, il ne recouvre pas entièrement celle-ci. Le moyen fessier est superficiel en partie supérolatérale. Lorsque vous palpez le grand fessier à partir du sacrum et en direction de ses insertions distales, assurez-vous de maintenir le contact latéralement et en partie inférieure (distale).
Position alternative de palpation—latérocubitus
Figure 17-9. |
Le grand fessier peut aussi être palpé le patient en latéro- cubitus. Palpez le grand fessier supralatéral en demandant au patient de réaliser une extension active couplée à une rotation. Cependant, l’extension étant réalisée sans l’action de la pesanteur, le praticien doit utiliser la main de support pour ajouter une résistance à l’extension et solliciter ainsi le grand fessier. |
1. Les points gâchettes situés dans le grand fessier sont souvent le résultat ou sont pérennisés par une surutilisation aiguë ou chronique (souvent lors d’une forte contraction excentrique, comme le fait de grimper sur une colline, notamment en position penchée en avant ; ou lors d’une contraction concentrique comme en nageant le crawl), une position en étirement longtemps maintenue (par exemple dormir en flexion de hanche), une position assise prolongée (particulièrement si la poche arrière du pantalon contient un portefeuille épais), un traumatisme direct, une irritation à la suite d’injections intramusculaires, une maladie de Morton.
2. Les points gâchettes situés dans le grand fessier peuvent produire des tensions et douleurs lors de la station assise prolongée, des insomnies, des douleurs lors des escalades (particulièrement en étant penché en avant), des douleurs lors des positions fléchies, et une limitation de la flexion de hanche.
3. Les zones de projection des points gâchettes du grand fessier doivent être distinguées de celles des points gâchettes des moyen fessier, petit fessier, piriforme, tenseur du fascia lata, vaste latéral, semi-tendineux, semi-membraneux, carré des lombes, ainsi que des muscles du plancher pelvien.
4. Les points gâchettes situés dans le grand fessier sont souvent improprement attribués à un défaut de mobilité sacro-iliaque, un syndrome facettaire lombal, une bursite trochantérienne, une coccygodynie, ou une compression radiculaire d’origine discale.
5. Des points gâchettes associés se produisent souvent dans le moyen fessier, le petit fessier, les ischiojambiers, le groupe des érecteurs du rachis, le droit fémoral et l’iliopsoas.
Figure 17-10. |
Vues postérieures des points gâchettes habituels du grand fessier et leurs zones de projection correspondantes. |
ÉTIREMENT DU GRAND FESSIER
Figure 17-11. |
Un étirement du grand fessier droit. Le patient tracte de ses mains le genou fléchi afin d’amener la cuisse vers le crânial en direction de l’épaule opposée. Pour augmenter l’étirement des fibres inférieures du grand fessier, la cuisse devrait être portée vers le haut vers l’épaule du même côté. Remarque : si le patient ressent un pincement dans le pli de l’aine lors de cet étirement, il est utile de préalablement étirer les fléchisseurs de hanche (notamment le sartorius et l’iliopsoas), ou de réaliser une rotation latérale et une abduction de la cuisse pour déplisser et assouplir la capsule articulaire de l’articulation coxofémorale avant de réaliser l’étirement. |
Clé palpatoire : Étendre et réaliser une rotation latérale de la cuisse. |
MOYEN FESSIER—LATÉROCUBITUS
❑ INSERTIONS :
o De la surface externe de l’ilium (de la partie toute inférieure à la crête iliaque) à la surface latérale du grand trochanter fémoral
❑ ACTIONS :
o Fibres postérieures :
o Abduction, extension et rotation latérale de la cuisse
o Rétroversion et translation controlatérale du bassin
o Fibres moyennes :
o Abduction de la cuisse
o Translation controlatérale du bassin
o Fibres antérieures :
o Abduction, flexion et rotation médiale de la cuisse