Chapitre 14 Accueil et orientation en début de travail

F. Paris

L’accueil de la patiente et son orientation en début de travail sont deux étapes fondamentales qui peuvent être lourdes de conséquences. Il va falloir rassurer, entourer, faire le diagnostic d’entrée en travail et en fonction des premières constatations choisir une ligne de conduite. Le risque est de trop se précipiter, ou bien à l’inverse, de sous-estimer la douleur et le besoin d’assistance [1].

Accueil en salle de naissance

La sage-femme qui accueille la patiente doit savoir :

– pratiquer l’examen d’une femme enceinte se présentant en début de travail ;

– consulter et interpréter les données cliniques et paracli- niques recueillies pendant la grossesse et les confronter aux éléments fournis lors de l’examen initial pour porter un pronostic sur l’accouchement ;

– reconnaître le début de travail ;

– faire les prélèvements sanguins et urinaires nécessaires en début de travail ;

– réaliser une amnioscopie ;

– effectuer une biométrie fœtale échographique avec localisation placentaire ;

– établir un pronostic sur les possibilités d’accouchement par voie basse ;

– expliquer à la patiente et à son compagnon le stade et l’évolution du travail, ainsi que le pronostic de l’accouchement et la nécessité d’un transfert quand la situation l’impose.

Faire connaissance avec la patiente

L’accueil en salle de naissance est le premier temps de l’examen. Il est un moment privilégié à la construction de la relation soignant soigné, et à la mise en place d’un environnement médical et psychologique adapté à l’état de santé du couple mère enfant. Il doit prendre en compte le projet de naissance de la famille accueillie sans négliger aucun risque pour celle-ci.

L’acteur de soins pivot de ce temps de mise en confiance est la sage-femme. Elle doit être à l’écoute de la patiente et de son accompagnant, et expliquer dans un langage adapté et rassurant la structure de soins dans laquelle la patiente se situe : se présenter, définir les intervenants possibles, expliquer le rôle de l’équipe de garde.

Elle apporte à la parturiente et à son compagnon des informations claires et précises sur l’évolution des observations cliniques et paracliniques concernant la naissance en cours.

Ainsi ces paroles de bienvenue permettent de cerner rapidement le contexte psychologique et socioculturel dans lequel la famille se situe.

Un bon premier contact favorise l’échange entre la parturiente et l’équipe, facilite l’action de chacun, et est précurseur d’un bon vécu de l’accouchement.

Effectuer une dernière mise au point

Lorsque le suivi prénatal a été régulier, avec un dossier médical tenu à jour par le consultant, l’évaluation de la situation et l’examen ne sont que le prolongement du bon suivi de la grossesse. La vérification de l’exhaustivité des éléments constituant le dossier sera ainsi simplifiée. Si la patiente est « découverte » en salle de travail, il faudra vite essayer de réunir les principaux items que sont le terme, la parité, la prise de poids, l’estimation pondérale de l’enfant, les sérologies (Ag HBs : antigène HBs), le groupe sanguin et les agglutinines irrégulières [2].

Identifier le motif d’entrée

Les motifs d’entrée en salle de naissance sont au nombre de cinq :

– des contractions utérines : on recherche leur caractère en précisant le rythme, la régularité, l’intensité, la douleur d’accompagnement et l’heure de survenue. L’intérêt de ces précisions est d’évaluer la probabilité du début de travail. En effet, une fois commencé, le travail est caractérisé par des contractions utérines intermittentes et rythmées. Elles sont séparées par un intervalle de durée variable, d’abord long au début du travail (15 à 20 min), puis de plus en plus court à la fin de la période de dilatation (2 à 3 min). Elles sont progressives dans leur durée, allant de 15 à 20 s au début pour atteindre 45 à 60 s à la fin de la période de dilatation du col ; et dans leur intensité qui est toujours croissante. La douleur augmente avec la progression du travail, avec la durée et l’intensité de la contraction. Son siège est en général abdominopelvien, parfois lombaire en début de travail ;

– un écoulement liquidien : on en précise le type. S’agit-il de métrorragies (dans ce cas se reporter au paragraphe « Éliminer une situation d’urgence »), de perte du bouchon muqueux ou de liquide amniotique ? L’écoulement par la vulve de glaires épaisses et brunâtres, parfois sanguinolentes est un signe prémonitoire du travail. L’écoulement de liquide amniotique signe la rupture des membranes. Il est donc important de préciser l’heure de survenue et la couleur du liquide ;

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