Chapitre 10 Placenta
Le placenta au cours de la grossesse
Évolution (figures 10.1, 10.2)
Le placenta comporte une face fœtale et une face maternelle. La face fœtale est appelée plaque choriale : à l’échographie, il s’agit d’un liseré échogène qui est la fusion de la membrane amniotique et du chorion. Cette plaque est fine, inframillimétrique ; le sang maternel est présent juste en dessous, dans la chambre inter-villeuse. La face maternelle du placenta est appelée plaque basale. Elle se distingue du myomètre plus facilement au 3e qu’au 2e trimestre en raison d’une échogénicité augmentant avec la durée de la grossesse. Il existe un important réseau veineux maternel visible en imagerie B, notamment en périphérie du placenta et en regard du ligament large maternel homolatéral. Au Doppler couleur, des flux artériels sont visibles dans le myomètre et sont les témoins de la présence d’anastomoses artério-veineuses sous-placentaires (figure 10.3).
En cours de grossesse, notamment au 3e trimestre, il est fréquent d’observer l’apparition de calcifications, présentes essentiellement sur les plaques choriales et basales et sur les septas qui séparent les cotylédons (figure 10.4).
Localisation
En cas de placenta recouvrant, toujours au 3e trimestre, la distance entre l’orifice interne, situé sous le placenta et le bord placentaire doit être mesurée. Il convient alors de faire une échographie par voie vaginale avec des mouvements de compression du fond utérin afin d’essayer d’amener du liquide entre le myomètre et le placenta. Si cette manœuvre réussit, le placenta n’est pas adhérent à la paroi opposée à son insertion ; l’épaisseur du placenta accolé au myomètre opposé fait croire, à tort, à son caractère recouvrant. Il ne s’agit pas d’un placenta recouvrant mais d’un placenta marginal (figures 10.5 et 10.6).
Analyse de quelques images sans conséquence
Image anéchogène sous-choriale
Ces hématomes sont moins fréquents aux 2e et 3e trimestres de la grossesse. À cette période, ils sont plus volontiers associés à des métrorragies et souvent le signe d’un placenta bas inséré (figures 10.7 et 10.8).
Kystes de la plaque choriale placentaire
Ces kystes se voient volontiers en deuxième partie de grossesse ; ils ont un aspect de bulles, parfois géantes, à la surface du placenta ; ils sont parfaitement anéchogènes, à paroi très fine, et à renforcement postérieur. Ils peuvent mesurer jusqu’à 10 cm et n’ont aucun impact clinique. Ils se voient aussi parfois dans la membrane qui sépare les deux œufs d’une grossesse gémellaire bichoriale (figure 10.9).
Lacunes placentaires, lacs sous-choriaux et cavernes
Il peut exister de volumineuses zones anéchogènes de forme variable et de contour irrégulier qui correspondent à des zones de régression villositaire et peuvent être animées d’un flux rapide artériel ou lent veineux. Quand elles sont animées d’un fin mouvement, l’imagerie B en l’absence de lissage temporel suffit pour les identifier mais parfois, elles sont mieux visibles en mode Doppler couleur avec une PRF (Pulse Repetition Frequency) très basse. Il s’agit alors de varices veineuses au sein du placenta et/ou du myomètre. Elles sont parfois douloureuses si elles se prolongent dans le ligament large maternel. Ces images anéchogènes intraplacentaires n’ont pas de caractère inquiétant. Elles peuvent avoir un aspect de caverne et peuvent être présentes sur toute l’épaisseur du placenta et limitées par la plaque choriale : ce sont les lacs sous-choriaux (figures 10.10, 10.11 et 10.12).