Chapitre 1 Traumatismes du rachis cervical cranial
Ce que vous savez déjà
• Tout traumatisé inconscient doit être considéré comme suspect de lésion du rachis cervical et, de ce fait, immobilisé, transporté et examiné comme tel pour ne pas avoir de complications neurologiques iatrogènes.
• Le traumatisme pouvant atteindre à la fois ou isolément le squelette et son système ligamentaire complexe d’union, le diagnostic repose essentiellement sur un bilan radiologique statique et éventuellement dynamique particulièrement soigneux.
Ce que nous pouvons préciser
Un bref rappel d’anatomie morphologique et fonctionnelle (figures 1.1 et 1.2)
• orientation variable de l’odontoïde, avec possibilité d’aplasie, de pseudarthrose congénitale mobile ;
Si on associe sur les clichés à ces anomalies les multiples artefacts liés à l’incidence et aux superpositions, on comprend sans peine la nécessité d’une connaissance radiologique parfaite de la région ou, tout au moins, la collaboration d’un radiologue compétent.
• flexion-extension : 30 à 35° ; la flexion-extension globale du cou est de 145 à 150°, dont 15° pour occiput-C1 et 15° pour C1-C2 ;
• rotation axiale : 50° pour la globalité du rachis cervical ; C1-C2 est l’articulation essentielle, assurant 50 % de la rotation, soit 25°, et occiput-C1 (0°) ;
La physiopathologie des lésions traumatiques (figures 1.3 et 1.4)
• un mouvement d’hyperextension et, souvent, les deux à la fois (whiplash). C’est le cas le plus fréquent ;
• un mécanisme en compression : choc vertical sur le crâne transmis aux condyles occipitaux et diversement réparti par la suite sur les éléments sous-jacents selon la direction prédominante de la force initiale.
• s’il y a rupture du ligament transverse : on a une entorse grave C1-C2 qui peut encore être aggravée par une rupture des ligaments en Y et alaires ;
• s’il n’y a pas rupture du ligament transverse, c’est le processus odontoïde qui se fracture. Cette fracture s’accompagne :
– soit d’une rupture isolée de formations ligamentaires dorsales verticales. Le plan ventral est intact : il y a simple bascule en ventral de l’odontoïde en ventroflexion ;
Ce mécanisme d’hyperflexion peut également entraîner une fracture de l’arc ventral de l’atlas.
Le mécanisme d’hyperextension (plus rare isolément mais souvent associé au précédent) entraîne :
• soit une fracture de l’odontoïde associée à une rupture isolée du plan ligamentaire ventral : bascule dorsale de l’odontoïde ;
• soit une fracture de l’odontoïde associée à une rupture des deux plans ligamentaires ventral et dorsal : translation dorsale de l’odontoïde et de l’atlas ;
L’anatomopathologie des lésions traumatiques C1 et C2
Fractures de l’atlas (rares) (figures 1.5 et 1.6)
• Soit masses latérales (uni ou bilatérales) avec possibilité de déplacement divergent et association d’une fracture des arcs. Il y a rarement des troubles neurologiques car l’anneau vertébral tend à s’élargir.
• Soit arc dorsal : le mécanisme d’hyperextension qui la crée associe très souvent une ou plusieurs autres lésions sur C2 et, de ce fait, elle risque de passer inaperçue.