1: Examen gynécologique normal

Chapitre 1 Examen gynécologique normal1




L’examen gynécologique est difficile à décrire parce que cette relation avec la patiente se vit plus qu’elle ne se décrit.


Nous voudrions donc insister surtout ici sur les temps importants de l’examen et sur ce qu’il ne faut pas faire.



Interrogatoire


L’interrogatoire est le premier temps de l’examen. Il n’est jamais assez prolongé, assez fouillé ; et s’il faut commencer par lui, il ne faudra pas hésiter à le reprendre au fil de l’examen. Il faudra savoir répéter les mêmes questions à plusieurs reprises, faire préciser tel ou tel signe, rajouter une question suggérée par une réponse de la patiente.


Son but est double :





Recherche des antécédents


Les antécédents seront étudiés systématiquement, mais leur recherche sera également orientée en fonction du motif de la consultation. En effet, on interroge différemment une femme qui vient pour une tumeur du sein, et celle qui vient pour une dyspareunie. Il n’empêche qu’il faut un minimum de questions systématiques que nous allons passer en revue. Elles ont pour but de : dépister les populations à risque en cancérologie, rechercher les contre-indications de la contraception, débrouiller un problème de stérilité.


Même si la femme consulte pour une visite systématique dans le cadre de la médecine préventive, il faut étudier ses antécédents.









Prise de médicaments actuelle


Elle doit être recherchée étant donné la fréquence d’absorption de tranquillisants, des neuroleptiques et les problèmes qu’ils peuvent poser tant dans l’apparition d’une pathologie iatrogène (galactorrhée, aménorrhée secondaire) que par les problèmes anesthésiques si la malade a besoin d’une intervention chirurgicale.


En résumé, à la fin de l’interrogatoire, on aura dépisté :



Tableau 1.1 Populations à haut risque de cancer de l’utérus.









Femmes à haut risque de cancer du col Femmes à haut risque de cancer de l’endomètre
Femmes ayant eu :

.
Femmes :


Tableau 1.2 Femmes à haut risque de cancer du sein.


















Âge Supérieur à 40 ans
Antécédents familiaux Cancer du sein chez la mère, la tante, la sœur porteuses du gène Be Ra1 BeRa2
Vie génitale Premières règles précoces
Ménopause tardive
Insuffisance lutéale connue
Antécédents Mastopathie bénigne
Stérilité
Moins de 3 enfants ou grossesse après 30 ans
Antécédents socio-économiques Célibat
Haut niveau de vie
Profession intellectuelle
Alimentation riche en graisse

Tableau 1.3 États contre-indiquant les estroprogestatifs.







Tableau 1.4 États contre-indiquant la pose d’un stérilet.








Analyse du symptôme


Les antécédents ayant été étudiés, il va falloir analyser, en y revenant, le symptôme dominant qui a amené la patiente à consulter.


Schématiquement, on peut les grouper dans les rubriques suivantes :



Chacun de ces symptômes mérite d’être précisé par un interrogatoire minutieux. Enfin la patiente peut venir consulter pour un examen systématique et de dépistage.



Saignement anormal


Les métrorragies sont des saignements qui surviennent entre les règles. Spontanées ou provoquées, elles doivent faire évoquer un cancer du col, de l’endomètre, du vagin.


Les ménorragies ont une valeur sémiologique très différente. C’est une cause fréquente de consultation car une femme sur vingt consulte son médecin de famille pour des règles trop abondantes (Vessey et al., 1992). Il peut s’agir d’un saignement minime qui précède ou suit le flot menstruel. Il s’agit le plus souvent de règles abondantes du fait de leur volume, de leur durée ou des deux. Il n’est pas facile de définir ce que sont les règles trop importantes, en particulier chez des femmes habituées à une hémorragie de privation minime sous contraception orale. À l’arrêt de la contraception, elles trouvent des règles normales trop abondantes. Les ménorragies sont définies comme des règles dont le volume est supérieur à 80 mL ou 120 mL par cycle (Cole et al., 1971; Hallberg et al., 1966; Jansen et al., 1995). Les méthodes qui ont conduit à définir ces valeurs ne sont pas applicables en cliniques. Il faut donc se contenter des dires de la femme : il faut pour cela s’aider du nombre et du type de garnitures utilisées par 24 heures. On tiendra compte aussi du retentissement des hémorragies : signes cliniques ou biologiques d’anémie.


Un petit schéma récapitulatif des derniers cycles permet de résumer ces données simplement (figure 1.1). Les polyménorrhées correspondent à des cycles courts de moins de 25 jours.








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Apr 23, 2017 | Posted by in GYNÉCOLOGIE-OBSTÉTRIQUE | Comments Off on 1: Examen gynécologique normal

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