Traitement des hépatites virales

16. Traitement des hépatites virales

Chapitre révisé pour cette édition par:


Marie-Christine Woronoff-Lemsi


Professeur des universités pharmacie clinique, pharmacien, praticien hospitalier, département pharmacie, CHU de Besançon, FranceUFR SMP, Université de Franche-Comté

Mehdi Medjoub


Pharmacien assistant spécialiste, département pharmacie, CHU de Besançon, France

Rémy Contreras


Interne, département pharmaceutique, CHU de Besançon, France

Chapitre initialement rédigé par:


Marie-Christine Woronoff-Lemsi


Professeur des universités pharmacie clinique, pharmacien, praticien hospitalier, CHU de Besançon, FranceUFR SMP, Université de Franche-Comté

Jean-Philippe Miguet


Professeur des universités, praticien hospitalier, hépatologie, CHU de Besançon, France


PLAN DU CHAPITRE







Physiopathologie310




Virus310


Hépatites virales aiguës310


Hépatites virales chroniques312


Diagnostic312


médicaments utilisés dans les hépatites virales313




Traitement préventif313


Traitement curatif316


Traitement symptomatique318


Critères de choix thérapeutique318




Conduite pratique devant une hépatite virale aiguë318


Traitement des hépatites virales chroniques318




Référentiels de prise en charge de l’hépatite virale chronique B318


Référentiels de prise en charge de l’hépatite virale chronique C318


Prévention et vaccination319




Prévention319


Immunisation320


Traitement en fonction du terrain321




Chez l’insuffisant rénal321


En cas de cirrhose322


En cas de terrains immunodéprimés322


Chez l’enfant323


En cas de grossesse323


En cas de transplantation hépatique323


Accident d’exposition au sang (AES)324




Cas général324


Accidents d’exposition au sang VHC positif324


Optimisation thérapeutique324




Optimisation posologique324




Stratégie thérapeutique324


Posologie et plan de prise325


Adaptation posologique326


Facteurs prédictifs de réponse au traitement326




À l’interféron-α326


À la vaccination contre l’hépatite B326


Optimisation de l’administration326




Interféron-α326


Vaccins contre l’hépatite B326


Prévention de l’iatropathologie326




Prévention des risques majeurs326


Prévention des effets indésirables327


Conseils au patient328




Conseils pour la prévention (hépatites virales)328


Conseils pour le traitement328


Conseils hygiéno-diététiques328


Conseils dispensés sur le plan des relations sexuelles, de la famille et de la vie sociale328


CE QU’IL FAUT RETENIR329


ÉTUDE DE CAS CLINIQUES330


Références bibliographiques331



GÉNÉRALITÉS



Ce chapitre ne traitera que des hépatites virales.


PHYSIOPATHOLOGIE



Virus




































































































Tableau 16.1 Caractéristiques des virus des hépatites.
*Il s’agit des formes fulminantes parmi les formes symptomatiques (ictériques) de l’hépatite virale.
Virus des hépatites A B C D E GB G
Famille Picornavirus Hepadnavirus Flavivirus Viroïde Calcivirus Flavivirus Flavivirus
Taille (nm) 27 42 60 35 30
Génome ARN ADN ARN ARN défectif ARN ARN ARN
Enveloppe +(Ag HBs) + +(Ag HBs) + +
Découverte 1973 1965 1989 1977 1990 1995 1996
Modes de transmission majeurs Féco-oral Parentéral (sang, sécrétions génitales, salive) Parentéral Parentéral (sang, sécrétions génitales, salive) Féco-orale Parentéral ? Parentéral ?
Durée de la virémie Brève Prolongée ou chronique Prolongée ou chronique Prolongée ou chronique ? ? ?
Taux forme fulminante* 1/10 000 1/1 000 1/10 000 1/10 1/5 (fin de grossesse) Prévalence inconnue Prévalence inconnue
Chronicité Non 5%-10% 60 à 80% 15 à 20% 0% Prévalence inconnue Prévalence inconnue

Les caractéristiques de ces virus sont maintenant connues et permettent de disposer de marqueurs sérologiques (Marcellin, 1997).


► Virus de l’hépatite A (VHA)


Le VHA est un virus à ARN simple brin. Il n’est pas directement cytopathogène pour le foie; les lésions histologiques hépatiques semblent être dues à la réponse immunitaire cellulaire (lymphocytes T cytotoxiques) vis-à-vis des cellules hépatiques infectées.


► Virus de l’hépatite B (VHB)


Le VHB est un virus à ADN dont le génome comporte 4 gènes S, C, P et X. Le gène S code pour 3 protéines qui portent l’antigénicité HBs. La région P code pour l’enzyme ADN-polymérase nécessaire à la réplication virale. Les produits du gène X semblent posséder des propriétés transactivatrices sur le génome viral et avoir un potentiel oncogénique qui interviendrait dans la genèse du carcinome hépatocellulaire (CHC). La région C code pour un polypeptide porteur de deux déterminants antigéniques HBc et HBe. Des mutations dans les régions pré-C sont à l’origine de l’apparition d’un phénotype muté du VHB. On distingue ainsi deux types de virus:




– VHB «sauvages»: lors de la multiplication virale, l’antigène HBe est détecté dans le sérum. Les traitements peuvent négativer l’antigène HBe et faire apparaître les anticorps anti-HBe en même temps que les transaminases se normalisent;


– VHB mutants «pré-C» ou «pré-core»: lors de sa réplication ce mutant ne synthétise pas d’antigène HBe et les transaminases ne se normalisent pas. La fréquence de ces mutants est importante en France (60%).

L’importance de la multiplication virale avant traitement est un facteur important de réponse au traitement. Le meilleur marqueur de multiplication virale est la détection de l’ADN viral (ADN-VHB) dans le sérum.


► Virus de l’hépatite C (VHC)


La grande variabilité du génome du VHC, virus à ARN, a conduit au concept de génotypes du virus. Six génotypes différents sont distingués selon le degré d’homologie de leur ARN eux-mêmes subdivisés en un grand nombre de soustypes (identifiés par des lettres minuscules). La grande variabilité du VHC pourrait lui permettre d’échapper à la réponse immunitaire et ainsi favoriser le passage à la chronicité de l’infection et sa résistance au traitement. Les génotypes 1 et 4 font preuve d’une plus grande résistance au traitement que les génotypes 2 et 3. Il existe également des différences géographiques de répartition des génotypes du virus C. D’autre part chez un même malade, différentes populations virales peuvent coexister mais, en général, un génotype est dominant. Cette hétérogénéité génétique chez un même individu a conduit à la notion de quasi-espèces. En France, les génotypes les plus fréquents sont les types 1, 2 et 3.


► Virus de l’hépatite D (VHD)


Le VHD ou delta est un virus défectif à ARN qui dépend d’un virus «auxiliaire», le VHB, pour sa multiplication. Le génome code pour l’antigène delta. L’ARN et la protéine delta sont contenus dans une enveloppe constituée d’antigène HBs. Cela implique que les anticorps anti-HBs sont protecteurs contre l’infection à virus delta. L’injection d’immunoglobulines (Ig) anti-HBs et la vaccination contre le virus B protègent contre l’infection par le virus D.


► Virus de l’hépatite E (VHE)


Les particules virales, avec une morphologie de Calcivirus, ont été mises en évidence en microscopie électronique dans les selles des malades. En France, les rares cas observés concernent habituellement des voyageurs revenant d’un pays d’endémie (Molinié, 1998).


► Virus de l’hépatite G (VHG)


Des études suggèrent que ce virus est peu pathogène et qu’il n’est pas impliqué dans la grande majorité des hépatites aiguës ou chroniques indéterminées, non-A, non-B, non-C (Marcellin, 1997).


Hépatites virales aiguës



► Hépatite aiguë A


La phase d’incubation, totalement silencieuse, est courte, de l’ordre de 4 semaines (en moyenne 15 à 50 jours), pendant lesquelles le virus va se répliquer dans le tube digestif puis gagner le foie.

En raison de l’excrétion fécale du virus, le mode de transmission est de type féco-oral à l’origine de contamination par contact direct, de personne à personne, ou indirect, par les aliments ou l’eau contaminés. Il est responsable de cas sporadiques et d’épidémies communautaires ou survenant dans des communautés fermées.


Le diagnostic est affirmé par la présence de l’anticorps anti-VHA de type IgM. L’hépatite A peut être associée à une autre infection transmise par voie hydrique (salmonellose, hépatite E).

Le taux d’incidence de l’hépatite A en Europe a diminué au cours des dernières décennies. En France, en 2006, 1 313 cas ont été notifiés soit un taux d’incidence de 2,15/100 000 habitants.


► Hépatite aiguë B


























Tableau 16.2 Les groupes à risque d’infection par le VHB.
Sujets transfusés ou ayant reçu des médicaments dérivés du sang avant 1991
Hémophiles
Patients hémodialysés
Toxicomanes par voie intraveineuse
Homosexuels masculins
Entourage familial d’un sujet porteur chronique
Enfants nés de mère antigène HBs positif
Séjours en institution
Personnel de santé
Sujets originaires d’une région hyperendémique (Afrique, Asie)

L’incubation est longue, de 6 semaines à 4 mois (en moyenne 3 mois).

L’hépatite aiguë B est rarement symptomatique L’hépatite aiguë B est grave (forme fulminante) dans 1 cas sur 1 000 et devient chronique dans moins de 10% des cas. La persistance de l’antigène HBs plus de 6 mois définit le passage à la chronicité, et nécessite un bilan et éventuellement un traitement.

L’incidence est de 5 à 10/100 000 (3 000 à 6 000 nouveaux cas par an).

En France métropolitaine, la prévalence du portage chronique de l’antigène HBs est estimée à 0,65%. Cela correspond à environ 281 000 personnes adultes porteuses de l’Ag HBs. Ces chiffres sont significativement plus élevés dans les DOM-TOM, de l’ordre de 10% en Afrique sub-saharienne et de 5% en Afrique du Nord. Les co-infections rares par le virus D concernent 5% des sujets porteurs du VHB.


► Hépatite aiguë C


L’incubation est de l’ordre de 4 à 8 semaines (en moyenne 2 mois).

Les modes de transmission de l’hépatite C sont essentiellement l’usage de drogues par voie IV pour la toxicomanie, nosocomial, et, plus rare, de la mère à l’enfant et par relations sexuelles (tableau 16.3). La contamination posttransfusionnelle a fortement régressé en France. Dans 1/3 des cas, le mode de contamination est indéterminé mais il s’agit vraisemblablement de contamination nosocomiale. Elle est généralement asymptomatique (90%). L’élévation du taux des transaminases est habituellement modérée. L’hépatite aiguë C n’est jamais grave. Sa gravité est liée au passage à la chronicité dans près de 80% des cas (International Consensus Conference, 1999). La persistance de l’élévation du taux des transaminases et du virus plus de 6 mois définit le passage à la chronicité et nécessite un bilan et éventuellement un traitement.





































Tableau 16.3 Mode de contamination par le virus de l’hépatite C (Conférences de consensus, 1997, 1999).
Mode de contamination Transmission
Accident d’exposition au sang: piqûre d’aiguille Oui
Toxicomanes par voie intraveineuse ou par voie nasale, transitoires ou non Oui
Personnes porteuses de tatouages ou de piercing Oui
Sujets transfusés ou ayant reçu des médicaments dérivés du sang ou greffés avant 1991 Important avant 1991, très faible après
Hémophiles, patients hémodialysés Possible
Endoscopie digestive Possible
Cathétérisme vasculaire Possible
Grossesse Possible
Virémie VHC+
Co-infection VHC-VIH
Relation sexuelle Possible
Intrafamilial (non sexuel) Possible
Objets de toilette
Objets souillés par du sang



► Hépatite aiguë D


Le virus delta est responsable d’hépatite aiguë, de co-infection (infection simultanée B et delta) et de surinfection (infection delta chez un porteur chronique du virus B). L’infection grave est fréquente dans le cas de la co-infection. Une évolution vers l’hépatite chronique delta est généralement observée (95%) dans le cas de surinfection.


► Hépatite aiguë E


L’hépatite aiguë E est très rare en Occident où elle touche exclusivement les voyageurs de retour de régions d’endémie (Asie, Amérique du Sud, Afrique du Nord-Algérie). L’incubation est de l’ordre de 2 à 3 semaines. Elle est habituellement bénigne mais elle peut être (rarement) grave, ces formes graves touchant plus particulièrement la femme enceinte pour des raisons inconnues. L’hépatite E ne devient jamais chronique.

L’infection est très rare en France, de l’ordre de 50 à 100 cas par an.


Hépatites virales chroniques


En France, les infections par les virus B, C et D sont responsables de plus de 90% des formes chroniques. L’hépatite virale chronique est définie biologiquement par la persistance d’une élévation du taux des transaminases (ASAT, ALAT) plus de 6 mois après une hépatite virale aiguë. Cependant les épisodes aigus sont le plus souvent asymptomatiques. L’hépatite virale chronique est, en général, une découverte tardive et fortuite.

L’hépatite chronique est définie histologiquement par l’existence de lésions hépatiques associant une nécrose hépatocytaire et un infiltrat inflammatoire. Les hépatites chroniques actives peuvent évoluer vers la cirrhose. Les cirrhoses dues aux hépatites chroniques virales représentent un risque majeur de survenue d’un carcinome hépatocellulaire. Le diagnostic précoce des hépatites virales chroniques est important dans l’issue du traitement. Au total, le diagnostic d’hépatite chronique virale est suspecté sur la constatation d’une sérologie virale positive associée à une élévation prolongée du taux des transaminases. Le diagnostic ne peut être affirmé que par la biopsie hépatique qui doit être systématique devant une élévation des transaminases persistant plus de 6 mois, associée à un marqueur viral de réplication.


DIAGNOSTIC





► Diagnostic d’une hépatite virale aiguë


Le diagnostic d’hépatite virale aiguë est facilement évoqué devant l’apparition d’un ictère. Cependant ces formes ictériques représentent moins de 10% des cas et une hépatite virale aiguë doit être recherchée systématiquement devant un certain nombre de symptômes, parfois trompeurs: syndrome grippal, asthénie, troubles digestifs, prurit, urticaire, arthralgies, etc.

Les éléments du diagnostic d’une hépatite virale aiguë sont les suivants:




– la notion de contage;


– le dosage des transaminases (souvent très élevées de 10 à 100 fois la normale);


– la disparition de la fièvre lors de l’apparition de l’ictère;


– les recherches sérologiques simples:




• IgM anti-VHA,


• Ag HBs,


• IgM anti-HBc,


• anti-VHC.



• Hépatite virale B

Une élévation chronique des transaminases doit faire rechercher une hépatite B par la détection de l’Ag HBs.

Le diagnostic d’hépatite aiguë B repose sur la détection de l’Ag HBs et des IgM anti-HBc. Les recherches de l’Ag HBe, des Ac anti-HBe ou anti-HBs et de l’ADN du virus de l’hépatite B sont généralement inutiles pour poser le diagnostic d’hépatite aiguë virale B. L’hépatite aiguë B symptomatique est une maladie à déclaration obligatoire. Lors d’une suspicion d’hépatite chronique virale en première intention, l’Ag HBs sera recherché et contrôlé en cas de positivité. Chez un sujet porteur chronique de l’Ag HBs, il faut rechercher l’Ag HBe, les Ac anti-HBe et l’ADN du VHB. La surveillance de l’hépatite chronique virale B repose sur les transaminases.

Le dépistage de l’Ag HBs fait partie du bilan systématiquement proposé à toute femme enceinte après le sixième mois.


• Hépatite virale C

Une élévation chronique des transaminases doit faire rechercher une hépatite C par la détection des Ac anti-VHC qui seront contrôlés en cas de positivité.

Il s’agit de techniques immunoenzymatiques (ELISA) par des tests de 3e génération. Ces tests permettent le diagnostic préliminaire et le dépistage.

Les tests de détection qualitative de l’ARN du VHC sérique sont réalisés soit avec la Polymerase Chain Reaction (PCR) soit sur la Transcription-Mediated Amplification (TMA). Ils permettent de confirmer la virémie et d’évaluer l’efficacité du traitement en cours ou à son issue.

La mesure de la charge virale est également réalisée à l’aide de ces deux tests.

Les tests de détermination du génotype viral sont réalisés lors du bilan pré-thérapeutique par biologie moléculaire.


► Diagnostic d’une hépatite virale chronique


Au total, le diagnostic d’hépatite virale chronique est suspecté sur la constatation d’une sérologie virale positive associée à une élévation prolongée du taux des transaminases. Le diagnostic ne peut être affirmé que par la biopsie hépatique (BH) qui doit être systématique devant une élévation du taux des transaminases persistant plus de 6 mois. La BH avec établissement du score Métavir permet l’évaluation des lésions histologiques (l’activité nécrotico-inflammatoire A, de A0 à A3 et la fibrose F, de F0 à F4). Dans certains cas, la BH peut être remplacée par le Fibrotest pour évaluer le degré de fibrose hépatique. Le Fibrotest ou Actitest correspond à un index de fibrose qui combine le dosage sanguin de 5 marqueurs indirects de fibrose (alpha2 macroglobuline, haptoglobine, apolipoprotéine A1, bilirubine totale, GGT), avec un ajustement selon l’âge et le sexe de la personne.


MÉDICAMENTS UTILISÉS DANS LES HÉPATITES VIRALES






















































































































Tableau 16.4 Vaccins et traitement préventif (Thériaque).
Spécialités Types Souches Laboratoires/statuts Formes galéniques Dosages
Vaccins
Vaccins contre l’hépatite A
Avaxim Inactivé GBM cultivée sur humaines MRC5 Sanofi Pasteur MSD/AMM Seringue 160 U/0,5mL
Havrix Inactivé HM175 sUr MRC5 GlaxoSmithKline/AMM Seringue 1 440 U/1mL
Seringue 720 U/0,5mL
Vaccins contre l’hépatite B
EngerixB Recombinant Sur levure GlaxoSmithKline/AMM Seringue 0,01mg/0,5mL
Seringue 0,02mg/1mL
HBvaxPro Recombinant Sur levure Sanofi Pasteur MSD/AMM Flacon 0,005mg/0,05mL
Flacon 0,01mg/1mL
Flacon 0,04mg/mL
Fendrix Recombinant avec adjuvant Sur levure GlaxoSmithKline/AMM Seringue 0,02mg/0,5mL
GenHevacB
Pasteur
Recombinant Sur eucaryotes (CHO) Sanofi Pasteur MSD/AMM Seringue 0,02mg/0,5mL
Vaccins contre l’hépatite A et contre l’hépatite B
Twinrix Adultes Associé
GlaxoSmithKline/AMM Flacon 0,020 μg/1mL

Seringue 0,020 μg/1mL
Twinrix Enfants Seringue 0,010 μg/0,5mL
Vaccins contre l’hépatite A et contre la typhoïde
Tyavax Associé
Sanofi Pasteur MSD/AMM Seringue 160 U – 0,025mg/1mL
Vaccin hexavalent contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, l’hépatite B, la poliomyélite et l’Haemophilus influenzae type b
Infanrixhexa Associé
GlaxoSmithKline/AMM Seringue 0,5mL
Immunoglobulines spécifiques
Ig humaine de l’hépatite B LFB Médicament dérivé du sang Par fractionnement du plasma humain Laboratoire français du fractionnement et des biotechnologies (LFB)/ATU de cohorte Seringue (IM) 100 UI/1mL
IVHEBEX Laboratoire français du fractionnement et des biotechnologies (LFB)/AMM (IV) Flacon poudre (IV) 5 000 UI -100mL

Deux familles de médicaments sont utilisées dans le traitement des hépatites virales chroniques B et C: les interférons-α2, dont les formes pégylées, et les analogues nucléos(t)idiques antiviraux (tableau 16.5).


























































































Tableau 16.5 Médicaments du traitement des hépatites chroniques virales (Thériaque, RCP).
Principes actifs Noms commerciaux Laboratoires/statuts Formes galéniques Dosages
Interférons
Interféron-α2a Roféron Produits Roche/AMM Solution injectable Flacon à 3-4-5-6-9-18 MUI
Lyophilisat et solution usage parentéral Flacon multidose à 18 MUI
Laroféron Produits Roche/AMM Solution injectable Flacon 3 MUI/mL
Peginterféron-α2a Pegasys Produits Roche/AMM Solution injectable Seringue 0,5mL à 135 et 180 μg
Interféron-α2b Introna Schering-Plough/AMM Lyophilisat Flacon à 1-3-5-10-18-30 MUI
Solution injectable 10 MUI Fl 2mL
25 MU Fl de 5mL
Stylo prérempli
18, 30, 60 MUI
Viraféron Schering-Plough/AMM Solution injectable Flacon 3 MUI/0,5mL
Stylo prérempli
Stylo prérempli à 18 MUI/1,2mL
Peginterféron-α2b Viraféronpeg Schering-Plough/AMM Solution injectable Stylo de 0,5mL à 50, 80 100, 120, 150 μg
Antiviraux
Ribavirine Rebetol Schering-Plough/AMM Gélule per os 200mg
Copegus Produits Roche/AMM Comprimé pelliculé per os 200mg
Lamivudine Zeffix Glaxo/AMM Comprimé nu
Solution buvable
100mg
5mg/mL
Adéfovir Hepsera Gilead/AMM Comprimé 10mg
Entécavir Baraclude BristolMyers Squibb/AMM Comprimé pelliculé 0,5-1mg
Solution buvable 0,05mg/mL


Traitement préventif



► Hépatite virale A


Havrix nourrisson enfant adulte, Avaxim adulte Twinrix (+HBV), Tyavax (+typhoïde) (Thériaque).

Les vaccins contre l’hépatite A sont préparés à partir du virus A cultivé sur cellules d’origine humaine, purifié et inactivé. En l’absence d’une référence standardisée internationale, le contenu antigénique est exprimé à l’aide d’une référence du laboratoire. Ces vaccins confèrent une immunité contre le VHA en induisant la production d’anticorps spécifiques anti-VHA. On observe une réponse chez 99% des sujets vaccinés.

Après injection d’une dose, l’immunité persiste pendant plus d’un an. Une injection de rappel doit être effectuée 6 à 12 mois après la première injection.

Cette vaccination est recommandée:




1. aux sujets non immunisés (absence d’anticorps IgG anti-VHA) ayant un risque d’exposition au VHA. Il s’agit essentiellement des adultes voyageant dans des régions de forte endémie (pays en développement) et des militaires. La vaccination hépatite A est également recommandée, depuis avril 1998, pour les enfants de plus d’un an voyageant en zone d’endémie;


2. pour les adultes exposés professionnellement à un risque de contamination: personnels de crèche, d’internat, des établissements et services pour l’enfance et la jeunesse handicapée, personnels de traitements des eaux usées, impliqués dans la préparation de la restauration collective;



► Hépatite virale B



• Vaccination (immunisation active)

Engerix, HBVaxPro, GenHevac B Pasteur, Fendrix & Twinrix (+VHA), Infanrix hexa (vaccin hexavalent) (Thériaque). Ce sont des vaccins recombinants. Dans le cadre du programme global pour les vaccins et l’immunisation (GPV), l’OMS recommande à tous les gouvernements de la planète la vaccination des nouveau-nés afin d’obtenir une réduction de 80% de l’incidence du VHB chez les enfants. De plus l’OMS incite les pays industrialisés à vacciner les adolescents, pour prévenir les transmissions par voie sexuelle.




► Association de vaccins contre les hépatites A et B


Twinrix (Thériaque) (tableau 16.4): c’est un vaccin combiné obtenu par mélange de préparations, d’une part du virus de l’hépatite A purifié et inactivé, d’autre part de l’antigène de surface de l’hépatite B purifié (Ag HBs) adsorbés séparément sur de l’hydroxyde d’aluminium et du phosphate d’aluminium.

Le virus de l’hépatite A est cultivé sur cellules humaines diploïdes MRC5 et l’Ag HBs est produit par culture sur levures génétiquement modifiées dans un milieu sélectif. Une dose de 1mL contient au minimum 720 unités ELISA de virus HA inactivé et 0,02mg d’antigène protéique recombinant (Ag HBs).

Habituellement, le schéma recommandé comprend trois doses à J 0, J 30 et J 180.

D’autres vaccins associés existent: Tyavax, contre l’hépatite A et la typhoïde et InfanrixHexa, vaccin hexavalent en particulier contre les hépatites A et B.


Traitement curatif



► Interféron-α2


(Baseggio, 1998; Saracco, 1997; Thériaque, 2007.)

Les interférons utilisés en thérapeutique sont des protéines recombinantes. L’interféron-α (IFN-α) est principalement produit par les lymphocytes B et les monocytes. La production spontanée de cette cytokine est relativement réduite; en revanche, en réponse à différents stimuli, cette sécrétion devient plus importante.

Les IFN-α confèrent aux cellules qui leur sont réceptives un état de résistance aux infections virales. Les IFN-α ont un effet antiprolifératif direct par stimulation de cellules impliquées dans l’immunité antitumorale telle que les cellules NK (natural killer), Lak (lymphokine actived killer) et Til (tumor infiltrated lymphocyte).

Le traitement par interféron α pour objectif de freiner ou stopper la multiplication virale pour arrêter l’activité de l’hépatite chronique et d’éviter l’évolution vers la cirrhose et le carcinome hépatocellulaire.


• Propriétés et mécanisme d’action

L’interféron-α a trois propriétés: antivirale, antitumorale et immunomodulatrice, mais les deux premières sont plus marquées. Il aurait aussi un rôle antifibrosant.



Hépatite chronique à virus B

Le traitement par IFN-α permet d’obtenir un arrêt de la réplication virale et une rémission de l’hépatite chronique dans environ un tiers des cas. L’IFN-α agirait par deux mécanismes, d’une part par effet immunomodulateur et d’autre part par action antivirale (par inhibition de la synthèse protéique virale).


Hépatite chronique à virus C

L’effet de l’IFN-α est rapide, en cas de réponse, avec normalisation du taux des transaminases dès le premier mois de traitement. L’IFN-α agit essentiellement par son effet antiviral et immunomodulateur.

L’IFN-α ne permet d’obtenir une réponse biochimique à long terme que dans 35% des cas d’hépatite C, avec des variations de 10 à 50% selon les séries (variations liées aux génotypes du VHC). La potentialisation de l’efficacité de l’IFN-α par son association à d’autres médicaments s’avère nécessaire. La conjugaison à des chaînes de polyéthylène glycol (PEG) améliore son efficacité.


Hépatite chronique D

Seul l’IFN-α semble avoir une certaine efficacité dans le traitement de l’hépatite chronique delta; mais la réponse est inconstante, souvent partielle et transitoire. Pour obtenir une réponse complète sans rechute, il faut utiliser une dose élevée d’IFN-α (9 à 10 millions d’unités trois fois par semaine) pendant au moins un an.


• Pharmacocinétique

Administrées par voie sous-cutanée, les concentrations sériques des IFN-α varient beaucoup d’un individu à l’autre. La biodisponibilité après administration souscutanée ou IM est de 80%. La demi-vie d’élimination de l’IFN-α est en moyenne de 4 heures et l’élimination se fait par le rein sous forme d’acides aminés libres. L’excrétion biliaire et le métabolisme hépatique sont considérés comme des voies accessoires.

La pégylation diminue la clairance rénale et entraîne une multiplication par 10 de la demi-vie d’élimination (40 h).


► Ribavirine


C’est un analogue de la guanosine. Cette molécule à large spectre d’action antivirale a été utilisée principalement dans le traitement de la bronchiolite du virus respiratoire syncytial et essayé dans l’infection VIH: 1-β-D-ribofuranosyl-1,2,4-triazole-3-carboxamide (Morse, 1993; Kucers, 1997; USP DI; Thériaque, 2007).


• Propriétés et mécanisme d’action

Cet analogue nucléosidique ayant des propriétés antivirales est utilisé en association avec l’IFN-α pégylé (IFN PEG) dans le traitement de l’hépatite chronique à virus C. Plusieurs arguments sont en faveur d’une association IFN-ribavirine:

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May 13, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on Traitement des hépatites virales

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