Traitement des dyslipidémies

22. Traitement des dyslipidémies

Chantai Pharand


B. Pharm, Pharm. D.,BCPS Professeur agrégé, faculté de pharmacie, Université de Montréal; pharmacien, hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, Montréal, Québec, Canada

David Williamson


B. Pharm., M. Sc., BCPS Professeur adjoint de clinique, faculté de pharmacie Université de Montréal pharmacien, hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, Montréal, Québec, Canada

Nous remercions


Marilyne Rave


Interne en pharmacie, département pharmaceutique, CHU de Besançon, France, pour la relecture de ce chapitre.


PLAN DU CHAPITRE







Physiopathologie444




Athérosclérose445


Médicaments utilisés445




Classification des hypolipidémiants445


Mécanisme d’action446


Relation structure-activité447


Pharmacocinétique447


Critères de choix thérapeutique449




Traitement de l’adulte449




Traitement de l’hypercholestérolémie449


Traitement de l’hypertriglycéridémie453


Traitement des dyslipidémies primaires453


Traitement des dyslipidémies secondaires453


Chez l’enfant453


Chez la femme enceinte454


Chez la femme allaitante454


Chez la personne âgée454


Optimisation thérapeutique454




Optimisation posologique454




Posologies et plan de prises454


Adaptation posologique455


Prévention de l’iatropathologie457




Prévention des risques majeurs457


Prévention des effets indésirables458


Conseils au patient459


CE QU’IL FAUT RETENIR460


ÉTUDE D’UN CAS CLINIQUE460


Références bibliographiques462



GÉNÉRALITÉS



PHYSIOPATHOLOGIE



Comme les lipides ne sont pas solubles dans l’eau, leur transport est assuré par les lipoprotéines. On distingue six classes de lipoprotéines:




– les chylomicrons;


– les VLDL (Very Low Density Lipoprotein);


– les IDL (Intermediate Low Density Lipoprotein));


– les LDL (Low Density Lipoprotein);


– les HDL (High Density Lipoprotein);


– la lipoprotéine (a) [Lp (a)].

Toutes les particules de lipoprotéines ont la même structure de base formée de lipides et de protéines. Elles sont sphériques et constituées de deux parties: la surface et le noyau. La surface est composée de lipides hydrophiles, soit les phospholipides et le cholestérol libre, et de protéines, les apoprotéines. Le noyau contient, quant à lui, les lipides hydrophobes, soit les triglycérides et le cholestérol estérifié. Cette structure permet ainsi le transport des lipides insolubles dans le sang.

Parmi les lipoprotéines, les chylomicrons sont les plus grosses et les moins denses, alors que les HDL sont les plus petites et les plus denses (tableau 22.1). Plus une lipoprotéine contient de triglycérides, moins elle est dense. Cependant, les grandes classes de lipoprotéines sont hétérogènes. Par exemple, on retrouve des LDL de grosseurs variables. Les petites (plus denses) LDL ont un pouvoir athérogénique plus grand que les grosses LDL.














































Tableau 22.1 Caractéristiques des lipoprotéines.
Lipoprotéines Diamètres (A) Densités Principaux lipides Apoprotéines
Chylomicrons 900-5 000 < 0,94 Triglycérides alimentaires AI, AII, AIV, B-48, CI, CII, CIII
VLDL 500 0,094-1,006 Triglycérides endogènes B-100, CI, CII, CIII, E
IDL 300 1,006-1,019 Cholestérol, triglycérides B-100, E
LDL 200 1,019-1,063 Cholestérol B-100
HDL 50 1,063-1,210 Cholestérol AI, AII, AIV, CI, CII, CIII
Lp (a) 250 1,055-1,120 Cholestérol B-100, Apo (a)

Une fois ingérés, les lipides alimentaires émulsionnés grâce aux sels biliaires sont hydrolysés et absorbés par la muqueuse intestinale, puis réestérifiés et mis en circulation sous forme de chylomicrons. L’apport alimentaire quotidien est d’environ 100g de triglycérides et 0,2 à 0,5g de cholestérol.

Une fois dans la circulation, les triglycérides des chylomicrons sont hydrolysés par la lipase lipoprotéique située sur l’endothélium vasculaire. Les acides gras libérés sont captés par les cellules adipeuses et les muscles puis, reconstitués en triglycérides. Les constituants en surplus à la surface des chylomicrons (phospholipides, cholestérol libre, apo-A, apo-C) sont transférés aux HDL. Le résidu de chylomicron qui en résulte est par la suite capté par les cellules hépatiques qui convertissent le cholestérol en sels biliaires ou le redistribue à d’autres tissus.

À partir du glycérol et des acides gras libérés par le tissu adipeux, produit sur place ou provenant de sucres alimentaires, le foie fabrique des triglycérides, mis en circulation sous forme de VLDL qui contiennent aussi du cholestérol. Le rapport triglycérides/cholestérol des VLDL est d’environ 4,0.

Les triglycérides des VLDL sont également hydrolysés par la lipase lipoprotéique de l’endothélium vasculaire. Les acides gras ainsi libérés sont distribués aux tissus adipeux et aux muscles. Le résidu de VLDL, l’IDL, se retrouve relativement enrichi en cholestérol estérifié. Alors que les VLDL peuvent être athérogéniques dans certaines conditions, le potentiel athérogénique des IDL paraît indiscutable. Une certaine proportion des IDL est éliminée de la circulation par le foie. La lipase hépatique hydrolyse les triglycérides des IDL restantes. La diminution du contenu en triglycérides des IDL conduit à la formation des LDL, dont le contenu en cholestérol constitue environ 70% de la cholestérolémie totale. Les LDL sont spécifiquement reconnues par des récepteurs cellulaires reconnaissant l’apoprotéine B. Ces récepteurs sont présents à la surface des membranes cellulaires de tous les tissus, mais surtout dans le foie. Lorsque les LDL se lient à ces récepteurs, l’endocytose permet au complexe récepteur-LDL de pénétrer dans la cellule où il est dissocié. Le cholestérol est alors transféré à un réservoir de cholestérol intracellulaire. Comme l’apoprotéine B est contenue dans plusieurs particules athérogènes (LDL, IDL et VLDL), la mesure de celle-ci pourrait être un indicateur plus précis de maladies coronariennes que les LDL.



Athérosclérose


Une des premières étapes dans le développement de l’athérosclérose est le mouvement de LDL circulantes vers l’espace sous-endothélial. Ce phénomène est directement relié à une quantité excessive de LDL en circulation et se trouve induit par l’hypertension, le tabagisme, le stress, etc. Les LDL natives ne contribuent pas vraiment au développement de l’athérosclérose. Ce sont plutôt des LDL modifiées qui en sont le facteur clé. Sitôt après l’entrée dans l’espace sous-endothélial, les LDL sont modifiées principalement par oxydation ce qui induit une attraction des monocytes. Une fois recrutés dans l’espace sous-endothélial, ces monocytes sont transformés en macrophages qui ingèrent les LDL oxydées et deviennent des cellules spumeuses. L’accumulation de ces cellules spumeuses conduit à la formation de la strie lipidique qui est reconnue comme étant le précurseur de l’athérosclérose.

Les dyslipoprotéinémies peuvent apparaître de façon isolée ou constituer une dyslipidémie de type mixte (tableau 22.2). Elles peuvent également dépendre d’une cause primaire (génétique) ou d’une cause secondaire (tableau 22.3). Il est bien entendu qu’une multitude de désordres lipidiques peut exister. Cependant, seulement quelques-uns sont réellement communs et d’importance clinique (tableau 22.4). Ils peuvent résulter d’un trouble d’élimination ou de synthèse d’une lipoprotéine.










Tableau 22.2 Classification de Fredrickson-Levy-Lees.
Types Élévations des lipoprotéines
I
IIa
IIb
III
IV
V
Chylomicrons
LDL
LDL + VLDL
IDL
VLDL
VLDL + chylomicrons























Tableau 22.3 Causes secondaires de dyslipidémie.
Hypercholestérolémie
Hypothyroïdie
Syndrome néphrotique, cirrhose biliaire, cholestase
Médicaments (ciclosporine, progestérone)
Hypertriglycéridémie
Diabète
Obésité
Insuffisance rénale
Alcool
Médicaments (œstrogènes, β-bloquants non sélectifs)
Hypercholestérolémie et hypertriglycéridémie
Diabète
Obésité
Hypothyroïdie
Médicaments (corticostéroïdes, thiazidiques)
Normolipidémie
Tabagisme
Diabète
































Tableau 22.4 Caractéristiques des principales dyslipidémies.
Désordres Problèmes métaboliques Effets sur les lipoprotéines
Hypercholestérolémie familiale Récepteurs des LDL dysfonctionnels ou absents ➚ LDL
Dys-β-lipoprotéinémie ➘ de l’élimination des VLDL restants ➚ VLDL restants, ➚ IDL
Hypercholestérolémie polygénique ➘ de l’élimination des LDL ➚ LDL
Hyperlipidémie familiale combinée ➚ production d’apoB et de VLDL ➚ cholestérol et/ou triglycérides
Hyperapo-β-lipoprotéinémie familiale ➚ production d’apoB ➚ apoB
Hypo-α-lipoprotéinémie ➚ catabolisme des HDL ➘ HDL


MÉDICAMENTS UTILISÉS


Il existe quatre classes de médicaments utilisés dans le traitement des dyslipidémies. Ils agissent par divers mécanismes sur la biosynthèse, le catabolisme ou l’absorption des lipides. De plus, certains agents (les inhibiteurs de la HMG-CoA réductase) semblent posséder d’autres effets dits pléiotropiques, qui pourraient expliquer une partie de leur efficacité clinique.


Classification des hypolipidémiants


Les différents médicaments commercialisés et utilisés dans le traitement des dyslipidémies sont classés dans les tableaux 22.5à22.8 (Vidal, 2006).



































































































Tableau 22.5 Agents utilisés dans le traitement des dyslipidémies.
Les spécialités génériques ne sont pas précisées dans le tableau. LP: libération prolongée.
Principes actifs Noms de commercialisation Formes galéniques Dosages
Inhibiteurs de la HMG-CoA réductase
atorvastatine Tahor Comprimé 10, 20, 40, 80mg
fluvastatine Lescol, Fractal Gélule
Comprimé LP
20, 40mg
80mg
lovastatine
Comprimé 20, 40mg
pravastatine Vasten, Elisor Comprimé 10, 20, 40mg
rosuvastatine Crestor Comprimé 5, 10, 20mg
simvastatine Zocor, Lodalès Comprimé 5, 20, 40mg
Fibrates
bézafibrate Béfizal Comprimé
Comprimé LP
200mg
400mg
ciprofibrate Lipanor Gélule 100mg
fénofibrate Lipanthyl
Sécalip, Fegenor, Lipirex
Gélule micronisée
Gélule
67, 160, 200mg
100, 300mg
gemfibrozil Lipur Comprimé 450mg
Séquestrants d’acides biliaires
colestyramine Questran Poudre 4g
Autres
benfluorex Médiator Comprimé 150mg
ézétimibe Ezetrol Comprimé 10mg
ézétimibe + simvastatine Inegy Comprimé 10mg/20mg
10mg/40mg
acide nicotinique Niaspan Comprimé LP 375, 500, 750 et 1 000mg
tiadénol Fonlipol Comprimé 400mg









































Tableau 22.6 Effet des différents hypolipidémiants sur les lipoprotéines.
Médicaments % de modifications des lipoprotéines
C-LDL TG C-HDL
inhibiteurs HMG-CoA réductase ➘ 27-55 ➘ 10-35 ➚ 4-8
fibrates ➘/➚ ➘ 40-60 ➚ 10-20
fénofibrate micronisé ➘ 17-35 ➘ 15-53 ➚ 2-34
séquestrants d’acides biliaires ➘ 15-25 0/➚ ➚ 3-5
ézétimibe ➘ 18 ➘ 7-9 ➚ 3
acide nicotinique ➘ 7-16 ➘ 16-38 ➚ 14-22


Mécanisme d’action



► Inhibiteurs de la HMG-CoA réductase ou «statines»


Les inhibiteurs de la HMG-CoA réductase inhibent, au niveau du foie, l’enzyme responsable de la transformation intracellulaire de la HMG-CoA en mévalonate, une étape clé dans la synthèse endogène du cholestérol (figure 22.1). Cette inhibition entraîne une augmentation des récepteurs à LDL hépatiques et, en conséquence, augmente leur catabolisme. L’augmentation des récepteurs à LDL hépatiques entraîne également une diminution, à un degré moindre, des IDL et des VLDL. L’effet résultant de la majorité des inhibiteurs de la HMG-CoA réductase sur les lipoprotéines plasmatiques est une réduction significative des LDL, une diminution modérée des triglycérides et une augmentation légère des HDL. En plus de leur effet direct sur les taux de lipoprotéines circulantes, les inhibiteurs de la HMG-CoA réductase semblent avoir des effets pléiotropiques leur permettant de diminuer le taux d’événements ischémiques. Les principaux mécanismes proposés sont une stabilisation de la plaque athéromateuse, une amelioration de la fonction endothéliale, une réduction de l’oxydation des LDL, une réduction de l’expression du facteur tissulaire, des effets bénéfiques sur la fibrinolyse et un effet antiplaquettaire.








B9782294062346500223/f22-01-9782294062346.jpg is missing
Figure 22.1
Site d’action des Inhibiteurs de la HMGCoA réductase dans la synthèse endogène du cholestérol.



► Fibrates

















































































Tableau 22.7 Paramètres pharmacocinétiques des inhibiteurs de la HMG-CoA réductase.
ATO: atorvastatine; FLU: fluvastatine; LOV: lovastatine; PRA: pravastatine; SIM: simvastatine, ROSU: rosuvastatine; Tmax: pic plasmatique.
Paramètres pharmacocinétiques ATO FLU LOV PRA ROSU SIM
Promédicament Non Non Oui Non Non Oui
Absorption (%) ? 98 30 35 ? 60-85
Tmax (heures) 1-2 1 2-4 0,9-1,6 3-5 1,3-2,4
Effet des aliments sur l’absorption (%) ➘ 13 ➘ 15-25 ➘ 30 ➘ 30 0 0
Liaison aux protéines plasmatiques (%) 98 99 > 95 55-60 88 95
Métabolites actifs Oui Non Oui Non Non Oui
Élimination rénale (%) 2 95 70 71 10 < 87
Demi-vie d’élimination (heures) 14 1,2 3 3 19 1,9


► Séquestrants d’acides biliaires


Les séquestrants d’acides biliaires sont des ammoniums quaternaires qui interfèrent avec le cycle entéro-hépatique des acides biliaires en se liant à ceux-ci au niveau de la lumière intestinale et en augmentant leur élimination fécale. En augmentant la clairance intestinale des acides biliaires, les séquestrants augmentent la captation hépatique des LDL circulantes et diminuent leur niveau sérique. L’effet qui en résulte est une diminution significative des LDL. Les HDL sont faiblement influencées par les séquestrants d’acides biliaires (tableau 22.6).


► Autres agents


Le benfluorex semble diminuer l’absorption intestinale des triglycérides et favoriser une mobilisation des réserves lipidiques périphériques. L’ézétimibe inhibe de façon sélective l’absorption du cholestérol et des stérols végétaux apparentés au niveau de l’intestin via le transporteur de stérols NPC1L1. Le mécanisme d’action de l’acide nicotinique n’est pas complètement élucidé. Cependant, l’acide nicotinique diminue la libération d’acides gras libres par les tissus adipeux, diminue les concentrations sériques d’apoliprotéine B, principal constituant protéique des VLDL et LDL et augmente le HDL suite à l’élévation des concentrations d’apolipoprotéine AI. Le tiadénol agirait en inhibant la synthèse du cholestérol à une étape précédant la formation en mévalonate.


Relation structure-activité



► Inhibiteurs de la HMG-CoA


En général, les inhibiteurs de la HMG-CoA réductase contiennent un noyau hexahydronaphtalène. Deux chaînes principales différencient les agents entre eux. La pravastatine et la simvastatine sont des dérivés semi-synthétiques de la lovastatine, alors que la fluvastatine et l’atorvastatine sont entièrement synthétiques.


► Fibrates


Le clofibrate est le prototype pour cette classe de médicaments. Toutefois, celui-ci n’est plus disponible. Le fénofibrate et le bézafibrate en sont des dérivés. Le gemfibrozil n’est pas chimiquement apparenté aux autres fibrates.


► Séquestrants d’acides biliaires


La colestyramine est une résine échangeuse d’anions dont le squelette est un polymère de polystyrène.


► Autres agents


Le benfluorex est une amphétamine apparentée à la fenfluramine. Le tiadénol est dérivé de la classe des thioéthanols. L’acide nicotinique est une vitamine hydrosoluble du complexe B. L’ézétimibe appartient à une nouvelle classe d’agents hypolipidémiants (2-azétidinone) qui inhibent de façon sélective l’absorption intestinale du cholestérol et des phytostérols apparentés.


Pharmacocinétique



► Inhibiteurs de la HMG-CoA réductase


Les principaux paramètres pharmacocinétiques des inhibiteurs de la HMG-CoA réductase sont résumés au tableau 22.7.




















































Tableau 22.8 Paramètres pharmacocinétiques des fibrates.
Paramètres pharmacocinétiques Bézafibrate Ciprofibrate Fénofibrate Gemfibrozil
Promédicament Non Non Oui Non
Absorption (%) 100 ? faible 100
Biodisponibilité (%) 90 ? 33 ?
Tmax (h) 2 2 4 1-2
Liaison aux protéines plasmatiques (%) 94-96 89 99 97
Métabolites actifs Non Non Oui Non
Demi-vie d’élimination (h) 1,5-2 17 19,7 1,5-2



► Fibrates


Les principaux paramètres pharmacocinétiques des fibrates sont résumés dans le tableau 22.8. La prise de nourriture influence favorablement l’absorption de tous les fibrates. En général, ces agents sont très liés aux protéines plasmatiques et sont principalement excrétés dans l’urine sous forme de métabolites glucuronoconjugués. L’élimination des fibrates est influencée par l’insuffisance rénale, quoique l’excrétion du gemfibrozil, qui est moins compromise en cas d’insuffisance rénale, semble faire exception.


► Séquestrants d’acides biliaires


Les séquestrants d’acides biliaires ne sont pas absorbés au niveau du tractus gastro-intestinal. Ils sont éliminés dans les fèces sous la forme de complexes insolubles résinesels biliaires.


► Autres agents


Le benfluorex est bien absorbé par le tube digestif et atteint un pic plasmatique 1 à 2 heures suivant son administration. Il est principalement éliminé par voie rénale sous forme inchangée. L’ézétimibe et son métabolite atteignent des concentrations plasmatiques maximales en 2 à 3 heures et l’absorption est augmentée de 38% par un repas riche en lipides. L’ézétimibe est majoritairement métabolisé en ézétimibe-glucoronide, un métabolite actif qui est responsable de la majorité de l’activité pharmacologique du médicament. La demi-vie chez l’humain est d’environ 24 heures. De plus, la majorité de l’élimination se fait via les fèces (78%) alors que seulement 11% sont éliminés dans les urines. L’acide nicotinique à libération prolongée est rapidement absorbé et subit un premier passage hépatique important. Le pic plasmatique est atteint en 4 à 5 heures. L’élimination de l’acide nicotinique se fait par deux voies métaboliques principales. Tout d’abord, l’acide nicotinique est conjugué avec la glycine pour former l’acide nicotinurique qui est ensuite éliminé dans les urines. Ce métabolite semble être responsable des effets vasodilatateurs médiés par les prostaglandines. Dans l’autre voie métabolique, l’acide nicotinique est métabolisé en nicotinamide qui est ensuite métabolisé de nouveau en plusieurs autres métabolites. La voie du nicotinamide est rapidement saturée favorisant ainsi la voie de l’acide nicotinurique, ce qui expliquerait l’incidence moins importante d’effet vasomoteur avec la formulation prolongée. Le tiadénol est absorbé par voie gastro-intestinale pour être ensuite métabolisé de façon importante dans le foie par le cytochrome P450. La demivie d’élimination du tiadénol est d’environ 3 à 4 heures et son affinité pour les protéines plasmatiques est faible.


CRITÈRES DE CHOIX THÉRAPEUTIQUE



TRAITEMENT DE L’ADULTE


















Tableau 22.9 Facteurs de risque pour les maladies coronariennes (nouveaux critères Afssaps 2005).



A. Âge




Homme ≥ 50 ans


Femme ≥ 60 ans



B. Histoire familiale de maladie coronarienne prématurée




Infarctus du myocarde ou mort subite chez un père ou un frère < 55 ans


Infarctus du myocarde ou mort subite chez une mère ou une sœur < 65 ans



C. HDL < 1mmol/L



D. Tabagisme actuel ou arrêté depuis moins de 3 ans



E. Hypertension




(PA ≥ 140/90mmHg ou traitement par antihypertenseurs)
NB: Pour les patients avec HDL > 1,6mmol/L, on soustrait un facteur de risque.
Les diabétiques sont considérés d’emblée à haut risque de maladie coronarienne.


Traitement de l’hypercholestérolémie


L’instauration d’une thérapeutique appropriée repose sur l’analyse des concentrations plasmatiques de lipoprotéines circulantes, l’identification d’anomalies lipoprotéiques et l’établissement de buts précis à atteindre selon les facteurs de risque de maladie coronarienne. Ainsi, le cholestérol total et les HDL devraient être mesurés chez tous les adultes de plus de 20 ans, au moins une fois tous les cinq ans. La classification initiale de l’hypercholestérolémie chez les patients sans preuve de maladie coronarienne se retrouve dans tableau 22.10.




















Tableau 22-10 Classification initiale du cholestérol total (C tot), des LDL, des HDL et des triglycérides (TG) selon NCEP III.
LDL (mmol/L) Triglycérides (mmol/L)
< 2,6
2,6 à 3,3
3,4 à 4,1
4,2 à 4,9
> 5,0
Optimal
Acceptable
Limite supérieure à la normale
Élevé
Très élevé
< 1,7
1,7 à 2,2
2,3 à 5,6
> 5,6
Normal
Limite supérieure à la normale
Élevé
Très élevé
Cholestérol total (mmol/L) HDL (mmol/L)
< 5,2
5,2 à 6,2
> 6,2
Désirable
Limite supérieure à la normale
Élevé
< 1,0
> 1,6
Bas
Élevé


► Établir le niveau de risque


Les patients ayant une maladie athérosclérotique évidente (maladie vasculaire périphérique, maladie coronarienne, anévrisme de l’aorte abdominale, maladie carotidienne symptomatique) et les diabétiques sont considérés à haut risque de maladie coronarienne. Pour les patients qui n’ont aucune évidence de maladie athérosclérotique ou de diabète, le niveau de risque à court terme peut être estimé en utilisant les tables de Framingham décrites à la figure 22.2. Ces tables sont basées sur les données d’une étude épidémiologique américaine et permettent une estimation du risque de maladie coronarienne à 10 ans en tenant compte des facteurs de risque majeurs. Selon les recommandations consensuelles américaines et européennes, les patients qui ont un risque de plus de 20% doivent être considérés à haut risque de maladie coronarienne. Par ailleurs, les tables de Framingham doivent être utilisées avec circonscription puisqu’elles ont certaines limites. Entre autres, elles ne permettent pas d’évaluer efficacement le risque de certaines populations comme par exemple les patients souffrant d’hypercholestérolémie familiale et la prédiction du risque se fait sur un terme relativement court (10 ans). De plus, l’évaluation du risque ne s’applique pas aux personnes avec un risque extrême ou inhabituel, comme par exemple une histoire familiale de maladie prématurée, ou à celles d’origine ethnique, et elle ne tient pas compte des facteurs de risque liés au mode de vie (obésité, inactivité physique) et des facteurs de risque émergents (voir tableau 22-11).






B9782294062346500223/f22-02a-9782294062346.jpg is missing

Only gold members can continue reading. Log In or Register to continue

Stay updated, free articles. Join our Telegram channel

May 13, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on Traitement des dyslipidémies

Full access? Get Clinical Tree

Get Clinical Tree app for offline access