Traitement de l’ulcère gastro-duodénal

11. Traitement de l’ulcère gastro-duodénal

Chapitre révisé pour cette édition par:


Thierry Dine


Praticien hospitalier, centre hospitalier d’Haubourdin, Professeur de pharmacie clinique, UFR pharmacie, Lille, France

Jean-François Claerbout


Gastro-entérologue, CHU Lille, France

Nos remerciements à


Maryline Rave


interne en pharmacie au département de pharmacie du CHU de Besançon, pour la relecture et la révision définitive de ce chapitre.


PLAN DU CHAPITRE







Physiopathologie216




Helicobacter pylori216


Autres facteurs étiologiques217


Sémiologie clinique217


Médicaments utilisés217




Classifications des antiulcéreux218


Mécanismes d’action219


Relation structure-activité221


Pharmacocinétique221


Critères de choix thérapeutique222




Traitement de l’ulcère gastrique et de l’ulcère duodénal évolutifs222


Traitement de l’ulcère gastrique, de l’ulcère duodénal évolutifs et éradication d’Helicobacter pylori222


Traitement d’entretien et prévention des récidives223


Traitement de l’ulcère de stress et des hémorragies223


Traitement et prévention des lésions induites par les AINS224


Traitement du syndrome de Zollinger-Ellison224


Traitement du nourrisson et de l’enfant224


Traitement de la femme enceinte224


Traitement de la femme allaitante225


Traitement de la personne âgée225


Optimisation thérapeutique225




Optimisation posologique225




Posologies et plan de prises225


Adaptation posologique225


Optimisation de l’administration226


Prévention de l’iatropathologie226




Prévention des risques majeurs226


Prévention des effets indésirables227


Conseils au patient227




Règles d’hygiène de vie227


Observance thérapeutique228


CE QU’IL FAUT RETENIR228


ÉTUDE DE CAS CLINIQUES229


Références bibliographiques231



GÉNÉRALITÉS




PHYSIOPATHOLOGIE


L’ulcère gastro-duodénal (UGD) peut être considéré comme une perte de substance pariétale correspondant à une destruction localisée de la muqueuse gastrique ou duodénale. Sur le plan anatomique, l’UGD se distingue par l’interruption de la muqueuse et de la musculeuse avec la présence d’un bloc inflammatoire, parfois scléreux à la périphérie. La maladie ulcéreuse évolue de façon chronique avec des poussées évolutives et répétitives, entrecoupées de périodes de rémission plus ou moins longues.

Sur le plan physiologique, il existe chez le sujet sain un équilibre entre l’agression chlorhydropeptique (HCl, pepsine, gastrine) et la défense de la muqueuse gastrique (mucus, bicarbonates, flux sanguin muqueux, cytoprotection). Un déséquilibre de cette balance envers l’un des plateaux, augmentation de l’agression ou diminution de la résistance de la muqueuse gastrique, pourra être responsable de l’apparition d’une ulcération. Ainsi, l’UGD se produit quand les facteurs agressifs dominent les facteurs protecteurs.

La muqueuse gastrique possède une très grande capacité à sécréter des ions H+ par la cellule pariétale gastrique grâce à une pompe ATPase H+/K+ dépendante. Ces protons libérés se combinent aux ions Cl présents dans le milieu gastrique pour former l’acide chlorhydrique (HCl), responsable du pH gastrique compris entre 1 et 2. De nombreux facteurs chimiques, nerveux et hormonaux participent à la régulation de la sécrétion gastrique acide par le biais de la stimulation de récepteurs (histamine, acétylcholine, gastrine) au niveau de la cellule pariétale gastrique. La gastrine est une hormone libérée dans la circulation générale lors de l’ingestion d’aliments, connue comme étant le stimulant le plus puissant de la sécrétion acide. Enfin, associé à la sécrétion gastrique acide et aux effets corrosifs directs, il convient d’ajouter le rôle de la pepsine, enzyme sécrétée par les cellules principales du fundus gastrique sous forme de pepsinogène transformé en pepsine par l’acide chlorhydrique, qui possède des effets protéolytiques responsables de l’atteinte tissulaire. Un estomac et un duodénum normaux résistent aux effets agressifs de l’acide et de la pepsine grâce à des mécanismes précis permettant à la muqueuse de se défendre. Parmi ces facteurs, on peut citer en premier lieu le mucus gastrique qui joue un rôle très important dans la prévention des ulcérations de la muqueuse. Le mucus gastrique est sécrété par les cellules muqueuses gastriques présentes en surface de la muqueuse épithéliale et des glandes gastriques. Une agression chimique ou mécanique ainsi que la stimulation cholinergique déclenchent la sécrétion de mucus. Une autre composante essentielle de la résistance de la muqueuse aux agressions est constituée par la barrière muqueuse gastrique formée par la surface des cellules épithéliales de la lumière gastrique et les jonctions intercellulaires. Cette barrière est, en situation normale, totalement imperméable aux ions hydrogènes et s’oppose à leur rétrodiffusion. Cependant, en contact avec l’alcool, les sels biliaires, les acides organiques faibles et les salicylés, cette barrière peut être interrompue, permettant alors la rétrodiffusion des ions hydrogènes de la lumière vers les tissus gastriques. Ce phénomène va produire une lésion cellulaire, une inflammation avec relargage d’histamine par les mastocytes augmentant la sécrétion acide, une atteinte des petits vaisseaux sanguins avec risque d’hémorragie de la muqueuse, puis une érosion, voire une ulcération. Le flux sanguin muqueux fait également partie des moyens de défense de la muqueuse. Le maintien de sa normalité est garant d’une protection efficace. Sa diminution, associée à la rétrodiffusion des ions hydrogènes intraluminaux, constitue un risque accru de lésions de la muqueuse gastrique. Enfin, les prostaglandines (PG), en particulier les PG E présentes en grande quantité dans la muqueuse gastrique, diminuent les lésions dues aux agents agressifs. Les PG E endogènes exercent un rôle cytoprotecteur:




– en stimulant la sécrétion de mucus gastrique et de bicarbonates;


– en freinant la sécrétion d’ions H+ par le biais de récepteurs spécifiques situés sur la cellule pariétale gastrique;


– en participant au maintien du flux sanguin muqueux;


– en conservant l’intégrité de la barrière muqueuse gastrique et l’adaptation des cellules épithéliales en réponse aux agents agressifs.

L’aphorisme ancien «pas d’acide, pas d’ulcère» reste toujours valable et fondamental, cependant certains ulcères restent possibles même s’il existe une hypochlorhydrie. Cette situation s’observe, notamment, lorsqu’il existe une défaillance des défenses de la muqueuse, défaillance responsable de la rétrodiffusion des ions H+ et des lésions épithéliales.


Helicobacter pylori



La responsabilité d’HP dans les récidives de la maladie ulcéreuse est, quant à elle, bien établie; son éradication diminue de façon significative les rechutes. La présence d’HP est retrouvée chez plus de 90% des ulcères duodénaux et 70% des ulcères gastriques, 90% des gastrites antrales chroniques actives, et dans 70% des dyspepsies non ulcéreuses. Chez l’homme, HP est responsable d’une infection durable de la muqueuse gastrique contractée, le plus souvent, dans l’enfance par transmission interhumaine, vraisemblablement par l’intermédiaire du liquide gastrique, et favorisée par la promiscuité. Le taux de prévalence est estimé en France à 30%.

Un certain nombre de points reste obscur, en particulier:




– l’existence d’un grand nombre de sujets sains porteurs d’HP ne développant pas d’UGD;


– la présence d’autres facteurs déclenchants (prédisposition génétique, génotype de la souche infectante);


– le caractère périodique de la maladie;


– la localisation de l’ulcération dans une zone précise de l’estomac ou du duodénum.


► Diagnostic


Il existe actuellement de nombreuses techniques pour rechercher HP mais aucune n’est sensible à 100%. Les tests directs recherchent HP dans la muqueuse gastrique après biopsies antrales au cours de l’endoscopie. L’étude anatomopathologique met en évidence HP dans les cellules gastriques par un simple examen histologique après coloration appropriée. Le test à l’uréase (CLO-test, HUT- test) apporte un résultat rapide en 1 à 3 heures. Ces deux méthodes directes ont une bonne sensibilité et une bonne spécificité, mais elles nécessitent la réalisation d’une endoscopie. Parmi les tests indirects, celui à l’urée marquée (breath-test) est de réalisation simple mais n’est actuellement utilisé que pour vérifier l’éradication d’HP après traitement. Enfin, la sérologie (anticorps spécifiques anti-HP) affirme uniquement le contage HP sans préjuger de l’évolutivité de l’infection. Il ne se négative que plusieurs mois après éradication.


Autres facteurs étiologiques


Un facteur génétique a été décrit. En effet, des antécédents familiaux d’UGD chez un sujet augmentent ses risques de développer un ulcère. Il existe une prédominance masculine et le risque d’UGD se révèle plus élevé chez les personnes du groupe sanguin O que chez les sujets des groupes A, B ou AB.

Le tabac semble également augmenter le risque d’ulcère en retardant la vitesse de cicatrisation spontanée et en favorisant les récidives.

Certains médicaments, comme l’aspirine et les AINS en prise unique ou lors de traitement chronique, sont responsables de poussées évolutives d’UGD et de complications (hémorragie, perforation). Le risque ulcérogène des corticostéroïdes paraît moins évident.

Enfin, le stress, par le biais de facteurs neuropsychiques, observé lors d’état de choc ou de traumatisme, constitue également un facteur de risque.


SÉMIOLOGIE CLINIQUE


Le syndrome ulcéreux typique est représenté de façon caractéristique par une douleur épigastrique, violente, à type de crampe, parfois sourde à type de tension abdominale, de barre gastrique, de pesanteur ou de sensation de faim. Elle survient après les repas en «postprandiale» semi-précoce (1 à 1 heure 30) ou tardive (3 à 5 heures), et réveille parfois le patient la nuit. Cette douleur a pour caractéristique d’être soulagée en quelques minutes par l’alimentation (lait, biscuit ou simple verre d’eau) et les antiacides. Enfin, ce syndrome douloureux a tendance à récidiver et à être périodique dans le temps. Il se manifeste alors par des épisodes douloureux allant de quelques jours à plusieurs semaines, entrecoupés de périodes d’accalmie de durée très variable.

Des formes atypiques sont possibles et se caractérisent par une différence dans l’intensité de la douleur, son caractère, sa localisation et sa périodicité. Les formes asymptomatiques, muettes peuvent se révéler par une complication inaugurale, hémorragie ou perforation digestive, parfois déclenchée par la prise d’AINS ou d’aspirine. Les complications de l’UGD sont les hémorragies qui sont les plus fréquentes, suivies des perforations, puis des sténoses pyloro-bulbaires.

Dans la maladie ulcéreuse, la symptomatologie clinique est cependant inconstante et manque parfois de spécificité. De plus, elle n’a aucune valeur prédictive sur la localisation. Seule l’endoscopie digestive haute peut affirmer le diagnostic d’ulcère. Elle authentifie l’ulcère, précise sa localisation et ses caractères morphologiques. Elle permet également de réaliser les indispensables biopsies sur les berges de l’ulcère en cas de localisations gastrique (vérification du caractère bénin) et antrale nécessaires à la réalisation des tests directs de recherche d’HP.

Le syndrome de Zollinger-Ellison est caractérisé par l’association d’ulcères digestifs, graves, multiples et récidivants, d’hypertrophie des glandes et de la muqueuse gastrique et de diarrhée. Il comprend également des tumeurs des îlots de Langerhans du pancréas non sécrétrices d’insuline mais hypersécrétant de la gastrine à l’origine des ulcères.


MÉDICAMENTS UTILISÉS


Les médicaments utilisés dans l’UGD peuvent être classés schématiquement en deux groupes en fonction de leur activité:


Nous ne développerons pas ici les antibiotiques qui sont abordés dans le chapitre 44Généralités sur les antibiotiques. D’autres thérapeutiques peuvent être employées en traitement adjuvant. En fonction des données physiopathologiques, cliniques et diagnostiques, ces thérapeutiques seront employées en association:




– soit dans le traitement d’attaque;


– soit dans le traitement d’entretien ou encore dans l’éradication d’HP.

Le traitement médical vise à calmer les douleurs, à cicatriser l’ulcération en agissant sur la réduction du pouvoir agressif de la sécrétion acide et le renforcement de la défense de la muqueuse. L’efficacité du traitement médical se juge sur la disparition des symptômes, sur la baisse de la consommation d’antiacides, sur la vitesse de cicatrisation appréciée par une éventuelle endoscopie de contrôle, sur l’éradication d’HP et l’absence de rechutes spontanées après arrêt du traitement.


Classifications des antiulcéreux


Les principaux médicaments antiulcéreux employés dans le traitement de l’UGD et commercialisés en France sont répertoriés dans les tableaux 11.1 (voie orale), 11.2 (voie parentérale) et 11.3 (antibiotiques).































































































































































Tableau 11.1 Les antiulcéreux utilisés par voie orale dans le traitement de l’ulcère gastro-duodénal.
Principes actifs Noms de spécialité Formes galéniques Dosages
Antisécrétoires antihistaminiques H2
ranitidine (et génériques) Azantac Comprimés effervescents 75mg
Comprimés effervescents, granulés effervescents, sachets 150 et 300mg
Raniplex Comprimés effervescents 75mg
Comprimés effervescents, granulés effervescents, sachets 150 et 300mg
nizatidine Nizaxid Gélules 150 et 300mg
famotidine (et génériques) Pepdine Comprimés lyophilisats 20 et 40mg
Pepcidac (NR) Comprimés 10mg
Pepcidduo (NR)
cimétidine (et génériques) Tagamet Comprimés, comprimés effervescents 200mg
Comprimés 400mg
Comprimés effervescents 800mg

Stomédine (NR) Comprimés effervescents 200mg
Antisécrétoires inhibiteurs de la pompe à protons
lansoprazole Lanzor, Ogast Gélules 15 et 30mg
Ogastoro Comprimés orodispersibles
oméprazole (et génériques) Mopral, Zoltum Gélules 10 et 20mg
pantoprazole Eupantol, Inipomp Comprimés 20 et 40mg
rabéprazole Pariet Comprimés 10 et 20mg
ésoméprazole Inexium Comprimés 20 et 40mg
Antisécrétoires analogues des prostaglandines E
misoprostol Cytotec Comprimés 200μg
Topiques antiulcéreux
sucralfate (et génériques) Kéal Comprimés, sachets 1g
Sachets 2g
Ulcar Comprimés, sachets 1g
Principaux antiacides ou topiques antiacides de prescription (liste non exhaustive)
hydroxydes d’aluminium et de magnésium Xolaam Suspension buvable, comprimés, sachets
Gélox Sachets
Rocgel Sachets
Maalox (NR) Suspension buvable, comprimés, sachets
Contracide Suspension buvable
Mutésa (NR) Suspension buvable
Gelusil (NR) Comprimés
phosphate d’aluminium Phosphalugel Suspension buvable, sachets, comprimés
alginates Gaviscon Comprimés, suspension buvable 250mL, sachets
Gaviscon nourrisson Suspension buvable 150mL
Topaal, Topalkan Comprimés, suspension buvable
















































Tableau 11.2 Les antiulcéreux utilisés par voie parentérale dans le traitement de l’ulcère gastro-duodénal.
Principes actifs Noms de spécialité Formes galéniques Dosages
Antisécrétoires antihistaminiques H2
ranitidine Azantac, Raniplex Ampoules injectables 50mg/2mL
famotidine Pepdine Flacons 20mg
nizatidine Nizaxid Ampoules injectables 100mg/4mL
cimétidine Tagamet Ampoules injectables 200mg/2mL
Antisécrétoires inhibiteurs de la pompe à protons
oméprazole Mopral Flacons, poudre 40mg
pantoprazole Eupantol, Inipomp Flacons, poudre (disponible en ville) 40mg
ésoméprazole Inexium Flacons, poudre 40mg





























Tableau 11.3 Les principaux antibiotiques utilisés dans l’éradication d’Helicobacter pylori.
Principes actifs Noms de spécialité Formes galéniques Dosages
amoxicilline Clamoxyl Comprimés dispersibles 1g
clarithromycine Naxy, Zeclar Comprimés 500mg
métronidazole Flagyl Comprimés 500mg
tinidazole Fasigyne Comprimés 500mg


Mécanismes d’action



► Antisécrétoires


La figure 11.1 permet de mieux situer les sites d’action des antisécrétoires.








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Figure 11.1
La cellule pariétale gastrique: cible des antisécrétoires.H: histamine; Ach: acétylcholine; G: gastrine; P: prostaglandine.




Les antagonistes des récepteurs H2 à l’histamine (anti-H2) dont l’action se situe au niveau du pôle basal de la cellule gastrique

Le blocage des récepteurs H2 inhibe la libération basale des ions H+ par la cellule pariétale gastrique, entraînant une forte diminution du volume et de l’acidité des sécrétions gastriques indépendamment de la nature du stimulus (repas, différents stimulants pharmacologiques). Il s’agit de la cimétidine, ranitidine, famotidine et nizatidine.


Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) dont l’action se situe au niveau du pôle apical de la cellule gastrique

Ils inhibent de façon spécifique et irréversible l’activité enzymatique de l’ATPase H+/K+ présente au niveau de la cellule pariétale gastrique, entraînant une diminution de la libération diurne et nocturne des ions H+ dans la lumière gastrique. Les IPP n’agissent pas directement sur la muqueuse gastrique mais après leur résorption intestinale et leur distribution dans l’organisme sous forme non ionisée. Ils sont ensuite sécrétés dans la zone canaliculaire des cellules pariétales gastriques où sous l’effet du pH acide, ils sont ionisés et transformés en dérivé actif se liant de façon covalente à l’ATPase. La reprise de l’activité enzymatique de la pompe nécessite la synthèse d’une nouvelle ATPase. Leur action antisécrétoire est, par conséquent, puissante et prolongée. Il s’agit de l’oméprazole, du lansoprazole et du pantoprazole.


L’analogue des prostaglandines E

Le misoprostol, analogue des prostaglandines naturelles de la série E1, possède un effet antisécrétoire et cytoprotecteur sur les cellules de la muqueuse gastro-duodénale en inhibant, par l’activation des récepteurs aux prostaglandines, la synthèse d’AMP cyclique et la libération des ions H+, et en stimulant la production du mucus et la sécrétion de bicarbonates.


► Topiques gastro-duodénaux


Ces thérapeutiques agissent localement au niveau de la muqueuse gastrique par des mécanismes différents. Certains sont utilisés en traitement adjuvant.



► Antibiotiques efficaces sur Helicobacter pylori


L’éradication d’HP peut être obtenue avec un taux de réussite élevé mais variable (entre 70 et 90%) en associant certains antisécrétoires et certains antibiotiques. HP est sensible aux macrolides, pénicilline A et dérivés imidazolés en action synergique.

On peut ainsi associer:




– clarithromycine et amoxicilline ou imidazolés (métronidazole ou tinidazole) à l’oméprazole ou lansoprazole ou pantoprazole ou ésoméprazole;


– clarithromycine et métronidazole ou tinidazole, ou clarithromycine et tétracycline à la ranitidine.

Des résistances bactériennes ont été observées pour la clarithromycine, les dérivés imidazolés et les tétracyclines.


Relation structure-activité





Antihistaminiques H2

La cimétidine est caractérisée par la présence dans sa structure chimique d’un noyau imidazole comme l’histamine, ligand endogène des récepteurs H2 de la muqueuse gastrique. Cependant, ce noyau imidazole ne s’est pas révélé indispensable au blocage des récepteurs H2 et il est remplacé par un noyau furane dans la structure de la ranitidine qui est mieux tolérée. Enfin, une nouvelle modification moléculaire a conduit au développement de la famotidine et de la nizatidine, par la substitution du noyau imidazole par un noyau thiazole.


Inhibiteurs de la pompe à protons

Ces molécules sont des benzimidazoles substituées, comportant également un noyau pyridine. La cellule pariétale gastrique possédant un site de fixation privilégié pour les bases faibles, ces benzimidazoles pénètrent de façon élective dans la cellule pariétale après activation en sulfonamides qui réagissent avec le groupement thiol de l’H+/K+ ATPase membranaire.


Misoprostol

C’est un analogue structural de synthèse de la prostaglandine naturelle de la série E1. La modification structurale permet d’éviter la fragilité de la molécule et les effets indésirables des prostaglandines en agissant par l’intermédiaire de son métabolite acide.


Sucralfate

C’est un sel complexe basique d’aluminium et de sulfate acide de saccharose subissant une polymérisation après solubilisation et formant un poly-anion de sucralfate visqueux et adhésif. Il développe une liaison électromagnétique sélective sur les protéines du cratère et des berges de l’ulcère.


Antiacides

Les préparations antiacides se composent de différents sels minéraux présentant des mécanismes antiacides variés. Ainsi, on peut citer l’activité de neutralisation (variation du pH), la capacité tampon (nombre de mmol d’acide fort ou de base forte nécessaire pour faire varier le pH d’environ 0,1 unité pH), la captation des ions H+ (échange ou absorption).

May 13, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on Traitement de l’ulcère gastro-duodénal

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