Chapitre 1 Douleurs Thoraciques
GRANDES URGENCES THÉRAPEUTIQUES
Syndromes coronariens aigus
Infarctus du Myocarde
Traitement
Faire le diagnostic d’infarctus impose plusieurs gestes d’urgence :
Angor instable
Diagnostic
Lorsqu’il n’y a pas d’élévation du segment ST, il peut s’agir d’un angor instable défini comme un angor d’apparition récente ou soudainement aggravé, survenant pour des efforts minimes ou même au repos, avec des crises de plus en plus sévères et prolongées. Un cas particulier d’angor instable est l’angor de Prinzmetal, ou angor sympathique, survenant électivement en fin de nuit et surtout accompagné de troubles du rythme. Un angor lié à des spasmes coronaires peut survenir sur des coronaires « normales » à la coronarographie ou ne présentant qu’une discrète plaque d’athérome. En l’absence d’élévation du segment ST sur l’eCG fait en urgence, un score appelé TIMI permet de repérer les patients à fort risque d’infarctus et/ ou d’évolution défavorable (Tableau I).
Critères | Points |
---|---|
Âge > 65 ans | 1 |
Antécédents de maladie coronaire | 1 |
Prise d’aspirine dans les 7 jours qui précèdent | 1 |
Présence de 3 facteurs de risque* ou plus | 1 |
Au moins 2 épisodes d’angor dans les 24 heures écoulées | 1 |
Élévation des enzymes cardiaques | 1 |
Modification du segment ST de plus de 0,5 mm | 1 |
Le risque d’événement cardiovasculaire majeur varie de 0,5 % (score 0/1) à 40 % (score 6/7). *Hypertension artérielle, dyslipidémie, diabète, tabagisme, antécédents familiaux de maladie coronaire précoce.
Embolie pulmonaire (EP)
Diagnostic
Examen complémentaire
Lorsque le diagnostic d’embolie pulmonaire est suspecté, six examens complémentaires peuvent être utiles : les gaz du sang (ils montrent en principe une hypoxémie et une hypocapnie, dues à l’effet shunt, mais ils sont normaux chez près de 40 % des patients jeunes), l’eCG, l’échocardiographie, la mesure des D-dimères, l’angioscanner thoracique ou à défaut la scintigraphie pulmonaire. Tous ces examens n’ont pas la même valeur diagnostique. Un taux de D-dimères <500 mg/mL avec une technique correcte (ELISA ou Immunoassay) a une grande valeur prédictive négative. Il élimine le diagnostic d’embolie pulmonaire sauf si la suspicion clinique est très forte. De même un scanner spiralé, à condition d’être effectué rapidement, élimine le diagnostic d’embolie pulmonaire s’il n’y a aucun défect dans les artères pulmonaires. La négativité des autres tests n’élimine en rien le diagnostic d’embolie pulmonaire.
Scores
Différents scores ont été utilisés pour évaluer le risque d’embolie pulmonaire : critères de Wells, de Wicki, de Charlotte, et plus récemment score de Genève. Les plus intéressants semblent être ceux qui utilisent uniquement des critères obtenus par l’interrogatoire et l’examen clinique. Ce sont les scores de Wells et de Genève (Tableaux II et III).
Critères | Points | |
---|---|---|
1 | Suspicion de thrombophlébite | 3 |
2 | Pas d’hypothèse diagnostique plus satisfaisante que l’embolie pulmonaire | 3 |
3 | Tachycardie > 100/min | 1,5 |
4 | Immobilisation ou intervention au cours du dernier mois | 1,5 |
5 | Antécédent de thrombophlébite ou d’embolie pulmonaire | 1,5 |
6 | Hémoptysie | 1 |
7 | Cancer (en cours de traitement ou traité depuis moins de 6 mois) | 1 |
Score | Risque | Probabilité d’embolie pulmonaire |
< 2 | Faible | 3,6 % |
2 à 6 | Intermédiaire | 20,5 % |
> 6 | Élevé | 66,7 % |
Critères | Points |
---|---|
Facteurs de risque | |
Âge > 65 ans | 1 |
Antécédent de phlébite et/ou embolie pulmonaire | 3 |
Chirurgie ou fracture < 1 mois | 2 |
Néoplasie au cours de l’année écoulée | 2 |
Symptômes | |
Douleurs unilatérales d’un mollet | 3 |
Hémoptysie | 2 |
Signes clinique | |
Tachycardie entre 75 et 94/min | 3 |
Tachycardie 95 ≥ /min | 5 |
Douleurs d’un mollet et œdème unilatéral | 4 |
Score | Risque |
0 à 3 | Faible |
4 à 10 | Intermédiaire |
≥ 10 | Élevé |