et Déséquilibres

Chapitre 12 Vertiges et Déséquilibres





En France, les vertiges font l’objet de 300 000 consultations par semaine, soit plus de 15 millions de consultations par an. D’emblée, signalons que le terme « vertige » est encore trop souvent utilisé par les patients pour désigner un malaise. Vertige, issu du latin vertere, tourner, correspond à la situation où le sujet voit tout tourner devant lui. Dans notre pratique, vertige « rotatoire » reste donc un confortable pléonasme destiné à repérer une espèce de vertiges parmi d’autres, pour lesquels « ça ne tourne pas vraiment », le patient décrivant par exemple une sensation de déplacement linéaire, « un vertige linéaire » comme s’il glissait latéralement, tombait ou s’inclinait. On préférera donc parlerd’une « sensation de vertige » dans ces cas où le patient peut avoir une impression fugace, incertaine que « ça tourne » devant lui. Au-delà de cette précision, nous devons prendre l’habitude de distinguer le vertige du déséquilibre, de l’ataxie à la marche, de la station debout devenue difficile, et distinguons aussi le véritable déséquilibre de la simple sensation d’instabilité ou d’insécurité (sans réelle perte d’équilibre).


Il est possible de repérer 150 vertiges ou déséquilibres bien typés, parmi lesquels dominent trois étiologies : le vertige positionnel paroxystique bénin, la maladie de Menière et la névrite vestibulaire. Leurs physiopathologies sont radicalement différentes et les thérapeutiques spécifiquement adaptées.



PHYSIOLOGIE








DIAGNOSTIC



inline Interrogatoire


L’interrogatoire du patient atteint de vertiges est, comme toujours en médecine, le moment capital dans la démarche diagnostique. En quel-ques mots, le patient va d’emblée guider vers un type particulier de vertiges ou de déséquilibres. Cet interrogatoire, qui peut être conduit de différentes façons suivant les patients, doit cependant être rigoureux. Il inclut nécessairement certaines questions dont les réponses sont indispensables à la démarche diagnostique.







inline Examen clinique


Quelques instruments tels qu’un divan d’examen, un otoscope, un diapason et une paire de lunettes de Frenzel sont utiles pour examiner un patient en crise aiguë de vertige. Une douzaine de gestes cliniques à effectuer impérativement constituent la base de cet examen à visée diagnostique.



inline Examen systématique de débrouillage





inline Vertige positionnel paroxystique bénin


Devant un patient vertigineux, il faut pratiquer de façon systématique la manœuvre diagnostique de Hallpike : le sujet est assis au milieu du divan d’examen, jambes pendantes. Une main sur une nuque du patient, l’autre accrochant son bras, le praticien couche le patient en décubitus latéral, tête tournée de 30° par rapport à l’horizontale. Sous lunettes de Frenzel ou à l’examen direct, on note la possible apparition d’un vertige contemporain d’un nystagmus. On précise la direction du nystagmus, son paroxysme, sa durée (voir Fig. 1 et 2 en fin de chapitre).




Le sujet est ensuite redressé. On apprécie si un nystagmus réapparaît, synchrone ou non avec un vertige, et on note sa direction. Le sujet est ensuite couché de l’autre côté, par une manœuvre symétrique, qui peut à son tour déclencher un vertige accompagné d’un nystagmus rotatoire géotropique (roulant vers le bas), survenant après une latence de 1 à 2 secondes et durant 10 à 20 secondes. Le retour à la position assise provoque encore un vertige et un nystagmus rotatoire dont le sens s’inverse. Ceci est typique d’un vertige positionnel paroxystique bénin dû à un désordre mécanique de l’oreille interne.


Dans le cas d’un nystagmus positionnel central, les vertiges sont très faibles, voire absents. Le nystagmus apparaît dès que l’on met le patient dans la position déclenchante, et possède deux particularités : il persiste tant que dure la position et il n’est pas inhibé par la fixation oculaire.


May 26, 2020 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on et Déséquilibres

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