34. Écoulement liquidien retardé après ablation d’un cathéter péridural
À l’examen, le pansement appliqué à l’endroit de l’écoulement est trempé et les draps du patient sont très humides. Un liquide clair s’écoule par le trou de ponction L4-L5, au rythme de 10–12 gouttes/ min. Une observation plus attentive du dos du patient révèle des traces d’œdème déclive minime. Comment allez-vous faire pour différencier une fuite de liquide céphalorachidien (LCR) d’un écoulement de liquide d’œdème sous-cutané sans avoir recours à la tomodensitométrie, à la myélographie ou au dosage d’isoenzymes spécifiques du LCR ?
Solution
Vous prélevez du liquide d’écoulement et l’envoyez au laboratoire pour un dosage du glucose, du chlore et des protéines. Simultanément vous insérez à 4cm latéralement par rapport au trou de ponction de la péridurale un cathéter veineux de 18G, que vous enfoncez à 1cm de profondeur. Dans une étude antérieure, ceci avait également créé un écoulement de liquide dont l’analyse avait montré des résultats similaires à ceux obtenus lors du prélèvement de l’écoulement de l’orifice péridural. Le diagnostic d’écoulement de liquide d’œdème sous-cutané par le trou de ponction lombaire avait été posé. La tomodensitométrie avait été annulée ainsi que le dosage des isoenzymes spécifiques du LCR [2].
Discussion
Le tableau 34.1 montre une comparaison de plusieurs valeurs biochimiques permettant de différencier le liquide céphalorachidien du liquide interstitiel.
Glucose mmol/litre | Chlore mmol/litre | Protéine g/litre | Ach | |
---|---|---|---|---|
Plasma | 4,4–6,6 | 90–110 | 60–80 | – |
LCR | 2,75–4,12 | 122–132 | 0,15–0,45 | Enzyme spécifique du LCR |
Liquide interstitiel | 3,85–6,05 | 95–105 | 60–80 | Enzyme non spécifique |