Chapitre 20 Phénomène de Raynaud
Le phénomène de Raynaud est un acrosyndrome vasculaire paroxystique. Il est dû à une ischémie transitoire des doigts, souvent déclenchée par le froid et l’émotion. Fréquent, il toucherait 8 % des femmes et 5 % des hommes.
Le diagnostic est clinique. La principale difficulté n’est pas de reconnaître le phénomène de Raynaud, mais d’établir le diagnostic étiologique. En effet, il peut être sans cause, isolé (phénomène de Raynaud primaire) ou secondaire à une cause générale (en premier lieu, une sclérodermie chez la femme).
DIAGNOSTIC
La démarche repose d’abord sur l’interrogatoire et l’examen clinique, étayés par quelques examens simples dont la capillaroscopie.
Un phénomène de Raynaud unilatéral oriente vers une cause locorégionale alors qu’un phénomène bilatéral oriente vers une cause générale.
Les trois phases du phénomène de Raynaud
Le phénomène de Raynaud se découpe en trois phases successives. Seule la première phase (blanche) est constante et nécessaire au diagnostic.
Phase syncopale (phase blanche)
Cette phase correspond à un arrêt brutal, mais transitoire, de la circulation artérielle digitale. Les doigts sont blancs, décrits comme « morts », douloureux, avec souvent une perte de la sensibilité. La phase syncopale dure de quelques minutes à une heure.
Phase asphyxique (phase bleue)
La phase bleue correspond à un ralentissement du courant veinulaire. Les doigts sont bleus et douloureux. Elle est inconstante et dure de quelques minutes à une heure.
Diagnostic différentiel
Le phénomène de Raynaud n’est pas le seul acrosyndrome vasculaire. Les caractéristiques cliniques des autres symptômes permettent de les différencier.
Acrocyanose
Contrairement au syndrome de Raynaud, l’acrocyanose est un phénomène permanent, plus fréquent chez les femmes que chez les hommes. Cyanose permanente des extrémités, favorisée par le froid, elle n’est pas douloureuse. Il s’agit d’un trouble fonctionnel vasculaire.
Érythermalgie
L’érythermalgie s’oppose point par point au phénomène de Raynaud, puisqu’il s’agit d’un acrosyndrome déclenché par la chaleur et l’effort (et non par le froid), avec extrémités rouges et chaudes (et non pas blanches et froides), dû à un excès de vasodilatation (et non pas de vasoconstriction). L’érythermalgie est primitive ou secondaire principalement à un syndrome myéloprolifératif ou un traitement vasodilatateur.

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