92 L’orientation du diagnostic étiologique est illustrée dans les figures suivantes (figures 92.1, 92.2 et 92.3). Figure 92.2 Approche diagnostique chez un enfant qui présente une thrombopénie isolée. Figure 92.3 Approche diagnostique en cas de thrombopénie associée à une anémie. • les antécédents : maladie hémorragique ou thrombopénie familiale, maladies infectieuses, voyage à l’étranger ? Prise médicamenteuse ? Diarrhée sanglante (syndrome hémolytique et urémique…) ; • les circonstances de découverte : examen biologique « systématique », syndrome hémorragique, ou maladie chronique connue ; • la symptomatologie associée : état général, température, augmentation de volume des organes hématopoïétiques, éruption, angine ; • les données de l’hémogramme : anomalies des autres lignées ? • les autres explorations en fonction des données précédentes : imagerie ou examens biologiques autres seront sollicités et notamment un myélogramme permettant schématiquement la distinction entre thrombopénies périphériques (où les mégacaryocytes sont nombreux) – essentiellement représentées par le purpura thrombopénique immunologique (PTI) – et les thrombopénies centrales (leucémies, aplasies médullaires) (figures e92.1 à e92.15). Le myélogramme évite les erreurs tragiques : aplasie médullaire, leucémie aiguë. Les populations médullaires sont normalement représentées et les mégacaryocytes sont présents en grand nombre, immatures, confirmant la nature périphérique du purpura thrombopénique. Cet examen reste encore une indication classique chaque fois qu’une corticothérapie est envisagée. Il est obligatoire si l’évolution n’est pas favorable en 2 ou 3 semaines ou en cas de doute diagnostique bien sûr ou si l’enfant présente au diagnostic une augmentation de volume du foie, de la rate ou une adénopathie de volume inhabituel. L’existence d’une perte de poids, d’une fièvre chronique, de douleurs osseuses fait craindre une hémopathie maligne. Le traitement du PTI a longtemps été le prototype du sujet non consensuel. Aujourd’hui, on peut s’inspirer des recommandations de la Société Française d’Hématologie et d’Immunologie Pédiatrique qui permettent d’homogénéiser les pratiques. On s’aidera du score hémorragique de Buchanan (tableau 92.1), pour rechercher des signes de gravité (tableau 92.2) qui sont exceptionnellement présents. Les hémorragies au fond d’œil annoncent l’hémorragie intracrânienne et justifient alors un traitement intensif mais elles sont exceptionnelles dans une forme bénigne post-virale.
Thrombopénies
Étiologie
Toutes les thrombopénies ne sont pas immunologiques, certaines d’évolution chronique révèlent des maladies génétiques rares que le spécialiste doit connaître. En pratique, l’attention est attirée par la morphologie des plaquettes sur lames et ces thrombopénies sont réfractaires aux traitements proposés dans les PTI. Selon la taille des plaquettes (géantes versus microplaquettes), on est orienté vers un syndrome de Wiskott-Aldrich déficit immunitaire lié à l’X caractérisé par un eczéma et une thrombopénie avec petites plaquettes, une maladie de Willebrand d’un type particulier : le type IIB le seul qui s’associe à une thrombopénie, une thrombopathie constitutionnelle : la maladie de Jean Bernard-Soulier, grosses plaquettes par défaut génétique de la gp1b ou encore l’anomalie de May-Hegglin.
CIVD : coagulopathie de consommation disséminée ; SHU : syndrome urémique et hémolytique ; PTT : purpura thrombocytopénique et thrombopathique de Moschkowitz.
Purpura thrombopénique auto-immun
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