9: Syndrome du tunnel tarsien

Chapitre 9 Syndrome du tunnel tarsien





Anatomie


Le tunnel tarsien est un canal ostéo-fibro-musculaire rigide situé à la face médiale de la cheville, étendu depuis la région rétromalléolaire médiale jusqu’à la face plantaire du naviculaire.


Son plancher est osseux, constitué par la malléole médiale, le bord postérieur du talus et la gouttière calcanéenne (entre le sustentaculum tali et la tubérosité postéromédiale).


Son toit est fibromusculaire, formé en haut par l’aponévrose profonde de jambe et le rétinaculum des fléchisseurs et en bas par le muscle abducteur du gros orteil (adducteur dans l’ancienne nomenclature).


On peut distinguer pour le canal un étage rétromalléolaire, limité en dehors par le bord postérieur de la malléole médiale et du talus et en dedans par le rétinaculum des fléchisseurs, et un étage sous-malléolaire, limité en dedans par l’abducteur du gros orteil et en dehors par la gouttière calcanéenne.


Le nerf tibial postérieur branche du tronc médial du sciatique est plaqué contre le calcanéus toujours satellite du fléchisseur propre de l’hallux. Il innerve les muscles intrinsèques du pied à l’exception du court extenseur des orteils.


Le canal contient également trois tendons (tibial postérieur, long fléchisseur des orteils et long fléchisseur de l’hallux), l ’artère et les veines tibiales postérieures ; il est subdivisé par des cloisons fibreuses qui vont de la face profonde du rétinaculum jusqu’au calcanéus, délimitant des logettes pour chaque tendon et pour le paquet vasculonerveux.


Le nerf tibial postérieur se divise à hauteur du bord postéro-inférieur de la malléole médiale (lorsqu’il croise la ligne de référence centre de la malléole médiale-centre du calcanéus) en nerf plantaire médial et nerf plantaire latéral ; une branche sensitive calcanéenne a une naissance variable soit dans le canal tarsien naissant du nerf plantaire latéral, soit au-dessus, naissant du tronc du nerf tibial postérieur (fig.9-1 et 9-2).




On distinguera donc le syndrome du tunnel tarsien proximal, où le conflit nerveux rétromalléolaire intéresse le tronc du nerf tibial postérieur, et le syndrome du tunnel tarsien distal, qui intéresse ses branches de division (fig.9-3).




Étiologies


Les étiologies sont nombreuses. La cause probablement la plus fréquente de compression du nerf tibial postérieur, mais qui n’est pas à proprement parler un syndrome canalaire, est une chaussure ou une contention trop serrées.


Tout processus occupant ce canal inextensible et réduisant son volume va augmenter la pression intracanalaire et induire un conflit nerveux.



Causes osseuses




Non traumatiques : la déformation en valgus ou en varus de l’arrière-pied, une hyperlaxité articulaire talocrurale et sous-talienne postérieure, une déformation en pied creux ou plat, une déformation postarthrodèse, un sustentaculum tali hypertrophique, les synostoses talocalcanéennes postéromédiales (fig.9-6), parfois décompensées par le développement d’un kyste synovial, un os surnuméraire (os trigone, naviculaire accessoire), une arthrose évoluée de la sous-talienne postérieure ou talonaviculaire avec ostéophytose, une exostose du talus…




Apr 24, 2017 | Posted by in RADIOLOGIE | Comments Off on 9: Syndrome du tunnel tarsien

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