Chapitre 9 Spécificités de la rééducation de la main
Dans le domaine de la traumatologie de la main, il est admis par la plupart des équipes que la réparation des lésions en urgence doit s’effectuer selon le concept de traitement tout en un temps avec mobilisation précoce (TTMP) [2]. À chaque pathologie, correspond un traitement de rééducation et d’appareillage spécifique comme nous le présentons dans les chapitres suivants.
Prise en charge du patient
L’installation du patient est importante afin qu’il soit détendu. Il est assis face au thérapeute, sa main et son avant-bras reposent en déclive sur un coussin triangulaire (fig. 9-1).
Massages
La main et le poignet méritent une grande attention lors du massage et de la mobilisation dans la précision et l’intensité du geste. Cette étape dans la rééducation est essentielle et trop souvent écourtée, voire négligée. Rappelons que le kinésithérapeute est un « masseur-kinésithérapeute » et qu’au minimum 10 minutes doivent être consacrées à cette technique.
Il convient de rappeler que la représentation corticale de la main sur les hémisphères cérébraux est considérable, le pouce est surdimensinné par rapport à la paume de la main, seul le visage a une représentation corticale équivalente. On comprend l’hyperréactivité du corps après un traumatisme de la main. Les arcs réflexes sont à l’origine de dysfonctions majeures voire d’exclusion de la main. Enfin, le risque d’enclencher un syndrome douloureux régional complexe (SDRC) de type 1 (algodystrophie) est d’autant plus élevé que la douleur est intense et surtout se poursuit dans le temps. Le kinésithérapeute doit servir d’alerte lorsqu’il observe les premiers symptômes de SDRC de type 1 (voir chapitre 20).
Mobilisation
La mobilisation passive et active doit respecter la règle de la non douleur, elle doit être progressive et intégrer les doigts sains dans la récupération articulaire.
La présence de fils n’est pas une contre-indication à la mobilisation, tout comme parfois des saignements lors d’une mobilisation postopératoire immédiate. La mobilisation passive utilise avec bénéfice le travail en décoaptation articulaire (fig. 9-2).