Chapitre 9
La première séance
La rééducation de la main du 1er jour
On comprendra aisément que toute diminution du rythme de mouvements des doigts et de la main entraînera des complications anatomiques et mécaniques graves, algoneurodystrophie ou syndrome douloureux régional complexe (SDRC), surtout dans un contexte de douleurs (ostéosynthèse, sutures) et d’œdèmes surajoutés.
Déclenchement et mise en place de la première séance
• Urgence : signifie immédiatement, et donne au blessé de la main et des doigts un caractère prioritaire.
• Rééduquer la main : veut dire prendre en charge et faire bouger les segments libres du membre supérieur, de la main, des doigts et les segments sus-jacents à savoir l’épaule, la région scapulaire, le tronc et parfois la face.
• Protéger les régions immobilisées par des moyens directs, attelles de neutralisations, ou indirects par des consignes de sécurité et une surveillance pluriquotidienne (respecter les interdits).
• Mobiliser le membre supérieur, la main et les doigts : suppose un programme cohérent avec des règles et une organisation visant à recréer, entretenir et susciter le mouvement.
• « Faire bouger » est l’expression magique.
• La prise du rendez-vous a souvent lieu dès la sortie du service de chirurgie ou après la consultation du médecin.
• Notion de continuité et de coordination avec l’équipe hospitalière (coordination téléphonique, par mail, photos…).
• Administrativement, la séance de rééducation est pluriquotidienne, 7 jours/7 la première semaine, puis 6 jours/7 la seconde, etc., et adaptée en fonction des besoins.
• Il faut également s’attendre à des phases de progrès et des phases de régressions. Ceci sous-entend une organisation familiale et sociale (transport, disponibilité…). L’image de soins intensifs convient parfaitement.
• Un programme d’appareillage est instauré : orthèses de protection et orthèses de travail. Une fiche est établie, en dehors des phases de limitation stricte, l’attelle doit être portée souvent mais pas longtemps pour ne pas compromettre la disponibilité de la main.
Attention : le port de l’attelle permanent peut être nocif.
• Notion de coordination avec les infirmiers : pour diminuer l’importance du pansement et laisser libre autant que faire se peut les extrémités et les zones sensibles, pulpaires et palmaires, aux prises d’objets de la vie courante et de rééducation. Le port de l’écharpe sera diminué très rapidement en fonction de la prescription du chirurgien.
La séance proprement dite
« C’est tout à la fois, un objectif et un moyen, une fonction et la raison d’être de la main. »
On demande au sujet de fermer la main, c’est le « make the fist » des Anglo-Saxons.
• le mouvement est spontané, total, immédiat, fonctionnel au niveau du poignet, des doigts et du pouce. Ce cas est rare ;
• le mouvement est incomplet, hésitant, par à-coups, asynchrone et irrégulier. La fonction est compromise. On note un transfert de la plupart des gestes du côté controlatéral. C’est le cas le plus fréquent, et il est en partie réversible ;
• le mouvement est impossible, le patient garde la main ouverte avec seulement une ébauche de mouvement de flexion/extension. Le cas est grave, il y a danger de garder des séquelles irréductibles.

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