89 Les dermatoses néonatales sont fréquentes et variées. L’immaturité fonctionnelle de la peau du nouveau-né prématuré expose aux complications thermiques, infectieuses et hydroélectrolytiques (figures e-89.1 à e-89.9). Les nodules de pronostic bénin, plus fréquents, ne nécessitent souvent qu’une surveillance clinique. Elles sont dominées par les épidermolyses bulleuses congénitales dont le traitement s’effectue impérativement dans une unité de soins intensifs, car les pertes transcutanées et les risques infectieux sont extrêmes dans les premières semaines de vie. • Devant des bulles localisées, il faut : – éliminer une cause mécanique (électrodes chauffantes, succion anténatale) ; – éliminer et traiter une cause infectieuse (impétigo bulleux, herpès) ; – rechercher une fragilité cutanéo-muqueuse associée et réaliser une biopsie pour confirmer le diagnostic d’épidermolyse bulleuse héréditaire. • Devant des bulles généralisées, il faut : – éliminer et traiter une cause infectieuse : impétigo bulleux, épidermolyse staphylococcique aiguë, infection à Herpes virus, varicelle, syphilis (atteinte palmo-plantaire, lyse osseuse, rhinite croûteuse) ; – éliminer une maladie auto-immune à transmission transplacentaire ; – documenter et traiter une épidermolyse bulleuse héréditaire. Chez la fille, l’incontinentia pigmenti peut être évoqué devant des bulles suivant les lignes de Blaschko (disposées de façon linéaire). Un signe de Darier et une infiltration cutanée font suspecter une mastocytose. • Évaluer l’extension des lésions cutanées. • Rechercher une atteinte muqueuse. • Éliminer une cause infectieuse. • Prélèvements (bactériologiques et virologiques). • Rechercher des signes associés (sepsis, signes méningés, foyer infectieux staphylococcique extracutané). • Traitement probabiliste éventuel. • Rechercher un signe de Nikolski (EBH, SSSS)*. • Rechercher des antécédents familiaux (EBH, EICB, IP)*. • Rechercher une cause externe (topiques caustiques, brûlure, traumatisme mécanique, bulle de succion). • Biopsie cutanée (histologie et immunofluorescence directe). L’aplasie cutanée du vertex est fréquente et traduit un défaut de fermeture de la ligne médiane. Un bilan orienté par la clinique peut être justifié (IRM cérébrale). La recherche d’autres malformations est orientée par l’examen clinique et l’évolution (tableau 89.1). Tableau 89.1 Bilan étiologique devant une aplasie cutanée congénitale (ACC) Elles imposent dans un premier temps d’éliminer des pustuloses néonatales d’origine infectieuse :
Urgences dermatologiques du nouveau-né
Définition
Maladies bulleuses néonatales
Conduite à tenir devant les lésions bulleuses du nouveau-né
Érosions et aplasies cutanées congénitales
Antécédents familiaux d’ACC ?
ACC du cuir chevelu familiale
Notion de traumatismes obstétricaux (forceps, électrodes) ? – Amniocentèse ?
ACC traumatique
Prise d’antithyroïdiens de synthèse pendant la grossesse (méthimazole) ?
ACC médicamenteuse
Infection intra-utérine à HSV ou VZV ?
ACC d’origine virale
Arguments en faveur d’une épidermolyse bulleuse héréditaire (examen clinique, biopsie cutanée) ?
ACC et EBH (syndrome de Bart ?)
Topographie linéaire ?
Syndrome de Goltz (hypoplasie dermique en aires)
Syndrome Midas (avec anomalies ophtalmologiques)
Cutis marmorata et anomalies des membres inférieurs ?
Syndrome d’Adams-Olivier
Mort in utero d’un jumeau (fœtus papyracé) ?
ACC associé à un fœtus papyracé
Syndrome polymalformatif associé ?
Trisomie 13 ou 18
Syndrome de Johanson-Blizzard
Pustuloses néonatales
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