Lésions dermatologiques pédiatriques
Hémangiomes du nourrisson
Nous n’envisagerons ici que les formes graves d’angiome immature du nourrisson. Elles sont rares (5 à 10 % des cas) et fonction de la localisation de l’hémangiome et de son potentiel évolutif dans les premiers mois (figures e88.1 à e88.8).
Hémangiomes menaçant le pronostic fonctionnel
Il s’agit essentiellement des formes périorificielles :
• angiome palpébral avec risque d’occlusion oculaire (amblyopie de l’œil caché, astigmatisme) ;
• angiome tapir (labial) dont le volume peut gêner la succion ;
• angiome narinaire obstructif et/ou menaçant les structures cartilagineuses sous-jacentes ;
• angiomes périnéaux ulcérés (surinfection, douleur) ;
• angiomes paraglandulaires notamment prémammaires menaçant le bourgeon mammaire.
Hémangiomes menaçant le pronostic vital
• angiome sous-glottique avec risque de détresse respiratoire ;
• angiomes volumineux ou hémangiomatose miliaire avec risque d’insuffisance cardiaque ;
• syndrome de Kasabach-Merritt réalisant une coagulation intravasculaire disséminée (CIVD) au sein d’un hémangiome volumineux inflammatoire et tumoral.
Lésions vésiculo-bulleuses aiguës de l’enfant
Définition
La bulle est une lésion élémentaire définie par un soulèvement épidermique, lui-même dû à la présence d’une collection liquidienne située à l’intérieur, ou sous l’épiderme. Les vésicules (bulles de petite taille) et les pustules (bulles d’emblée purulentes) font partie du même groupe de lésions. Les bulles sont parfois difficiles à reconnaître, en particulier lorsqu’elles sont superficielles, donc fragiles et sur les muqueuses où elles sont remplacées par des érosions secondaires à leur rupture.
Les bulles chez l’enfant peuvent exceptionnellement être liées à une anomalie congénitale (épidermolyses bulleuses héréditaires) ou le plus souvent être acquises.
Examen clinique
L’interrogatoire précisera (circonstances d’apparition, entourage, évolution), l’analyse des lésions élémentaires (taille et distribution) et les manifestations associées.
Évaluation de la tolérance
Elle est bonne en général, notamment dans les lésions bulleuses localisées, évoquant un contact externe (photodermatose, piqûre d’insecte, dyshidrose), et mauvaise quand une maladie bulleuse survient chez un nouveau-né ou dans les formes étendues (retentissement hydroélectrolytique et hémodynamique, complications septiques).
Examens paracliniques
En règle générale, les arguments cliniques sont suffisants pour porter un diagnostic.
Le recours aux examens paracliniques peut être utile.
Le prélèvement bactériologique ou virologique (bulle intacte après désinfection du toit de la bulle).
Le cytodiagnostic est un examen essentiel. Il met en évidence la nature des cellules inflammatoires (PN et éosinophiles) ou des cellules épidermiques altérées (kératinocytes ballonnisés) et permet la confirmation rapide de certains diagnostics (herpès, VZV).
La biopsie cutanée est un examen simple, particulièrement utile dans l’étiologie de certaines affections bulleuses chroniques congénitales ou acquises.
Sur les prélèvements, plusieurs examens pourront être effectués : microscopie optique, immunofluorescence directe (dermatoses bulleuses auto-immunes), éventuellement microscopie électronique (dermatoses bulleuses congénitales).
Étiologie des principales dermatoses bulleuses aiguës
Parmi ces dernières, on distingue les lésions localisées plus ou moins limitées, au cours desquelles les signes généraux sont modérés ou absents et les formes généralisées, d’emblée plus graves.
Bulles aiguës localisées
C’est une infection hautement contagieuse, évoluant souvent par petites épidémies. Le diagnostic est essentiellement clinique. Les lésions réalisent des bulles, très superficielles, flasques, intraépidermiques rapidement remplacées par des érosions et des croûtes jaunâtres.
On recherche de principe une dermatose sous-jacente (gale, dermatite atopique). Chez le nourrisson, l’extension est favorisée par la macération sous les couches, par le prurit chez l’enfant. L’impétigo peut évoluer vers la nécrolyse épidermique aiguë généralisée.
La conduite à tenir comporte une désinfection par antibiothérapie locale (Fucidine®, Mupiderm®) et, dans les formes étendues et chez le petit enfant, une antibiothérapie par voie orale (Orbénine®, Bristopen®, Fucidine®, Pyostacine®).

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