8: L’orthodontie fondée sur les niveaux de preuve

Chapitre 8 L’orthodontie fondée sur les niveaux de preuve




Quel étudiant, quel clinicien n’a pas été dérouté par les conclusions contradictoires des études cliniques ?


David Eddy, un des épidémiologistes fondateurs de l’Evidence-based medicine remarquait : « Il y a approximativement 30 000 journaux bio-médicaux dans le monde, […] 15 % des interventions médicales sont basées sur des données probantes […] et uniquement 1 % des articles dans ces revues sont scientifiquement fondés. »


Ce faible nombre d’études aux conclusions valides peut engendrer une défiance vis-à-vis de la littérature scientifique, mais imaginons l’intérêt formidable pour le clinicien de repérer ce 1 %, cette pièce du puzzle qui, ajoutée à d’autres, lui permettrait de constituer une image de plus en plus nette de sa discipline.


Pour répondre à cette problématique, est apparue, dans les années 1990, à l’instigation d’épidémiologistes et de divers spécialistes de l’université de médecine de McMaster, une nouvelle approche visant à évaluer et à synthétiser de façon systématique les résultats des études scientifiques parues dans la littérature. Ce processus aboutit à une hiérarchisation des études en fournissant un niveau de preuve. L’Evidence-based médicine, ainsi créée, permet aux cliniciens d’intégrer dans leur exercice les procédures de traitement scientifiquement prouvées.


Cette démarche entre depuis 2000 dans la pratique orthodontique [13]. Les résultats des thérapeutiques orthodontiques ne sont pas parfaitement reproductibles et les mécanismes régissant leurs effets sur un système biologique complexe ne sont pas tous connus. Une évaluation de leur efficacité et de leur efficience est donc indispensable. Elle repose sur les principes précédemment cités constituant l’Evidence-based orthodontics ou orthodontie fondée sur les niveaux de preuve.


Une compréhension des règles régissant les biostatistiques et la méthodologie de l’expérimentation clinique permet d’en connaître les domaines d’application et d’en évaluer l’intérêt et les limites [7,10]. Les conclusions des recherches de preuves ne sont pas des dogmes figés mais constituent plutôt une photographie, à un temps donné, de la connaissance du domaine étudié. Cette image évoluera en fonction des résultats d’autres expérimentations cliniques plus rigoureuses. La démarche est essentiellement clinique. Elle fournit une aide à la décision à mettre en perspective avec la spécificité clinique du patient, ses souhaits, notre expérience et nos possibilités techniques.



Hiérarchie de la preuve clinique [1,3,4]


L’évaluation de la validité d’une étude est basée sur sa capacité à démontrer une relation de cause à effet chez l’Homme et sur le contrôle des biais expérimentaux qui est en relation directe avec les protocoles utilisés. On distingue ainsi ;







May 14, 2017 | Posted by in DENTAIRE | Comments Off on 8: L’orthodontie fondée sur les niveaux de preuve

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