Chapitre 8 L’orthodontie fondée sur les niveaux de preuve
Pour répondre à cette problématique, est apparue, dans les années 1990, à l’instigation d’épidémiologistes et de divers spécialistes de l’université de médecine de McMaster, une nouvelle approche visant à évaluer et à synthétiser de façon systématique les résultats des études scientifiques parues dans la littérature. Ce processus aboutit à une hiérarchisation des études en fournissant un niveau de preuve. L’Evidence-based médicine, ainsi créée, permet aux cliniciens d’intégrer dans leur exercice les procédures de traitement scientifiquement prouvées.
Cette démarche entre depuis 2000 dans la pratique orthodontique [13]. Les résultats des thérapeutiques orthodontiques ne sont pas parfaitement reproductibles et les mécanismes régissant leurs effets sur un système biologique complexe ne sont pas tous connus. Une évaluation de leur efficacité et de leur efficience est donc indispensable. Elle repose sur les principes précédemment cités constituant l’Evidence-based orthodontics ou orthodontie fondée sur les niveaux de preuve.
Une compréhension des règles régissant les biostatistiques et la méthodologie de l’expérimentation clinique permet d’en connaître les domaines d’application et d’en évaluer l’intérêt et les limites [7,10]. Les conclusions des recherches de preuves ne sont pas des dogmes figés mais constituent plutôt une photographie, à un temps donné, de la connaissance du domaine étudié. Cette image évoluera en fonction des résultats d’autres expérimentations cliniques plus rigoureuses. La démarche est essentiellement clinique. Elle fournit une aide à la décision à mettre en perspective avec la spécificité clinique du patient, ses souhaits, notre expérience et nos possibilités techniques.
Hiérarchie de la preuve clinique [1,3,4]
Publications de très faible niveau
Études d’observations
Elles présentent des niveaux de preuve plus importants :
Études expérimentales
Soumises au contrôle de l’investigateur, elles sont moins sujettes à des biais que les précédentes du fait de la possibilité d’introduire le hasard dans la sélection des cas et l’interprétation des résultats, minimisant ainsi la part subjective de l’expérimentateur. Leur niveau de preuve est considéré comme supérieur.