Chapitre 8 L’œil creux
Physiopathologie
Anomalies du contenu
Il s’agit d’une atrophie graisseuse responsable de la perte de volume.


Examen clinique




Figure 1 Coupe schématique d’un « œil creux ».
1. Sourcil. 2. Septum. 3. Graisse orbitaire. 4. Aponévrose du releveur. 5. Muscle de Müller. 6. Muscle releveur de la paupière. 7. Organe en rouleau (atrophié). 8. Peau palpébrale et muscle orbiculaire. 9. Cul-de-sac conjonctival.
Traitements







Figure 3 a. Œil creux préopératoire paupière baissée. b. Œil creux postopératoire paupière baissée. c. Œil creux préopératoire paupière levée. d. Œil creux postopératoire paupière levée.
Cas particuliers
Œil creux postopératoire

Le mot de l’invité : L’œil creux
L’œil creux est un motif de consultation fréquent en chirurgie esthétique palpébrale et une des complications survenant après résection abusive des poches graisseuses.
Comment je définis l’œil creux ?
L’œil creux provient d’une dysharmonie entre le contenant orbitaire osseux et le contenu formé par l’œil et ses annexes.
Tout élargissement du contenant osseux ou toute réduction du contenu orbitaire (petit œil, atrophie des parties molles) entraîne l’apparition d’une enophtalmie avec œil creux.
À l’opposé, l’œil globuleux est secondaire à une augmentation du contenu orbitaire (gros œil, hypertrophie du contenu orbitaire) ou à une réduction du contenant.
En esthétique du regard, l’œil creux n’existe pas. Il s’agit pour moi d’un terme inapproprié, puisque ce qui est creux est le contenu orbitaire formé par les annexes, à savoir les paupières, à l’exclusion du globe oculaire. Le creux des paupières peut d’ailleurs s’accompagner d’un œil strictement normal comme d’une malposition antéropostérieure sous forme d’une enophtalmie ou d’une exophtalmie.
L’œil creux se manifeste en paupière supérieure par le creux sus-palpébral. Il s’agit d’une dépression qui siège entre sourcil et partie préseptale de la paupière, audessus du pli palpébral, et qui se projette en arrière du rebord supra-orbitaire.
En paupière inférieure, le creux est une dépression plus ou moins accentuée, située dans la région sous-palpébrale, à la jonction entre paupière et joue, en regard du rebord infra-orbitaire. On parle aussi de sillon nasojugal ou de « vallée des larmes ». La partie interne, souvent la plus visible, a une longueur d’environ 1 cm. Sa partie latérale peut prendre plusieurs direction : une supérieure qui suit le rebord osseux en regard de l’arcus marginalis, une inférieure vers la joue.
Le creux peut s’accompagner de cerne à différencier des autres cernes (cernes pleins, cernes pigmentés).
L’examen d’un œil creux
J’examine mon patient en position primaire de trois quarts et de profil.
Le creux sus-palpébral est apprécié dans le regard en bas ; le creux sous-palpébral est accentué dans le regard en haut. La projection du rebord osseux par rapport au globe oculaire et aux annexes palpébrales est bien visualisée de trois quarts et de profil.
L’antéprojection des rebords osseux ne fait qu’accentuer l’impression de creux.
Au niveau de l’étage supérieur de la face, je recherche toujours une anomalie de position du front et des sourcils. Un sourcil trop élevé par hyperaction du muscle frontal peut être secondaire à un ptôsis de type involutionnel qui majore le creux palpébral (faux creux avec pli palpébral haut situé).
Au niveau du canthus externe, je vérifie sa position, l’obliquité de la fente palpébrale, une brièveté éventuelle de la peau, la présence d’un « scleral show » ou d’un œil rond. Enfin, je tiens compte de la qualité de la peau, de sa pigmentation et de sa vascularisation.
Au niveau de la paupière inférieure, j’apprécie l’importance du creux, sa topographie interne, son prolongement externe, éventuellement sur la région malaire, et surtout je note les éléments associés :


Enfin, je demande au patient des photographies à différentes étapes de sa vie et les traitements médicaux ou chirurgicaux subis au niveau des paupières. Je fais des photographies dans les différentes positions du regard (face, profil, trois quarts, regard en haut, regard en bas, occlusion).
Comment je classe les yeux creux ?
Il est indispensable de séparer l’œil creux pathologique de l’œil creux esthétique.
L’œil creux pathologique relève d’une dysharmonie contenant/contenu correspondant à de nombreuses étiologies. Le creux est souvent unilatéral, facile à reconnaître, rencontré fréquemment dans toutes les réductions du volume du globe oculaire, dans les atrophies graisseuses, dans les agrandissements de l’orbite (fracture), dans les syndromes des énucléés.
Au creux s’associe l’enophtalmie dans la plupart des cas.
L’œil creux en esthétique du regard est caractéristique.
L’enophtalmie n’est pas toujours présente, parfois remplacée par une exophtalmie. Le creux siège au niveau des paupières en regard de la ligne de démarcation qui existe en haut entre rebord supra-orbitaire et paupière supérieure dans sa partie préseptale, et en bas entre joue et paupière inférieure, en regard du rebord infra-orbitaire. L’atteinte est bilatérale et symétrique. L’origine est le plus souvent acquise, de type involutionnel, fréquemment secondaire à une chirurgie esthétique des paupières, rarement constitutionnelle.
À quoi correspond anatomiquement l’œil creux en esthétique ?
L’œil creux post-blépharoplastie par résection abusive des tissus graisseux et cutanés entraîne une perte de volume responsable, dans le même temps, d’un œil rond et d’un « scleral show ».
L’œil creux acquis, involutionnel, correspond à plusieurs mécanismes plus ou moins intriqués qu’il est important d’analyser pour individualiser des formes anatomocliniques différentes.
Parmi ces mécanismes, citons :

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