Chapitre 8 L’œil creux
Physiopathologie
Anomalies du contenu
Il s’agit d’une atrophie graisseuse responsable de la perte de volume.
En péri-orbitaire, c’est une conséquence du vieillissement :
atrophie de la graisse zygomatique profonde (« SOOF » : sub orbicularis oculi fat des Anglo-Saxons) ;
Examen clinique
une dépression sus-tarsale à la paupière supérieure, développée entre le rebord orbitaire et le tarse. La peau glisse et vient tapisser cette dépression intraorbitaire au-dessous et en arrière du rebord osseux (figure 1) ;
la pression douce sur le globe oculaire, œil fermé, n’entraîne pas de voussure palpébrale, témoin de peloton graisseux ;
un aspect arrondi du canthus latéral. Le patient n’analyse pas, le plus souvent, la situation morphologique, et il n’est pas rare qu’il demande de « retirer un pli de peau » ou la correction d’un regard vieilli ;
Traitements
Lipostructure ®: c’est un domaine d’indication privilégiée.
En effet, son but étant de redonner des volumes profonds, cette technique voit là un excellent champ d’application.
À la paupière inférieure, il s’agit des mêmes principes techniques que pour la correction des cernes.
Interposition de matériau autologue par une incision palpébrale dans le pli au niveau du plafond antérieur de l’orbite : aponévrose temporale, greffon dermograisseux.
Lifting frontal classique (voie coronale) : il permet un meulage osseux du rebord orbitaire qui estompe les saillies et diminue le « contenant ». On peut associer une interposition de matériau autologue. Certains auteurs ont proposé le même geste, mais par voie de blépharoplastie supérieure.
Cas particuliers
Œil creux postopératoire
À la paupière supérieure : c’est une résection outrepassée de l’organe en rouleau. La présence de la cicatrice cutanée complique un peu la correction, qui fera appel à la lipostructure®. Il est fondamental de rappeler qu’il faut une bonne analyse préopératoire et qu’il faut respecter l’organe en rouleau dans les cas où il existe un sulcus orbitopalpébral supérieur marqué. En cas de sulcus comblé, la résection sera de toute façon prudente.
Le mot de l’invité : L’œil creux
L’examen d’un œil creux
J’examine mon patient en position primaire de trois quarts et de profil.
L’antéprojection des rebords osseux ne fait qu’accentuer l’impression de creux.
au-dessus du creux, le volume de la graisse péri-orbitaire majorant l’impression du creux, le relâchement de la sangle tarsoligamentaire et de l’état du muscle orbiculaire atrophique ou hypertrophique ;
au-dessous du creux, l’importance du relâchement jugal, une éventuelle squelettisation, la mobilisation de la graisse jugale vers le bas, la présence du sillon nasogénien marqué.
Comment je classe les yeux creux ?
Il est indispensable de séparer l’œil creux pathologique de l’œil creux esthétique.
Au creux s’associe l’enophtalmie dans la plupart des cas.
L’œil creux en esthétique du regard est caractéristique.