Cas 79 Lésions d’hyperflexion

OBJECTIF

Il faut envisager de pratiquer une IRM de la région crâniocervicale dans tous les cas cliniques où des mouvements extrêmes de la jonction cervico-occipitale ont eu lieu.

PATIENT(E)

Homme de 35 ans, travailleur manuel, de corpulence moyenne, fumeur (environ 10 cigarettes par jour).

ANTÉCÉDENTS

Il y a environ 7 mois, le patient a reçu un sac de sable d’une hauteur de 2 mètres alors qu’il était penché en avant, ce qui a provoqué une hyperflexion du rachis cervical jusqu’à provoquer un contact entre son menton et son thorax. Il a immédiatement souffert de cervicalgie, et l’impression d’avoir le « cou brisé ». Dans le même temps, il a ressenti une céphalée sous-occipitale avec irradiations temporales bilatérales.

Le patient a eu un arrêt de travail d’une semaine et une prescription de paracétamol par son médecin traitant. Par la suite, il a consulté un autre médecin généraliste qui lui a fait pratiquer des radiographies cervicales puis une IRM cervicale.

Il a ensuite bénéficié d’un avis orthopédique.

DOLÉANCES ET SIGNES FONCTIONNELS (fig. 79.1)

Douleurs sous-occipitales constantes irradiant dans les régions temporales à l’origine de céphalées. Il n’y a aucune autre irradiation, ni douleurs des membres supérieurs et inférieurs. Les mobilisations cervicales exacerbent les douleurs. Son cou est extrêmement sensible, au point que rien ne peut le toucher, pas même l’eau de la douche. Les douleurs sont aggravées par la toux, les efforts de poussée, les activités domestiques et professionnelles. Il ne peut par exemple plus étendre son linge et utilise donc, en remplacement, un sèche-linge. Ses douleurs n’ont pas cessé malgré les traitements médicamenteux, l’acupuncture, la kinésithérapie, ou la thérapie manuelle.

Figure 79.1

Il a essayé différents antalgiques tels qu’un inhibiteur sélectif de la COX-2, le tramadol et une association paracétamol–codéine, sans succès.

ÉTIOLOGIE

Choc sur la partie postérieure de la tête il y a 7 mois.

EXAMEN CLINIQUE

En position debout, il n’y avait pas de signe clinique d’obliquité pelvienne ni de scoliose. La percussion du rachis thoracique était indolore. L’allodynie du cou empêchait la palpation des muscles paraspinaux. La marche sur la pointe des pieds (S1) et sur les talons (L5) était normale, tout comme les réflexes ostéotendineux des membres supérieurs et inférieurs. Le réflexe cutané plantaire était normal. La sensibilité vibratoire aux coudes et aux chevilles était normale. La sensibilité à la piqûre était normale dans la zone postérosupérieure du tronc, et aux membres supérieurs et inférieurs. Il n’y avait pas de déficit moteur des membres. Le test de Hoffman était normal.

La circonférence du bras (à 13 cm au-dessus du coude) était de 28 cm à gauche et 29,5 cm à droite (différence supérieure à celle attendue). La pression artérielle au bras droit était de 110/76 mmHg en position assise.

Les amplitudes cervicales actives ont été mesurées à l’aide d’un instrument CROM (voir tableau 79.1).

Tableau 79.1 Amplitudes de mobilité active du rachis cervical

Only gold members can continue reading. Log In or Register to continue

Related

Related posts:

9: Sarcome d’Ewing 42: Protrusion discale intervertébrale latérale marquée au niveau L3–L4 22: Kyste de Tarlov sacral 32: Syndrome de la queue de cheval 12: Hernie discale mineure 62: Fracture du pendu de la vertèbre C2

Stay updated, free articles. Join our Telegram channel

Join

Full access? Get Clinical Tree