Chapitre 7
Œdème traumatique de la main et du membre supérieur
De son étiologie à sa prise en charge physiothérapique
Contusions, fractures fermées ou ouvertes, chirurgie isolée de la main, réparation orthopédique du membre supérieur, toutes ces situations entraînent l’apparition d’un œdème. Le choix des moyens physiques utilisés pour le juguler nécessite la connaissance des phénomènes de son mécanisme étiologique.
C’est au niveau microcirculatoire que les échanges liquidiens et ceux des substances de haut poids moléculaire ont lieu. La barrière du capillaire vasculaire est le lieu de passage de diffusion de tous les éléments nécessaires à la vie cellulaire. L’orientation des flux liquidiens entraînant les nutriments est favorisée ou freinée par différentes pressions (hydrostatique capillaire ou tissulaire, oncotique plasmatique ou tissulaire). C’est l’équilibre et/ou la variation de ces pressions qui réalisent un équilibre entre les différents milieux vasculaire ou interstitiel, qui permettent l’apparition et la résorption de l’œdème. Ces voies de drainage sont multiples : veineuse, lymphatique, interstitielle.
L’état de la perméabilité capillaire est un paramètre essentiel à ces échanges. Dans le cadre de l’œdème traumatique, elle est considérablement augmentée. Il s’agit de la responsable essentielle de l’œdème post-traumatique.
À partir de ce constat, les moyens physiques pour contrecarrer l’œdème, limiter son apparition, favoriser sa résorption et l’intérêt de leur utilisation sont décrits dans ce chapitre.
Seront abordés successivement : le drainage manuel, la compression, la contention, la déclive, l’application de froid, la pressothérapie pneumatique.
Drainage manuel
Le drainage manuel a longtemps été dénommé drainage « lymphatique » manuel. Cette technique de massage est effectivement efficace sur la fonction de résorption du système lymphatique mais aussi sur le versant capillaro-veinulaire. Son mode d’utilisation a très largement évolué depuis les années 30 où il fut décrit pour la première fois. De nos jours, il a fort heureusement perdu son aspect « esthétique » et « philosophique ».
La longueur de sa mise en œuvre initiale a été très décriée par les professionnels, à tel point que la plupart d’entre eux ont abandonné son utilisation. D’autant que dans les années 30, il semblait utile de masser les creux sus-claviculaires et axillaires pour « dégorger » les « ganglions ». Dans le même esprit, il était recommandé de réaliser des manœuvres abdominales dites « d’appel » pour vider la citerne de Pecquet et accélérer le débit du conduit thoracique.
Tout cela est totalement hors d’intérêt quand on sait que la citerne de Pecquet n’existe pas ou de façon exceptionnelle chez l’homme, que les pressions abdominales ne se traduisent pas par une amélioration de la circulation de retour du membre supérieur (ni inférieur), que les lymphonoeuds sus-claviculaires ou axillaires n’ont pas de relation avec l’œdème traumatique.
De façon actuelle, le drainage manuel peut être décrit comme [1] :
La validation de l’application du drainage manuel basée sur les faits [2] a permis d’établir son mode d’emploi grâce à la lymphoscintigraphie, rhéophléthismographie, variations cliniques et vidéomicrolymphangiographie.

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