7: Imagerie de la cheville

Chapitre 7 Imagerie de la cheville



O. Fantino, J. Borne




Pathologie ligamentaire de la cheville



L’entorse fraîche


L’entorse latérale de la cheville est l’accident traumatique du membre inférieur le plus fréquent et a une incidence journalière d’un cas pour 10 000 habitants (6 000 entorses par jour) [38]. L’enjeu économique est majeur, qu’il s’agisse du choix des examens complémentaires ou du choix thérapeutique [27]. L’imagerie doit répondre à plusieurs objectifs : dépister les complications osseuses aiguës, affiner au mieux le diagnostic lésionnel initial, en déterminer sa gravité et faire le diagnostic des lésions associées pour adapter la prise en charge thérapeutique et limiter à long terme l’apparition de complications chroniques, tout ceci avec un coût le plus réduit possible. Cinq à vingt pour cent des entorses graves évoluent vers une instabilité et/ou une symptomatologie douloureuse chronique de la cheville [17].


Le diagnostic d’entorse est clinique mais le type de lésions anatomiques qu’elle engendre ne se résume pas seulement à la seule atteinte ligamentaire. Un certain nombre de structures anatomiques sont susceptibles d’être touchées et à l’origine d’une symptomatologie chronique en cas de mauvaise prise en charge initiale. Morvan et al. [58] regroupent sous le terme de « syndrome du carrefour latéral de la cheville » ces différentes atteintes possibles :



La prescription de clichés simples de cheville et du pied repose sur les critères d’Ottawa [7, 73, 92]. Le bilan associe un cliché de la cheville de face, un cliché de face en rotation interne de 20° pour dégager la face latérale du talus, la malléole fibulaire et l’interligne talo-fibulaire et un cliché de profil strict pour analyser la corticale postérieure de la malléole fibulaire et le processus latéral du talus. De nombreux auteurs préconisent la réalisation d’un quatrième cliché supplémentaire : le trois quarts déroulé latéral du tarse [91]. Il permet une meilleure étude de la marge postérieure de la malléole latérale, de la face latérale du talus, du calcaneus et du cuboïde. Il visualise également l’articulation sous-talienne et la tubérosité du cinquième métatarsien.


Le diagnostic de rupture ligamentaire est impossible sur les clichés simples hormis les quelques rares cas où les fractures peuvent orienter, du fait de leur localisation, vers l’arrachement d’une insertion ligamentaire. Les fractures traumatiques peu déplacées du processus postéro-latéral du talus et des joues taliennes ou du compartiment sous-talien sont souvent méconnues par les clichés simples et parfois dépistées par l’échographie. En cas de doute, un scanner doit être réalisé car le traitement tardif de ces fractures donne des résultats fonctionnels médiocres [22].


L’intérêt d’un diagnostic lésionnel précis est de diminuer l’incidence des complications chroniques à long terme. Bien qu’aucune étude n’ait évalué son impact sur le long terme, l’échographie haute résolution et dynamique de la cheville peut modifier [9, 10] le type et la durée du traitement par les renseignements morphologiques qu’elle apporte en affirmant au mieux la gravité de l’atteinte ligamentaire et en dépistant ses lésions associées [13].


Tous les auteurs s’accordent pour affirmer que son utilisation systématique n’est pas justifiée [16, 53]. Pour certains, l’échographie doit être réalisée chez le sportif professionnel, en cas de signes cliniques de gravité immédiats, de doute clinique sur une rupture de deux faisceaux ligamentaires (LTFA et LCF), en cas de suspicion de lésions associées modifiant le traitement (syndesmose tibio-fibulaire) [64, 70] (fig. 7.1) ou si l’évolution clinique à 3 semaines est défavorable [22]. L’analyse comprend toujours des manœuvres dynamiques. Des coupes échographiques dites de référence doivent être réalisées, correctement orientées et légendées [15]. Les manœuvres de mise en tension ligamentaire sont indispensables et illustrées au mieux par des enregistrements vidéo très explicites pour le correspondant (fig. 7.2). Elles permettent d’établir la gravité de l’entorse, montrent le bâillement articulaire et la laxité. Parfois, seules ces épreuves dynamiques objectivent la rupture en montrant l’absence de mise en tension ligamentaire, un diastasis dans la rupture ligamentaire (fig. 7.3) et une interposition capsulo-synoviale. Il est préconisé de réaliser l’examen échographique entre le 3e et 5e jour afin que les manœuvres dynamiques ne soient pas limitées par la contracture antalgique [32].





Compte tenu du caractère exceptionnel des indications chirurgicales de l’entorse fraîche des ligaments de la cheville, les clichés dynamiques, l’arthroscanner, l’IRM et l’arthro-IRM n’ont pas d’indication en première intention.



Entorse au stade chronique


Le bilan d’imagerie commence toujours par des clichés simples en charge qui analysent la statique, recherchent des arrachements osseux ligamentaires sous les deux malléoles, la présence de corps étrangers intra-articulaires, une lésion ostéochondrale du dôme talien et une évolution arthrosique du compartiment talo-crural. On réalise ensuite un bilan radiographique dynamique en varus forcé et en tiroir antérieur (fig. 7.4 clichés dyn) qui peut permettre de confirmer la laxité et sera utile en postopératoire pour objectiver la correction de cette laxité ; ce bilan n’a de valeur que s’il est positif du fait de sa faible sensibilité [91].



L’échographie haute résolution avec manœuvres dynamiques couplées au Doppler de puissance permet d’effectuer le bilan des lésions ligamentaires et complète les clichés simples en déterminant dans la plupart des cas les causes d’une symptomatologie douloureuse chronique et/ou de la laxité chronique [16, 19].


Si le couple clichés simples-échographie est le plus souvent suffisant, il peut en revanche être pris en défaut pour la pathologie ostéochondrale et spongieuse et le diagnostic des corps étrangers intra-articulaires, et reste insuffisant dans le cadre du bilan préchirurgical. Il faut savoir recourir à une imagerie en coupe si le bilan échographique ne retrouve pas de cause évidente à la douleur, en particulier s’il existe un épanchement intra-articulaire. Le dépistage d’un épanchement talo-crural sur une coupe échographique sagittale antérieure est sensibilisé par la compression du récessus postérieur par la main libre de l’opérateur et par la flexion dorsale qui détend le récessus antérieur (fig. 7.5). Sa découverte doit faire suspecter une atteinte ostéochondrale, notamment du dôme talien et des joues taliennes.



L’arthroscanner objective parfaitement les ruptures transfixiantes du LTFA (fig. 7.6) et du LCF mais peut rester faussement négatif en cas de lésion cicatricielle continente. Il sera réalisé en première intention lorsque la symptomatologie articulaire prédomine (fig. 7.7), notamment quand le bilan radiographique montre une lésion ostéochondrale ou des corps étrangers, quand il existe un épanchement talo-crural en échographie ou une indication thérapeutique d’injection intra-articulaire de dérivés cortisoniques.




Lorsqu’il n’y a pas de lésion ostéochondrale ou de corps étrangers sur le bilan radiographique et échographique, une IRM peut être réalisée. L’injection intraveineuse de gadolinium [11, 28, 71] améliore la performance diagnostique. À condition d’être réalisée selon des règles précises, l’IRM est plus performante que l’arthroscanner pour le diagnostic des lésions ligamentaires cicatricielles du ligament talo-fibulaire antérieur (fig. 7.8) et surtout du ligament calcanéo-fibulaire (fig. 7.9), des tendons fibulaires, du ligament collatéral médial (fig. 7.10) et des lésions de synovite (fig. 7.11), notamment dans la gouttière antéro-latérale. Malgré sa résolution spatiale inférieure à celle du scanner, elle permet de bien dépister les lésions ostéochondrales du dôme talien, d’authentifier les lésions cartilagineuses profondes et surtout la souffrance spongieuse sous-chondrale.







Sémiologie échographique de la pathologie ligamentaire de la cheville


Un ligament normal a une structure échographique fibrillaire, des bords parallèles sous forme d’une ligne échogène et des contours réguliers. La ligne hyperéchogène de la corticale osseuse doit être régulière au niveau des zones d’insertion ligamentaire. À l’état physiologique, il n’existe pas d’hyperhémie intraligamentaire ou capsulo-synoviale en Doppler de puissance en flux lent.



Ligament talo-fibulaire antérieur


Il est exploré avec la sonde placée dans l’axe du ligament pour obtenir une coupe longitudinale, et perpendiculairement pour obtenir une coupe coronale. L’exploration peut être réalisée le pied à plat ou le pied dans le vide en dehors de la table pour pouvoir effectuer sans contrainte les manœuvres dynamiques (voir fig. 7.2). En rotation externe, le faisceau talo-fibulaire antérieur est détendu et a un aspect en hamac sur lequel repose sa petite artère nourricière superficielle. Les manœuvres de tiroir antérieur et de rotation interne sont systématiques et permettent la mise en tension ligamentaire, montrent la distension (fig. 7.12) et la laxité, et sensibilisent le dépistage de rupture en écartant les berges ligamentaires (voir fig. 7.3). À l’état physiologique, les manœuvres de tiroir antérieur peuvent faire apparaître des éléments millimétriques mobiles échogènes libres au sein de la gouttière antéro-latérale liés à la modification des pressions intra-articulaires et au déplacement de petites bulles gazeuses intra-articulaires. Au stade chronique, en cas de conflit capsulo-ligamentaire antéro-latéral, ces éléments gazeux ne sont plus visibles lors du tiroir antérieur et remplacés par un tissu de comblement cicatriciel échogène inflammatoire en Doppler puissance (fig. 7.13).











Pathologie tendineuse et rétinaculaire de la cheville du sportif



Imagerie du tendon calcanéen


Le tendon calcanéen est le tendon le plus fréquemment atteint de l’arrière-pied du fait d’une pathologie microtraumatique d’hypersollicitation survenant le plus souvent chez le coureur à pied, sportif amateur de sexe masculin d’âge moyen. Cette atteinte est souvent le résultat d’erreurs d’entraînement, de modifications brutales du terrain ou de l’intensité de la pratique sportive, ou de chaussures inadaptées. Elle peut être favorisée par le genu varum et une morphologie particulière de l’arrière-pied : pied creux, pied plat valgus avec hyperpronation de l’arrière-pied, malformation de Haglund.



Techniques d’imagerie


Les clichés simples de profil en charge étudient la trame et la structure osseuses du calcaneus, recherchent une fracture de contrainte du calcaneus et évaluent le caractère agressif du coin postéro-supérieur du calcaneus sur le tendon calcanéen (malformation de Haglund). L’étude des parties molles apprécie les contours du tendon, son épaisseur, et recherche des calcifications et des ossifications intratendineuses.


L’échographie comporte une étude axiale sagittale et frontale et est systématiquement couplée au Doppler puissance. Des reconstructions panoramiques permettent une visualisation du tendon calcanéen dans sa totalité. Le tendon calcanéen normal présente des contours nets et réguliers, et des bords parallèles. Il est cerné d’un liseré hyperéchogène. En coupes sagittales, son architecture interne est fibrillaire, constituée d’une superposition de fibrilles linéaires hyperéchogènes situées dans un substrat linéaire conjonctif plus hypo-échogène. En coupes axiales, la structure interne du tendon est constituée d’un fin piqueté hyperéchogène sur un fond hypo-échogène de tissu conjonctif, entouré d’un liseré hyperéchogène régulier.


Le scanner n’est pas indiqué en raison de sa faible résolution tissulaire qui ne permet pas une analyse fiable de la texture interne du tendon [57]. Il peut en revanche poser le diagnostic de fracture de contrainte du calcaneus ou attirer l’attention sur un épaississement anormal du tendon calcanéen lors d’un examen réalisé pour le bilan d’une pathologie osseuse [74].


L’IRM est l’examen de choix et doit utiliser des antennes de surface haute résolution, privilégier au maximum la résolution spatiale en effectuant des coupes fines, si possibles jointives, et en utilisant un petit champ de vue, séquence « anatomique », « tissulaire » et injection intraveineuse de gadolinium. Le tendon calcanéen normal apparaît en hyposignal homogène de façon constante sur toutes les séquences, et présente des contours réguliers. Morphologiquement, il existe toujours une concavité antérieure du tendon sur les coupes axiales.


La tendinopathie simple du sportif occasionnel ne nécessite généralement aucun examen d’imagerie. En revanche, en cas de doute diagnostique, d’échec thérapeutique initial ou de chronicité, une imagerie doit être réalisée [45] et le couple clichés simples-échographie permet un bilan satisfaisant pour le diagnostic et le suivi. En cas de suspicion de rupture partielle intratendineuse difficile à affirmer en échographie, en cas de tendinopathies rebelles ou à titre pré-opératoire, une IRM avec injection intraveineuse de gadolinium est indiquée.



Pathologies



Tendinopathie fusiforme ou globale

Elle correspond à un épaississement global du corps du tendon lié à une dégénérescence mucinoïde graisseuse non inflammatoire avec désorganisation de la structure du collagène [81]. La douleur apparaît d’abord à l’effort prolongé et est exacerbée par la flexion dorsale et la palpation du tiers moyen du corps tendineux. La structure fibrillaire du tendon peut être préservée ou être globalement hypo-échogène en échographie. L’atteinte prédomine au tiers moyen du tendon et sur son versant médial [34]. On peut mettre en évidence des nodules calciques intratendineux (fig. 7.18). Le Doppler puissance montre le caractère « actif » et vascularisé de la tendinopathie sous forme d’une néo-angiogenèse pathologique intratendineuse (voir fig. 7.18). L’IRM objective un tendon de signal d’abord conservé, mais hypertrophié, ayant perdu sa concavité antérieure physiologique. Des plages d’hypersignaux T2 prenant le contraste après injection intraveineuse de gadolinium peuvent être mises en évidence (fig. 7.19). Il faut rechercher des zones liquidiennes correspondantes à des ruptures partielles intratendineuses sur tendinopathie chronique. L’imagerie sous-évalue l’importance de ces microruptures intratendineuses par rapport à l’histologie [1].







Enthésopathie distale du tendon calcanéen du sportif

Elle peut être la conséquence d’un conflit local mécanique dû au port de chaussures montantes ou à une malformation de Haglund (fig. 7.20). Il existe fréquemment une bursite pré- et/ou rétrocalcanéenne. L’IRM apprécie mieux que l’échographie les altérations morphologiques du tendon, les anomalies intratendineuses, la réaction osseuse œdémateuse de la grosse tubérosité du calcaneus et l’étendue des bursites avoisinantes. Elle montre le rehaussement des lésions de tendinopathie après injection intraveineuse de gadolinium et les différencie des zones de désinsertions partielles de signal liquidien non rehaussées.




Bursites

Elles peuvent concerner la bourse précalcanéenne et/ou la bourse superficielle rétrocalcanéenne sous-cutanée (fig. 7.21). Elles sont d’origine microtraumatique dans un contexte de conflit local responsable de l’irritation bursale. Le varus de l’arrière-pied, une arche interne prononcée, des antécédents de traumatisme du noyau apophysaire de la tubérosité postérieure du calcaneus dans l’enfance sont des facteurs prédisposants. Une bursite prétendineuse isolée bilatérale doit faire évoquer une origine inflammatoire [68]. Sa présentation en imagerie n’est pas spécifique de l’étiologie ; toutefois, une bursite inflammatoire est volontiers plus érosive et plus étendue qu’une bursite microtraumatique mécanique.





Rupture partielle

Elle est controversée mais considérée par la plupart des auteurs comme une entité lésionnelle réelle [23, 45, 74]. Elle survient dans un contexte de tendinopathie dégénérative sous-jacente et entraîne une symptomatologie à bas bruit mécanique d’effort mais aussi d’horaire inflammatoire. Le bilan d’imagerie est indispensable. L’échographie retrouve des zones de défects liquidiens intratendineux cernés d’une couronne de néo-angiogenèse périphérique, mais sa performance reste inférieure à celle de l’IRM. Cette dernière montre des éléments souvent linéaires de signal liquidien (fig. 7.23) cernés d’une prise de contraste après injection de gadolinium. L’injection intraveineuse de gadolinium permet de distinguer les zones de tendinopathie qui prennent le contraste des plages liquidiennes de rupture partielle.




Rupture complète

La rupture complète du tendon calcanéen se manifeste par une douleur en coup de poignard de la partie basse du mollet et concerne le plus souvent l’homme sportif d’âge moyen. La jonction myotendineuse basse du soléaire avec une portion tendineuse courte est, avec le syndrome d’hyperpronation de l’arrière-pied, un facteur favorisant la rupture. Le diagnostic initial peut être omis ou méconnu et reste malheureusement tardif dans 25 à 50 % des cas [46]. Au stade aigu, la rupture complète apparaît en échographie, le plus souvent sous la forme d’un défect tendineux liquidien anéchogène. L’étude ultrasonore dynamique montre l’absence de mobilité du moignon tendineux distal lors de la pression du mollet : c’est le signe de Thompson échographique. En revanche, au stade subaigu, la zone de rupture peut être comblée par un processus hématique hétérogène mimant une fausse continuité du tendon (fig. 7.24). Le caractère complet de la rupture est confirmé par les manœuvres dynamiques et surtout par l’examen clinique réalisé sur la table d’examen avant l’échographie (signe de Thompson, perte de l’équin physiologique). L’IRM apprécie dans le plan axial et longitudinal la taille de la zone de rupture de signal liquidien, et montre l’écart interfragmentaire et l’aspect des bords de chaque moignon tendineux (fig. 7.25) pour planifier au mieux la prise en charge thérapeutique (traitement orthopédique, chirurgie percutanée, chirurgie à ciel ouvert). La fracture-avulsion traumatique de l’enthèse distale du tendon calcanéen est rare. Le scanner précise la taille et la position du fragment avulsé pour planifier au mieux une réinsertion chirurgicale (fig. 7.26).






Tendon calcanéen opéré

Il doit toujours être épaissi et continu (fig. 7.27). Un tendon aminci est toujours un signe péjoratif [29]. L’aspect en imagerie dépend du délai par rapport à la chirurgie mais aussi de la technique chirurgicale réalisée. Du matériel de suture hyperéchogène punctiforme peut rester visible (fig. 7.28). Les anomalies intratendineuses sont majeures les premiers mois puis s’estompent progressivement. Après 6 mois, la présence de lésions liquidiennes et de calcifications intratendineuses n’a pas forcément de valeur pathologique et doit être corrélée avec la clinique. Après 6 mois, il existe une bonne corrélation entre douleur, hypervascularisation intratendineuse en Doppler puissance et prise de gadolinium en IRM. Les ruptures itératives sur tendon calcanéen opéré sont partielles dans deux tiers des cas (fig. 7.29). Ces ruptures surviennent le plus souvent dans un contexte chronique et sont parfois non liquidiennes : la perte de substance peut être comblée par un tissu cicatriciel graisseux et/ou fibreux, échogène en échographie et de signal non collagénique en IRM. Le tendon peut être allongé, à l’origine d’une gêne fonctionnelle souvent majeure.






Imagerie du tendon tibial postérieur


La pathologie de ce tendon, dominée par l’atteinte dégénérative mécanique, reste rare chez le sportif chez qui les lésions sont surtout microtraumatiques (ténosynovite) ou traumatiques aiguës (rupture et luxation aiguë) et trop souvent sous-estimées car étiquetées à tort comme simple entorse collatérale médiale.


Le tendon tibial postérieur participe activement à la stabilisation de l’arche médiale de l’arrière-pied par son rôle d’inverseur et de fléchisseur du pied. Le ligament calcanéo-naviculaire plantaire (spring ligament) participe aussi à la stabilisation médiale de l’arrière-pied et peut être atteint de façon associée. Le tendon tibial postérieur est le plus volumineux et le plus antérieur des trois tendons médiaux de la cheville. Il chemine en situation rétromalléolaire médiale où il est maintenu plaqué contre la face postéro-médiale de la cheville par le retinaculum supérieur des fléchisseurs. En situation sous-malléolaire médiale, le tendon tibial postérieur décrit une courbure et son trajet initialement vertical devient oblique. L’insertion distale du tendon tibial postérieur est complexe et se fait selon une morphologie en « patte-d’oie ». Le faisceau principal antéro-médial s’insère sur la tubérosité de l’os naviculaire et le premier os cunéiforme. Les faisceaux latéral et postérieur émettent des expansions plantaires sur les cunéiformes intermédiaire et latéral et sur la base des 2e, 3e et 4e métatarsiens.



Techniques d’imagerie


Les clichés simples de l’arrière-pied et de l’avant-pied en charge ainsi que de trois quarts médial doivent toujours rechercher des signes d’avulsion osseuse cortico-périostée du retinaculum des tendons fléchisseurs sur la malléole médiale. Ils apprécient la statique de l’arrière-pied et permettent également d’étudier la morphologie de l’os naviculaire et de définir son type radio-anatomique.


L’échographie du tendon tibial postérieur doit comporter une étude axiale oblique perpendiculaire à l’axe du tendon (pour s’affranchir de l’artéfact hypo-échogène d’anisotropie, notamment de l’insertion distale) et longitudinale avec étude en Doppler puissance. L’exploration échographique du tendon terminal est difficile du fait de l’augmentation de calibre de celui-ci et de son hétérogénéité d’échostructure distale. Des manœuvres dynamiques de flexion contrariée du pied sont utilisées pour dépister une subluxation ou une luxation intermittente du tendon tibial postérieur. Il peut exister à l’état normal une lame d’épanchement au sein de sa gaine synoviale, du fait d’une communication physiologique dans 30 à 40 % des cas avec l’articulation talo-crurale.


Le scanner apprécie la position, le calibre et les contours du tendon, mais n’est plus indiqué du fait de sa faible résolution tissulaire [75]. Il dépiste en revanche les lésions osseuses traumatiques aiguës associées (avulsion rétinaculaire) ou mimant une pathologie aiguë du tendon tibial postérieur (fracture du processus postéro-médial du talus, du tubercule de l’os naviculaire).


L’IRM est l’examen de choix. Le plan de coupe axiale est le plus utile pour explorer la taille, la morphologie et le signal du tendon. Les coupes sagittales permettent d’évaluer l’étendue des lésions en hauteur. En revanche, les coupes coronales sont aussi très utiles pour l’étude de l’insertion distale et du tubercule de l’os naviculaire. L’injection de produit de contraste permet de différencier les lésions liquidiennes fissuraires des lésions de tendinopathie dont le signal se rehausse.


Dans son trajet pré- et latéro-malléolaire médial, le tendon tibial postérieur normal en IRM apparaît toujours en hyposignal homogène de façon constante sur toutes les séquences et présente des contours réguliers [82].


En revanche, à proximité de son insertion distale, il existe de façon physiologique un renflement, une augmentation et/ou une hétérogénéité du signal intratendineux qui ne doivent pas être interprétés à tort comme une pathologie tendineuse [24].



Pathologies




Luxation

La luxation du tendon tibial postérieur est rare et la conséquence d’une flexion dorsale forcée du pied combinée à un varus de l’arrière-pied. Cette atteinte s’accompagne généralement d’une déchirure du retinaculum des fléchisseurs lui-même ou d’un équivalent de rupture rétinaculaire à type d’avulsion osseuse ou de décollement cortico-périosté antérieur. La visualisation directe du tendon luxé est rare, et il s’agit le plus souvent d’un épisode de subluxation avec syndrome douloureux et empattement de la région médiale. Les clichés simples, notamment le trois quarts médial mais aussi le déroulé du pied, sont d’un apport précieux lorsqu’ils objectivent l’écaille cortico-périostée signant l’avulsion rétinaculaire (fig. 7.31). L’échographie permet de faire le diagnostic lorsque le tendon est luxé en prémalléolaire médial. En cas de luxation intermittente, elle peut reproduire et visualiser la luxation de façon dynamique par une manœuvre d’adduction et de flexion plantaire du pied. Elle montre des signes de souffrance du retinaculum, notamment grâce à l’utilisation conjointe du Doppler puissance, mais visualise aussi parfois directement l’avulsion osseuse rétinaculaire (fig. 7.32[21]. S’il est réalisé, le scanner montre le décollement périosté et apprécie les rapports du tendon avec l’os. L’IRM objective, dans les cas douteux, des signes indirects de pathologie luxante du tendon tibial postérieur : souffrance téno-synoviale, souffrance voire rupture rétinaculaire, œdème osseux de la malléole médiale, arrachement cortico-périosté. Elle fait surtout la part des choses entre cette pathologie tendineuse d’instabilité et une atteinte ligamentaire collatérale médiale et/ou ostéochondrale médiale de la cheville (fig. 7.33[4, 25, 31].






Syndrome de l’os naviculaire accessoire

Il correspond à une souffrance microtraumatique de la synchondrose cartilagineuse unissant celui-ci à l’os naviculaire principal. Il existe trois entités anatomo-radiologiques différentes :




Cet os naviculaire accessoire peut être associé à une tendinopathie distale du tibial postérieur (fig. 7.35). En cas d’échec de l’infiltration radio-guidée, l’exérèse chirurgicale de cet os naviculaire accessoire peut être indiquée. Des signes de souffrance cortico-spongieuse du tubercule de l’os naviculaire peuvent être observés en IRM en association avec les signes de tendinopathie d’insertion distale. L’injection intraveineuse de gadolinium permet de différencier les hétérogénéités de signal physiologiques du tendon des zones de souffrance intra- et péritendineuses.




Tendinopathie et ténosynovite

La tendinopathie et la ténosynovite du tendon tibial postérieur du sportif sont volontiers de localisation inframalléolaire, voire distale, notamment s’il existe un os naviculaire accessoire alors que la pathologie mécanique dégénérative concerne le plus souvent le tendon dans son trajet rétromalléolaire en raison d’une hypovascularisation locale, de l’absence de méso-tendon et de l’obliquité de son trajet. En cas de symptomatologie aiguë, il faut savoir rechercher au besoin par un scanner une rare fracture-avulsion du tubercule de l’os naviculaire. Les symptômes sont le plus souvent progressifs, notamment dans les sports d’endurance, et se traduisent par un gonflement douloureux inframalléolaire. L’examen met en évidence une inversion active douloureuse ou déficitaire. Les clichés simples recherchent un trouble de la statique de l’arrière-pied avec notamment un effondrement de l’arche médiale. Des signes d’arthropathie de la colonne médiale du pied témoignent de l’ancienneté de l’atteinte du tendon tibial postérieur. L’échographie peut montrer un épaississement fusiforme du tendon, la perte de parallélisme de ses bords et de son échostructure fibrillaire, avec parfois la présence de nodules hypo-échogènes et de plages d’hyperhémie intratendineuse. Elle évalue l’importance de la réaction téno-synoviale : épanchement de la gaine du tendon, épaississement et hyperhémie téno-synoviale en Doppler puissance [60]. Que la tendinopathie soit hypertrophique ou atrophique, il faut rechercher des éléments liquidiens intratendineux dépressibles linéaires parallèles au grand axe tendineux, évocateurs de zones de rupture partielle et de microfissures intratendineuses. La distinction entre tendinopathie simple et rupture partielle reste difficile en échographie : c’est pourquoi l’IRM avec injection intraveineuse de gadolinium est souvent réalisée (fig. 7.36[69].




Ligament calcanéo-naviculaire plantaire

Le ligament calcanéo-naviculaire plantaire ou spring ligament est constitué de deux faisceaux, l’un large supéro-médial au contact du tendon tibial postérieur, l’autre fin et inférieur. Il peut être atteint de façon isolée (fig. 7.37) lors d’un traumatisme aigu ou associé à une atteinte chronique du tendon tibial postérieur [35, 41]. Cette lésion doit systématiquement être recherchée, que ce soit au décours d’un traumatisme aigu ou lors du bilan d’une symptomatologie chronique médiale de l’arrière-pied. En effet, la distension, voire la rupture de ce ligament qui participe activement à la stabilité de l’arche médiale de la cheville peut évoluer vers un pied plat valgus acquis.





Imagerie du tendon long fléchisseur de l’hallux


Son atteinte est rare et se rencontre essentiellement chez le danseur de ballet réalisant des pointes et le chez le sportif assumant des flexions plantaires extrêmes et répétées du pied [95]. Ce tendon est le plus postérieur du groupe des tendons médiaux. Il descend verticalement à la face postérieure du talus au sain d’une gouttière ostéo-fibreuse inextensible dénommée gouttière intertuberculaire du talus. Après une nette inflexion en zone sous-talienne, ce tendon passe sous le sustentaculum tali pour cheminer sous la voûte plantaire. Il passe alors au sein d’un deuxième tunnel ostéo-fibreux inextensible entre les deux os sésamoïdes puis s’insère distalement sur la base de la 2e phalange du gros orteil.



Techniques d’imagerie


Les clichés simples recherchent un os trigone qui peut favoriser les tendinopathies du tendon long fléchisseur de l’hallux. Une avulsion osseuse de la face plantaire de la deuxième phalange de l’hallux peut être mise en évidence en cas de désinsertion tendineuse distale.


L’échographie du tendon long fléchisseur de l’hallux est difficile au niveau de son trajet rétrotalien en raison de sa situation anatomique, alors que celui-ci est bien accessible dans sa région subtalienne et au sein de la région plantaire. Des manœuvres de flexion plantaire et de mobilisation de l’hallux sont utiles pour analyser ce tendon. La possibilité d’un épanchement en quantité minime du fait d’une communication physiologique avec l’articulation talo-crurale ne doit pas faire affirmer par excès le diagnostic de ténosynovite.


Le scanner est un bon examen pour apprécier les éléments morphologiques osseux du carrefour postérieur susceptibles de favoriser la pathologie de ce tendon. Il analyse la position, la taille, la densité et le caractère fragmenté d’un os trigone et apprécie ses rapports avec le processus postéro-latéral du talus dont il analyse aussi les berges, le caractère condensé et éventuellement fragmenté. Les reconstructions en mode VRT apprécient les rapports des différents éléments tendineux avec les reliefs osseux.


L’IRM n’est pratiquée qu’en cas de doute diagnostique ou de résistance au traitement médical. Le plan de coupe axiale est le plus utile. On associe souvent des coupes sagittales pour l’exploration du tendon dans son trajet rétrotalien et rétrocalcanéen. Les coupes coronales sont les plus informatives pour l’exploration de ce tendon dans son trajet plantaire. Elle recherche des anomalies de signal intratendineuses, des fissures et ruptures partielles éventuelles et objective la souffrance osseuse au contact du tendon.



Pathologies


La première zone de faiblesse est proximale rétrotalienne médiale au sein de la gouttière intertuberculaire. Lors de son passage entre les tubercules taliens, le tendon est exposé à des contraintes mécaniques microtraumatiques importantes qui vont s’exercer lors des mouvements de flexion plantaire extrêmes. La pathologie du tendon long fléchisseur de l’hallux peut être intriquée avec un syndrome du carrefour postérieur et peut avoir la même présentation clinique.


Un syndrome d’« entrapment » au sein de la gouttière rétrotalienne est évoqué devant la présence de douleurs rétromalléolaires médiales avec parfois un ressaut, voire une raideur de l’hallux avec limitation de la flexion. L’examen retrouve une tuméfaction fluctuante, voire crépitante, et éventuellement un nodule douloureux qui accroche le canal intertuberculaire avec ressaut caractéristique lors des mouvements de flexions plantaires. L’échographie et l’IRM objectivent un épanchement synovial abondant s’interrompant à hauteur de la gouttière rétrotalienne (fig. 7.38), associé à des anomalies de signal intratendineuses en IRM [49].



La ténosynovite proximale du danseur de ballet effectuant des pointes est aussi d’origine microtraumatique par hypersollicitation mécanique plus que par conflit tendineux [44]. En IRM, les coupes axiales avec injection intraveineuse de gadolinium montrent le rehaussement de la gaine synoviale et l’épanchement ténosynovial.


Les fissures intratendineuses et ruptures partielles résultent du même mécanisme et seront aussi mieux objectivées par l’IRM qui montre des anomalies de signal liquidiennes intratendineuses punctiformes ou linéaires d’étendue variable. Ces lésions peuvent évoluer jusqu’à la rupture complète qui reste exceptionnelle (fig. 7.39[90].



Des cas de luxation antérieure pré- et médio-talienne du tendon long fléchisseur de l’hallux ont été rapportés dans un contexte traumatique aigu, mais aussi dans un contexte d’hypersollicitation microtraumatique répétée.


La seconde zone de faiblesse est distale sous-capitale et au sein du tunnel ostéofibreux intersésamoïdien.


La tendinopathie distale et la bursite sous-capitale sont souvent intriquées avec la pathologie sésamoïdienne et métatarso-phalangienne. Elle est aussi la conséquence d’un conflit mécanique dans le tunnel intersésamoïdien par hypersollicitation microtraumatique au niveau de cette zone anatomique de faiblesse. La sollicitation mécanique est le fait de mouvements de flexion-extension, notamment chez le danseur mais aussi liée aux appuis sous-capitaux métatarsiens répétés. L’échographie montre une infiltration hypo-échogène sous-capito-métatarsienne avec hyperhémie intra- et péritendineuse en Doppler puissance. L’IRM montre l’atteinte sésamoïdienne associée en objectivant des signes de souffrance osseux œdémateux intéressant surtout le sésamoïde médial.


La désinsertion tendineuse distale est rare et peut se rencontrer en pathologie traumatique aiguë, notamment chez le danseur [95]. Dans ce cas, les clichés simples peuvent retrouver une avulsion osseuse de la face plantaire de la deuxième phalange de l’hallux.



Imagerie des tendons fibulaires


Le groupe des tendons fibulaires est l’un des plus fréquemment touché en pathologie sportive microtraumatique de la cheville, en particulier dans le cadre d’entorse latérale et d’instabilité chronique [86]. L’atteinte traumatique aiguë est plus rare. Les tendons fibulaires sont de puissants éverseurs du pied et participent à la stabilité latérale de la cheville. En situation rétromalléolaire latérale, les tendons fibulaires ont une gaine synoviale commune et cheminent dans un tunnel ostéo-fibreux fermé par le retinaculum supérieur des fibulaires. En situation sous-malléolaire latérale, les deux tendons se séparent ; le tendon court fibulaire descend au-dessus, en avant et en dedans du tendon long fibulaire. Ils cheminent alors chacun dans une gaine synoviale propre et sont maintenus contre la face latérale du calcaneus par le retinaculum inférieur des fibulaires. À la face latérale du calcaneus, ils sont séparés par un tubercule osseux appelé trochlée des fibulaires, le court fibulaire passant au-dessus de la trochlée et le long fibulaire en dessous. Le court fibulaire s’insère sur l’apophyse du cinquième métatarsien. Le long fibulaire croise la plante du pied dans sa gouttière cuboïdienne puis va s’insérer distalement sur l’apophyse du premier métatarsien et émet des expansions distales sur l’os cunéiforme médial. Il existe dans 25 % des cas un os fibulaire accessoire appelé sésamoïde du long fibulaire ou os péroneum. En situation sous-malléolaire, la gaine des tendons fibulaires est solidaire du ligament calcanéo-fibulaire, ce qui explique le phénomène de ténographie indirecte des fibulaires constatée en arthrographie et en arthroscanner lors d’une rupture complète et transfixiante du ligament calcanéo-fibulaire. En flexion plantaire, le court fibulaire est en situation médiale par rapport au tendon long fibulaire et sa morphologie est ovoïde. En flexion dorsale, le court fibulaire se déplace en avant du long fibulaire et se retrouve « coincé » entre ce dernier et la marge postérieure de la malléole latérale ; sa configuration devient aplatie. Cet amincissement physiologique est important à connaître car il peut mimer une fissuration non transfixiante du court fibulaire. Certains facteurs morphologiques osseux peuvent favoriser l’atteinte des tendons fibulaires : marge postérieure de la fibula peu creusée, voire convexe en arrière, trochlée des fibulaires proéminente. De même, les variantes anatomiques musculo-tendineuses des fibulaires prédisposent à leur atteinte : peroneus quartus, jonction musculo-tendineuse basse du court fibulaire, tendon bifide du court fibulaire [12].



Techniques d’imagerie


Les clichés simples comprennent les incidences classiques mais aussi parfois des clichés centrés tangentiels à la zone douloureuse. Il faut dépister des irrégularités ostéo-périostées de la malléole latérale, une ostéophytose agressive, notamment de l’os cuboïde, ou une hypertrophie de la trochlée des fibulaires. Une avulsion osseuse rétinaculaire supérieure est en faveur d’une instabilité des fibulaires.


L’échographie est réalisée dans le plan axial et longitudinal et couplée à des manœuvres dynamiques d’éversions et de flexions dorsales contrariées du pied. Elles aident à différencier un amincissement physiologique du tendon court fibulaire d’une réelle fissuration et recherchent des signes d’instabilité. Il faut s’affranchir de l’artéfact d’anisotropie en réalisant des coupes axiales obliques strictement perpendiculaires à l’axe des tendons fibulaires et des coupes longitudinales obliques strictement parallèles à ce même axe. L’utilisation du Doppler de puissance est systématique, à la recherche d’une néo-angiogenèse pathologique intratendineuse, téno-synoviale ou rétinaculaire. En échographie, les tendons fibulaires normaux présentent une structure longitudinale fibrillaire et axiale piquetée. À l’état normal, il n’y a pas d’épanchement liquidien au sein de la gaine des tendons fibulaires. Un épanchement peut être la conséquence d’une rupture du ligament calcanéo-fibulaire.


Le scanner reste indiqué pour l’exploration des conflits ostéo-tendineux, notamment par hypertrophie de la trochlée des tendons fibulaires. Le diagnostic de ces conflits est aidé par la réalisation de reconstructions 3D osseuses et 3D VRT [65]. Une anomalie de la position du tendon (visualisation directe d’une luxation ou d’une incarcération permanente du tendon) et une avulsion osseuse rétinaculaire ou tendineuse d’insertion distale devront toujours être recherchées.


L’IRM est l’examen de choix mais doit répondre à certains impératifs pour être performante. Il faut en effet utiliser des antennes haute résolution, privilégier au maximum la résolution spatiale en effectuant des coupes fines (2 à 3 mm) si possible jointives et en utilisant un petit champ de vue [47]. On effectue toujours des séquences anatomiques en densité de protons que certains réalisent sans saturation du signal graisseux afin de ne pas perdre en signal et en résolution. Des séquences sensibles à l’œdème et l’inflammation doivent aussi être systématiquement pratiquées. L’injection intraveineuse de gadolinium est utile pour différencier les hypersignaux de type liquidien des zones inflammatoires mais aussi pour analyser avec une plus grande précision les fissurations, notamment parce que les lambeaux tendineux sont marginés sur toute leur périphérie par une prise de contraste téno-synoviale facilitant ainsi leur visualisation.


Un tendon fibulaire normal en IRM est dépourvu de signal sur toutes les séquences sauf lorsqu’il est orienté à 55° par rapport à l’axe du champ magnétique principal dans son trajet oblique sous-malléolaire, ce qui correspond au phénomène de l’angle magique visible quel que soit le plan de coupes. Il peut exister des variations de morphologie et de position, notamment du tendon court fibulaire selon la position dans laquelle est explorée la cheville. Les retinacula sont bien repérables en IRM. Il s’agit de structures fines et tendues à bords réguliers en asignal ou hyposignal sur toutes les séquences [77].

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Apr 24, 2017 | Posted by in RADIOLOGIE | Comments Off on 7: Imagerie de la cheville

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