4: Imagerie du poignet et de la main

Chapitre 4 Imagerie du poignet et de la main



4.1 Imagerie du poignet


A. Ponsot



Pathologie fracturaire



Fracture du scaphoïde


La fracture du scaphoïde représente 70 à 90 % des fractures des os du carpe. Elle n’est pas spécifique à un sport en particulier car n’importe quelle chute sur le poignet peut en être la cause. On peut toutefois citer l’haltérophilie comme responsable de fracture du scaphoïde à la suite de la déviation brutale du poignet en extension dorsale avec inclinaison radiale lors de l’épaulé-jeté ou de l’arraché. Cette fracture survient le plus souvent lors d’une chute sur la main dominante, le poignet étant en hyperextension, pronation et inclinaison radiale, mettant en contact le scaphoïde et le rebord dorsal du radius (fig. 4.1). Le pôle proximal du scaphoïde est maintenu contre le radius par la mise en tension des ligaments extrinsèques palmaires alors que le pôle distal n’est pas stabilisé. Les contraintes mécaniques prédominent alors sur ce dernier et la fracture se produit sur la zone intermédiaire, fragile : le col du scaphoïde. Moins fréquemment, un traumatisme direct ou une mise en tension du retinaculum des fléchisseurs peut engendrer une fracture isolée du tubercule. Les fractures proximales intra-articulaires résultent d’une impaction directe contre l’extrémité distale du radius.



Les fractures du scaphoïde sont rares chez l’enfant et leur fréquence augmente avec le degré d’ossification du scaphoïde qui débute vers 4 ans et se termine entre 13 et 15 ans.


L’examen clinique est très sensible mais peu spécifique. On recherche une douleur à la pression de la tabatière anatomique, un œdème et une ecchymose en regard, une douleur à la pronation ou lors des manœuvres de traction-compression de la colonne du pouce (signe du piston). Ces signes peuvent être discrets, ne permettant pas une distinction aisée avec une simple entorse.



Imagerie



Radiographies

Elles doivent comporter au minimum les incidences classiques (face et profil) et les incidences permettant de dérouler le scaphoïde : Schneck 1 (la main est à plat en inclinaison ulnaire forcée), Schneck 2 (la main repose sur la table dans une position d’écriture dégageant la tubérosité du scaphoïde). D’autres incidences peuvent être utilisées, comme celle de Stecher (poignet en inclinaison ulnaire forcée avec le poing fermé) ou celle de Bridgman (main à plat et doigts en extension à 20° permettant une bonne vision du pôle proximal du scaphoïde). L’identification du trait de fracture est évidemment le meilleur signe à chercher (fig. 4.2). L’orientation du trait de fracture dépend essentiellement du degré d’extension et d’inclinaison radiale du poignet au moment de l’impact. Les signes indirects, comme le refoulement du liseré graisseux radio-transparent en regard du bord radial du scaphoïde par l’hématome, sont très utiles mais peu spécifiques. Sur le cliché de profil, on recherche une instabilité en DISI (dorsal intercalated segmental instability) d’origine osseuse par bascule du fragment distal du scaphoïde, ou mixte (osseuse et ligamentaire) (fig. 4.3). Le taux de faux négatifs sur les radiographies standard initiales est élevé puisqu’il représente 20 à 25 % et même jusqu’à 65 % selon les séries [21]. De plus, le délai de visualisation du trait de facture sur ces radiographies est variable (2 à 12 semaines) et semble d’autant plus long que les patients sont jeunes [66]. L’attitude classique du contrôle radiographique à 2 semaines du traumatisme après une immobilisation stricte, à la recherche d’une meilleure visibilité du trait en raison de la résorption osseuse des berges, tend à être progressivement abandonnée du fait de sa sensibilité médiocre mais également de la nécessité d’avoir une certitude diagnostique pour un traitement optimal et une reprise adaptée de l’activité chez le sportif de haut niveau. D’autres techniques d’imagerie (échographie, scanner, IRM, scintigraphie) sont alors utilisées. Signalons toutefois que la scintigraphie présente un intérêt limité car elle n’a de valeur que si elle est négative, permettant alors d’éliminer une fracture du scaphoïde.



image

Fig. 4.3 Fracture du scaphoïde.


Radiographie de profil (même patient que la figure 4.2) : mauvaise visualisation du trait fracturaire (→). Analyse satisfaisante de la bascule du fragment distal du scaphoïde.



Échographie

Cet examen doit être réalisé à l’aide d’une sonde superficielle et de manière exhaustive et systématique avec étude des versants dorsal, palmaire et latéral du scaphoïde en inclinaison ulnaire. On reproduit la douleur à la pression sous la sonde. Toute interruption ou décroché de la fine bande hyperéchogène représentant la corticale doit faire évoquer une fracture, surtout si elle est associée à une tuméfaction hypo-échogène et compressible des tissus mous (hémarthrose) ou non compressible (hématome) [66] (fig. 4.4). La seule présence d’une anomalie des parties molles sans interruption corticale n’est pas suffisante puisqu’elle est présente dans d’autres lésions traumatiques et notamment celles des ligaments intrinsèques isolés [66]. Il est très utile de bien connaître l’anatomie normale puisque par exemple, par voie latérale, le tubercule du scaphoïde peut simuler une fracture [13]. Des lésions dégénératives avec irrégularité corticale peuvent également créer des faux positifs [66]. Selon Herneth et al. [69], la présence d’une ligne échogène parallèle à la corticale osseuse correspondrait à un soulèvement du périoste « scaphoïdien » par un hématome post-traumatique, témoignant d’une fracture du scaphoïde. Cependant, la couverture du scaphoïde par du cartilage sur plus de 75 % de sa surface rend controversée l’explication physiopathologique de ce signe. L’absence de périoste explique d’ailleurs l’importance d’une bonne coaptation osseuse des deux fragments fracturaires pour une consolidation optimale. Cette image serait expliquée par l’utilisation d’un gain échographique élevé entraînant une réverbération d’une partie des ondes acoustiques par l’interface entre le cartilage et les parties molles [33]. D’autres signes indirects peuvent être utilisés, notamment la recherche d’une augmentation de la distance entre la corticale du scaphoïde et l’artère radiale, en comparaison avec le côté controlatéral, par l’œdème des parties molles [31].



Les fractures tuberculaires sont plus fréquentes et faciles à détecter en échographie que celles du pôle proximal ou du tubercule distal [66].




Imagerie par résonance magnétique

Cet examen peut être réalisé immédiatement après le traumatisme. Il peut objectiver le trait de fracture, notamment pour les fractures trabéculaires non visualisées sur le scanner, mais aussi la réaction œdémateuse associée des berges fracturaires et des parties molles adjacentes (fig. 4.6). Des séquences en coronal T1 et STIR en coupes fines (2,4 mm tous les 0,3 mm) seront au minimum réalisées. Le signal du trait de fracture est variable notamment en T1 où il peut être bas, élevé ou intermédiaire [22]. La spécificité et la sensibilité de cette technique dans la détection des fractures occultes du scaphoïde approchent les 100 % [22] avec une variabilité interobservateur très faible [12].



Plusieurs algorithmes diagnostiques de suspicion de fracture du scaphoïde ont été proposés dans la littérature. La conduite à tenir dépend évidemment de l’accessibilité aux différentes techniques d’imagerie. Une IRM représente un coût élevé mais sa négativité compense ce coût en évitant un arrêt de travail inutile [93]. L’algorithme qui nous paraît le plus efficace est donné en encadré 4.1 [66].



Des questions restent encore à élucider, notamment celle de savoir s’il faut traiter par immobilisation une fracture trabéculaire visualisée en IRM. Dans le cas contraire, le scanner à la recherche d’une fracture corticale occulte pourrait s’avérer suffisant.



Classifications


En France, la classification la plus utilisée est celle de Schernberg. Elle analyse le trait de fracture sur un cliché radiographique de face, poing fermé, en tenant compte de deux éléments anatomiques : la jonction de la surface scapho-lunaire et de la ligne de maximum de densité en dedans et la tubérosité latérale en dehors. Six types ont ainsi été définis (fig. 4.7 et 4.8) :





La classification d’Herbert, qui distingue les fractures stables des fractures instables, est également largement utilisée :





Cas particulier : fracture de fatigue du scaphoïde


Elles sont rares, probablement sous-estimées. La distinction avec les « syndromes d’impingement du scaphoïde » se pose lors des impactions répétitives en flexion radiale. Les mécanismes en sont variés :



Le scaphoïde, soumis à des contraintes excessives, tente de s’adapter en majorant son turnover osseux. La qualité de la minéralisation de l’os est défectueuse avec à l’extrême une potentialité ostéomalacique. Les principaux diagnostics différentiels à éliminer sont les tendinites de De Quervain et du long extenseur du pouce ainsi que les arthropathies trapézo-métacarpiennes. Les radiographies standard sont souvent prises au dépourvu. On recherche une augmentation de la densité osseuse du col du scaphoïde témoignant d’une tentative de réparation par activité ostéoblastique en même temps qu’un élargissement de l’épiphyse radiale objectivant ce conflit radio-scaphoïdien. Le scanner et l’IRM auront toute leur importance dans la recherche du trait fracturaire et de l’œdème intra-osseux et des parties molles. Le traitement habituel peut être complété par un apport vitaminique associé à des inhibiteurs de l’activité ostéoclastique de type bisphosphonate.



Complications des fractures du scaphoïde


La majorité des fractures du scaphoïde consolident sans complication en 6 à 12 semaines selon le siège, le type de fracture et l’existence d’un déplacement associé. Il faudra se méfier des prises en charge retardées, a fortiori chez le sportif. En radiographie, une bande de sclérose unique ou dédoublée délimitant une fine bande plus claire traduit la consolidation.




Pseudarthrose

Elle ne doit être évoquée qu’à partir de 6 mois. Les classifications utilisées en France sont celles d’Herbert et d’Alnot. Elles sont favorisées par des traitements inadaptés ou insuffisants, un déplacement du foyer fracturaire, une rupture traumatique du ligament scapho-lunaire avec instabilité en DISI ou encore une nécrose aseptique du fragment proximal. Il s’ensuit une plicature antérieure du scaphoïde en forme de haricot à convexité postérieure entraînant un collapsus carpien. Le pôle proximal du scaphoïde vient se coucher sur le tubercule distal. L’os semi-lunaire suit le mouvement du pôle proximal à cause du ligament scapho-lunaire avec déplacement en DISI. La nécrose du pôle proximal n’est pas systématique. L’évolution se fait vers l’arthrose radio-scaphoïdienne puis médio-carpienne (SNAC wrist).


La classification des pseudarthroses selon Herbert est la suivante :



En imagerie, la pseudarthrose se traduit par un élargissement de la solution de continuité scaphoïdienne et des remaniements des deux berges osseuses en regard. Des examens en coupes (scanner ou IRM) avec injection de produit de contraste intra-articulaire médio-carpien authentifient le caractère instable de cette pseudarthrose avec passage du produit dans l’articulation radio-carpienne (fig. 4.9).



Le traitement des pseudarthroses est varié et controversé, du simple vissage percutané avec assistance arthroscopique (fig. 4.10) à la greffe cortico-spongieuse par un prélèvement de crête iliaque associé à une ostéosynthèse. Des greffons vasscularisés prélevés sur la face palmaire du radius et vascularisés par des fibres du carré pronateur peuvent également être utilisés.




Ostéonécrose aseptique

Elle prédomine dans les fractures polaires supérieures puisque le scaphoïde est vascularisé de manière rétrograde par des branches artérielles issues des artères radiales et pénétrant par le col et le tiers distal du scaphoïde, surtout sur sa face dorsale. Cette ostéonécrose se traduit par une ostéocondensation et une fragmentation du fragment proximal entre la 4e et la 8e semaine (fig. 4.11). Il faudra se méfier des pseudo-condensations osseuses du fragment proximal dans les premières semaines d’immobilisation secondaires à une déminéralisation des os adjacents et à une agression ischémique du pôle proximal. De plus, de nombreuses études montrent le manque de corrélation entre la sclérose et la nécrose avasculaire du pôle proximal. Seule l’IRM avec injection de gadolinium est très performante. En effet, le signal de la nécrose est extrêmement variable en T1 et T2, et seule l’absence de rehaussement après injection de produit de contraste permet d’affirmer cette nécrose (fig. 4.12). Celle-ci peut être hétérogène avec un rehaussement en mosaïque [26]. La fragmentation osseuse traduit en revanche obligatoirement une ostéonécrose.








Fracture des autres os du carpe



Fracture du lunatum


Elle est rare (5 % des fractures des os du carpe), diagnostiquée sur les incidences radiographiques standard (fig. 4.13) ou lors de compléments d’examen par tomodensitométrie. On les rencontre de manière non exceptionnelle dans le tennis lors d’une chute poignet en flexion.



Trois types de fractures se distinguent :



La fracture de fatigue du lunatum est fréquente chez le tennisman de haut niveau d’autant plus que sa prise de grippe est de type « western ». Le patient présente des douleurs dorsales du carpe avec des radiographies standard normales en dehors d’une possible variance ulnaire positive. C’est sur l’imagerie par résonance magnétique que l’on visualise un hypersignal DP Fat Sat ou STIR de l’os trabéculaire, sans trait de fracture, prédominant dans la distalité du lunatum et sans signe de conflit avec le radius ou l’hamatum. Après injection de gadolinium, il existe un rehaussement osseux normal sans nécrose. Le traitement consiste en une immobilisation pendant 6 semaines associée à des anti-inflammatoires et de la physiothérapie. Les principaux diagnostics différentiels à évoquer sont le kyste occulte dorsal du carpe, un conflit avec le radius ou l’hamatum et la maladie de Kienböck [90].



Fracture du triquetrum


Elle représente la deuxième fracture des os du carpe chez les sportifs (12 %). Le mécanisme est habituellement un traumatisme en hyperextension et inclinaison ulnaire ou en hyperflexion et inclinaison radiale. On distingue trois types de fracture :




Comme pour l’ensemble des os du carpe, le scanner est un outil particulièrement intéressant pour la recherche des lésions du triquetrum non dépistées par les radiographies (fig. 4.15).



Le traitement de ces fractures est orthopédique en dehors des fractures comminutives qui peuvent nécessiter un traitement chirurgical. Les complications de type pseudarthrose et ostéonécrose sont rares car le triquetrum est un os richement vascularisé.




Fracture du trapèze


Il s’agit de la fracture la plus fréquente de la rangée distale du carpe, soi 4 % de l’ensemble des fractures des os du carpe. Elle résulte soit d’une chute sur la main ouverte en inclinaison radiale, soit d’un choc direct sur le pouce en abduction. Ces fractures peuvent être articulaires, extra-articulaires ou transarticulaires. L’orientation du trait de fracture peut être verticale (80 % des cas) avec subluxation du premier métacarpien et fracture de Bennett dans 20 % des cas. Ces fractures verticales sont visibles sur un cliché en pronation de 20° ou sur l’incidence d’Holly (poignet en inclinaison ulnaire et placé sur un plan incliné à 37°). Le trait de fracture peut être axial, secondaire à une compression axiale dans l’axe de la colonne du pouce et bien visualisé sur les incidences de Kapandji et de Bett. Le traitement de ces fractures est chirurgical. Il peut aussi s’agir d’une fracture du tubercule par avulsion du retinaculum des fléchisseurs des doigts visualisée sur une incidence du canal carpien ou plus facilement sur un scanner. Cette fracture concerne le cyclisme et le motocross par traumatisme avec le guidon. Le traitement est orthopédique et l’évolution vers la pseudarthrose est fréquente. Une mauvaise consolidation peut être à l’origine d’une ténosynovite chronique du tendon distal du fléchisseur radial du carpe révélant parfois le diagnostic et pouvant justifier un geste chirurgical de libération.





Fracture de l’hamatum


Elle représente 3 % des fractures des os du carpe. On en distingue deux types : la fracture corporéale et la fracture de l’hamulus.



Fracture corporéale

C’est la plus rare. Les fractures verticales sont secondaires à un traumatisme violent en compression axiale dans l’axe du 5e rayon (coup-de-poing) (fig. 4.17). La luxation dorsale des 4e et 5e métacarpiens, souvent fracturés, est à l’origine de cette fracture verticale de l’hamatum [58]. Sur les radiographies de profil, on peut visualiser un fragment osseux à la face postérieure du carpe, à proximité des bases métacarpiennes. Celui-ci est de forme oblongue (contrairement aux fragments plutôt triangulaires des fractures de la marge postérieure des métacarpiens) et volumineux (contrairement aux avulsions de petite taille du triquetrum). Les fractures transversales sont de topographie proximale et accompagnent souvent les luxations périlunaires ou trans-scapho-péri-lunaires. Le traitement est orthopédique pour les fractures non déplacées et chirurgical dans le cas contraire.




Fracture de l’hamulus

Elle est la plus fréquente et de mécanismes divers : chute poignet en extension et inclinaison ulnaire avec appui sur l’éminence hypothénar, arrachement du retinaculum des fléchisseurs, contraction violente et répétée du tendon du muscle fléchisseur ulnaire du carpe, microtraumatismes répétés. Elle s’observe particulièrement chez les sportifs utilisant une raquette (main dominante du tennisman), un club ou une batte (main non dominante du golfeur et du joueur de base-ball) qui transmet l’onde de choc à la face ventrale du poignet. À l’examen clinique, on note une douleur précise provoquée par la palpation profonde, 1,5 cm sous la ligne de Carter (ligne tendue entre le pisiforme et la tête du 2e métacarpien). Il peut exister une douleur à la pression axiale au niveau des têtes des 4e et 5e métacarpiens, à la flexion contrariée du IV et du V, à l’inclinaison ulnaire du poignet. Des parésies du nerf ulnaire ou un syndrome du canal carpien a minima sont également à rechercher. Le diagnostic est difficile sur les radiographies standard (fig. 4.18) et donc souvent manqué, notamment à la recherche sur les incidences de face d’une disparition de l’anneau formé par l’hamulus. La réalisation d’un scanner (fig. 4.19) sera préférée aux incidences complémentaires de type canal carpien ou incidence de Papilion (profil en supination à 45°), d’autant plus que toute douleur de l’éminence hypothénar persistante est à considérer comme une fracture de l’hamulus jusqu’à preuve du contraire. Le traitement est chirurgical [115, 116]. Cette fracture ne devra pas être confondue avec un aspect bipartite de l’hamatum dont la fréquence est estimée à 0,4 % [121]. Des complications sont fréquentes, même en cas d’ostéosynthèse, à type d’ostéonécrose (la vascularisation de l’hamulus se faisant essentiellement par sa base [46]), de pseudarthrose avec complications nerveuses (conflit avec le nerf ulnaire dans la loge de Guyon), et tendineuses (tendons des muscles fléchisseurs du IV et du V). L’exérèse de cette apophyse unciforme est alors le traitement de choix et permet une sédation des douleurs et une reprise des activités normales même chez les athlètes de haut niveau.






Pathologie tendineuse



Extenseur ulnaire du carpe


Le tendon du muscle extenseur ulnaire du carpe (EUC) occupe le 6e compartiment des extenseurs et participe à la stabilité de l’articulation radio-ulnaire distale. Ce tendon peut être à l’origine de douleurs du versant ulnaire du carpe. Il chemine dans une gaine ostéo-fibreuse longue de 25 mm à la face dorsale de l’ulna et de l’apophyse ulnaire. Il s’insère sur la base du 5e métacarpien avec d’importantes contraintes, notamment en supination, secondaires à une angulation dans le plan frontal de 30° [64]. Pour ne pas se luxer à chaque prono-supination, il est stabilisé dans cette gaine par un dédoublement de l’aponévrose antébrachiale profonde appelée retinaculum propre de l’EUC qui s’insère sur les berges médiale et latérale de la gouttière ulnaire. En superficie passe une extension du retinaculum dorsal du carpe qui contourne la tête de l’ulna et vient s’insérer sur le triquetrum et le pisiforme. En supination et inclinaison ulnaire, l’EUC ne doit pas dépasser l’apex de la berge médiale de la gouttière ulnaire de plus de 2 mm [84].


Les mouvements de prono-supination violents entraînent des lésions du tendon de l’EUC et de son système stabilisateur. Il s’agit notamment chez le joueur de tennis [96] des revers effectués à deux mains et affectant la main la plus proche du tamis ou, plus rarement, des coups droit à une main. Les golfeurs sont également victimes de ce type de lésion.


Deux types de tableaux cliniques doivent être distingués. Traumatisme aigu avec instabilité palmaire de l’EUC Le patient se présente avec une douleur intense, une tuméfaction du versant ulnaire du carpe et parfois un ressaut ou un craquement lors des manœuvres de prono-supination. L’échographie met en évidence un épaississement hypo-échogène du retinaculum propre (fig. 4.20), hyperhémique au Doppler puissance avec création possible d’une poche de décollement depuis le bord médial de la gouttière ulnaire jusque sous le réticulum dorsal du carpe. Moins fréquemment, le retinaculum propre se déchire et son attache latérale peut même se placer entre la gouttière et l’EUC empêchant sa cicatrisation (similaire à l’effet Stener) [114] (fig. 4.21). Des manœuvres dynamiques, en supination forcée ou contrainte, mettent en évidence cette instabilité de l’EUC (fig. 4.22). Il faut toujours comparer avec le côté controlatéral puisque de nombreux patients présentent des subluxations palmaires de l’EUC physiologiques et asymptomatiques en raison d’une insertion latérale du retinaculum propre lâche, voire absente, et d’une gouttière osseuse peu profonde. En IRM (réalisée au moins en supination), ce retinaculum propre lésé et la poche de décollement sont en hypersignal T2 (ou STIR), rehaussé après injection de gadolinium (fig. 4.23). Une tendinopathie ou une ténosynovite secondaire à l’instabilité chronique est fréquente. Le traitement consiste en une immobilisation pendant 6 à 8 semaines avec une cicatrisation qui peut être suivie en échographie (aspect progressivement hyperéchogène de la poche de décollement et disparition de l’hyperhémie) ou en IRM (disparition de l’hypersignal T2 Fat Sat et baisse de la prise de contraste) [73]. En cas d’échec, un traitement chirurgical peut être proposé. Tendinopathie chronique de l’EUC : douleurs et tuméfactions secondaires à des microtraumatismes répétés. Le tendon perd sa forme ovale dans sa gouttière et devient arrondi, épaissi, parfois fissuré (fig. 4.24), plus hypo-échogène que du côté controlatéral. Un épaississement de sa gaine avec un épanchement peut être associé. En IRM, le tendon est hétérogène avec des plages en signal intermédiaire en T1 et T2 et peut être associé à un hypersignal intra-osseux ulnaire (fig. 4.25). Plusieurs variantes doivent être connues et non confondues avec des lésions [64] : un aspect fasciculé de l’EUC, une fissuration tendineuse acquise ou congénitale asymptomatique fréquente chez le sportif (ligne hyperéchogène) ou encore une duplication tendineuse avec une bandelette de Barfred [11] joignant l’EUC et le tendon de l’extenseur du V (mais qui favorise les ténosynovites et les tendinopathies de l’EUC). Des enthésopathies calcifiantes sur la base du 5e métacarpe sont également possibles.









Tendinopathie de de Quervain


C’est De Quervain qui décrivit pour la première fois en 1895 la ténosynovite constrictive du premier compartiment dorsal du carpe [38]. Il s’agit d’une inadéquation entre le volume des tendons long abducteur et court extenseur du pouce et le tunnel ostéo-fibreux constitué de la styloïde radiale et d’une portion du retinaculum dorsal du carpe. Cette pathologie est secondaire à des microtraumatismes répétés comme les réceptions en manchette des joueurs de volley-ball [112], mais également chez les joueurs de golf ou de sports de raquette [91]. Le diagnostic est avant tout clinique avec une tuméfaction et une douleur inflammatoire en regard de la styloïde radiale, exacerbée par les mouvements du pouce ou la manœuvre de Finkelstein (adduction du pouce et flexion du poignet).


L’échographie confirme le diagnostic (fig. 4.26 et 4.27) et le recours à l’IRM doit rester exceptionnel (fig. 4.28). Il existe systématiquement un épaississement hypo-échogène et hyperhémique du retinaculum (supérieur à 1,7 mm et surtout plus épais que du côté controlatéral), parfois avec des zones microkystiques, qui réalise une empreinte sur les tendons sous-jacents. Lors des manœuvres dynamiques de flexion-extension du pouce, il existe une limitation de la mobilité de ces tendons, voire un ressaut. Une tendinopathie et une ténosynovite sont associées dans environ 50 % des cas. Un syndrome de Wartenberg (névrite ou névrome de la branche sensitive du nerf radial) est associé dans 50 % des cas [79].





Certaines variantes favorisant cette pathologie sont à rechercher [137] :



un tendon du long abducteur du pouce constitué de multiples bandelettes (2 à 7) ;


la présence d’un septum fibreux intertendineux [99] tendu depuis une crête osseuse radiale située entre les deux tendons et délimitant deux gouttières osseuses, jusqu’au retinaculum (fig. 4.2930). Seul un compartiment peut alors être pathologique, le plus souvent celui du ou des tendons du long abducteur du pouce ;


une variation de la forme de la gouttière radiale.




Les diagnostics différentiels à évoquer lors d’une douleur du bord radial du poignet sont le syndrome du croisement haut, la neuropathie radiale de Wartenberg isolée, la rhizarthrose et l’enthésopathie distale du tendon du muscle brachio-radial ou styloïdite radiale (douleur plus antérieure).


Le traitement le plus efficace est l’infiltration échoguidée dans chaque compartiment associée à une immobilisation par attelle pendant 48 heures [109]. Des précautions devront être prises pour éviter une atrophie cutanée ou sous-cutanée ainsi qu’une lésion de la branche sensitive du nerf radial. En cas d’inefficacité, une chirurgie avec résection du septum et de la portion supérieure du retinaculum peut être proposée. Les complications sont une inefficacité par libération insuffisante des tendons, une irritation ou un névrome de la branche sensitive du nerf radial ou encore une subluxation palmaire des tendons (surtout long abducteur du pouce) en extension du pouce et flexion du poignet [137].




Tendinopathie des tendons extenseurs radiaux du carpe



Syndrome du croisement proximal


Appelé syndrome de l’intersection ou encore « aïe crépitant » de Tillaux, c’est une pathologie générée par le croisement de la jonction myo-tendineuse des tendons long abducteur et court extenseur du pouce avec les tendons du 2e compartiment dorsal du carpe que sont les long et court extenseurs radiaux du carpe. Ce croisement s’effectue quatre travers de doigt au-dessus de la pointe de la styloïde radial. Il s’agit plus d’une atteinte péritendineuse œdémateuse que d’une ténosynovite secondaire, selon certains, à l’inflammation d’une bourse séreuse [139] située entre les deux compartiments. Cette pathologie est le plus souvent secondaire à une activité nouvelle entraînant des mouvements de flexion-extension du poignet répétés, mais aussi à une hypersollicitation chronique chez les sportifs (haltérophilie, aviron, ski, sports de raquette, golf, escrime) [29, 105]. À l’examen clinique, il peut exister une douleur, un œdème, une tuméfaction allongée dans l’axe des tendons et une crépitation lors des mouvements de flexion-extension actifs du poignet. L’examen à réaliser en première intention est l’échographie à la recherche d’une disparition de l’interface hyperéchogène entre les deux groupes tendineux remplacée par un épaississement hypo-échogène et hyperhémique (fig. 4.31). Il existe un élargissement de la distance entre la peau et la corticale radiale, à comparer avec le côté controlatéral. Une ténosynovite du 2e compartiment est peu fréquente. En IRM (fig. 4.32), les anomalies sont similaires avec un hypersignal sur les séquences T2 Fat Sat et un rehaussement après injection de gadolinium. Il peut également exister une hétérogénéité de signal des tendons, un œdème des corps musculaires du premier compartiment, voire une périostite radiale [85]. Dans les symptomatologies chroniques, des douleurs peuvent être secondaires à une ténosynovite sténosante non inflammatoire des extenseurs radiaux du carpe et donc peu visible en IRM [31]. Le diagnostic différentiel principal est la ténosynovite de De Quervain mais la manœuvre de Finkelstein est alors positive. Le traitement consiste en un arrêt ou une adaptation de l’activité sportive, le port d’orthèses, des AINS ou une infiltration locale de corticoïdes. Un traitement chirurgical peut être proposé aux sportifs en cas d’échec thérapeutique.





Enthésopathie distale


L’enthésopathie distale des tendons des extenseurs radiaux du carpe est fréquente chez les joueurs de tennis [38] et favorisée par la présence d’un carpe bossu de Fiolle [48]. Il s’agit d’une protubérance osseuse siégeant à la face dorsale du poignet, à l’intersection délimitée par les bases des 2e et 3e métacarpiens, le trapézoïde et le capitatum. Cette protubérance est constituée soit par un os accessoire appelé « os styloideum », soit par des ostéophytes secondaires à une arthropathie. Les tendons sont refoulés par cette protubérance avec frottements chroniques lors des manœuvres d’inclinaison radiale et ulnaire du poignet. À l’examen clinique, il existe une tuméfaction dure, une douleur à la pression majorée par l’extension contrariée ou la flexion palmaire du poignet. Une manœuvre consistant à réveiller la douleur par une traction sur les 2e et 3e rayons alors que les autres sont fléchis est évocatrice. En radiographie standard, c’est l’incidence de profil, poignet en supination de 30° et inclinaison ulnaire de 20° qui permettra de dégager au mieux le carpe bossu [30] (fig. 4.33). Le scanner est évidemment plus performant dans son analyse fine afin de notamment déterminer si l’os styloideum est fusionné avec les bases des 2e et 3e métacarpiens (94 % des cas) ou, plus rarement, avec le capitatum ou le trapézoïde (fig. 4.34) ou, enfin, complètement indépendant [33]. En échographie, on recherche un épaississement hypo-échogène et hyperhémique des tissus mous au contact de l’enthèse distale des extenseurs radiaux du carpe, une bursite ou un kyste mucoïde associé et des signes d’enthésopathie (plus rares). Selon Bianchi et al. [13], l’os styloideum peut être différencié des ostéophytes puisqu’il se localise à hauteur de l’interligne carpo-métacarpien et non plus postérieur comme les ostéophytes. On recherche un conflit os-tendon, voire des luxations tendineuses, lors des manœuvres dynamiques d’inclinaison radiale et ulnaire du poignet. On cherche également des signes de tendinopathie des extenseurs des 2e et 3e doigts qui peuvent être irrités par la tuméfaction [95]. Le traitement est médical, associant repos, immobilisation, AINS et infiltration locale de corticoïdes. En cas d’échec, une résection chirurgicale de l’os styloideum selon la technique de Cuono et Watson est effectuée [35].





Tendinopathie du tendon long extenseur du pouce


Le tendon du muscle long extenseur du pouce est de petite taille, fragile, avec une vascularisation précaire. Il prend un trajet en baïonnette après s’être réfléchi sur le bord médial du tubercule de Lister où les frictions sont importantes. Il est donc sujet aux ténosynovites d’hypersollicitation du sportif. Cette ténosynovite peut également être secondaire à une ténosynovite du 2e compartiment en raison d’une communication physiologique de leurs gaines tendineuses. En échographie, il existe un épaississement et un épanchement dans la gaine au-dessus du tubercule de Lister et à hauteur du croisement avec les tendons extenseurs radiaux du carpe. L’épanchement ne se localise à hauteur du Lister que s’il est abondant [15]. Il existe une douleur de la face dorsale et radiale du carpe parfois associée à un crépitement. La sémiologie IRM ne présente pas de particularité en dehors du piège de l’artéfact de l’angle magique sur les séquences à TE court secondaire à l’inclinaison du tendon. La rupture complète (fig. 4.35), classiquement à hauteur du Lister, est la deuxième pathologie classique des sportifs (ski, kick boxing, tennis, plongée sous-marine) [36, 51, 87]. Elle peut être secondaire à une fracture distale du radius qui est soit peu déplacée avec intégrité du retinaculum des extenseurs et hématome qui comprime ce tendon et crée une ischémie [59], soit déplacée avec incarcération tendineuse. Cette rupture peut aussi être secondaire à une ténosynovite chronique ou encore à une infiltration de corticoïdes dans sa gaine ou dans celle des tendons du deuxième compartiment [94]. À l’examen clinique, la rétropulsion active du pouce est impossible alors que l’extension active le reste par l’action des muscles intrinsèques de ce doigt. L’échographie retrouve une gaine vide et permet la mesure de la rétraction tendineuse proximale et distale.



Les ténosynovites sont traitées médicalement en évitant les infiltrations locales de corticoïdes qui augmentent le risque de rupture [95]. Les ruptures sont traitées chirurgicalement avec si nécessaire un transfert du tendon du muscle long palmaire ou du muscle extenseur propre de l’index.




Tendinopathie du tendon fléchisseur radial du carpe


Ce tendon chemine en dehors du canal carpien, dans un dédoublement du retinaculum des fléchisseurs, et en dedans des tubercules du scaphoïde et du trapèze, pour venir s’insérer sur la base du 2e métacarpien. Il est en contact direct avec la capsule de l’articulation scapho-trapézo-trapézoïdienne (triscaphe), avec laquelle sa gaine communique fréquemment. C’est dans le canal ostéo-fibreux du trapèze qu’il est le plus vulnérable en raison d’un trajet angulé à 30° avec rotation axiale de ses fibres [78]. On démembre la tendinose, la ténosynovite et la rupture partielle ou complète [50]. La tendinopathie peut être secondaire à une arthropathie triscaphe (par conflit avec les ostéophytes) comme dans les sports de plongeon (impacts répétés à l’entrée dans l’eau) ou dans le VTT [63, 114]. Elle peut également être causée par un conflit avec une fracture du tubercule du scaphoïde ou du trapèze [125]. À l’examen clinique, il existe une douleur, plus ou moins associée à une tuméfaction, du bord radial de la face antérieure du poignet, déclenchée ou exacerbée par la flexion contrariée du poignet. Des paresthésies de l’éminence thénar sont parfois présentes en raison d’un contact intime entre le tendon fléchisseur radial du carpe et des branches palmaires thénariennes du nerf médian [74].


Les radiographies standard recherchent une arthropathie triscaphe ou des stigmates de fracture du scaphoïde ou du trapèze. En échographie (fig. 4.36), il existe un épaississement hypo-échogène du tendon et de sa gaine ainsi qu’un épanchement, voire un véritable kyste téno-synovial [59]. On visualise également les irrégularités osseuses. Dans les cas plus sévères, on observe une fissuration tendineuse longitudinale, voire une rupture complète. L’IRM (fig. 4.37 et 4.38) n’a pas de spécificité en dehors de la mise en évidence d’un œdème intra-osseux, notamment dans le cadre des arthroses triscaphes.





Le traitement est essentiellement médical associant immobilisation par attelle, AINS et infiltration locale de corticoïdes (souvent réalisée en médio-carpien). Le traitement chirurgical est envisagé en cas de persistance des douleurs (par libération du tunnel ostéo-fibreux du trapèze) ou en cas de rupture tendineuse, même si celle-ci a peu d’incidence fonctionnelle [33, 52].



Tendinopathie du tendon fléchisseur ulnaire du carpe


Le tendon distal du muscle fléchisseur ulnaire du carpe s’insère sur le pisiforme et certaines de ses fibres passent en pont sur celui-ci pour s’insérer sur les ligaments piso-unciformien et piso-métacarpien. Il s’agit du seul tendon du poignet, avec le long palmaire, qui ne possède pas de gaine synoviale en raison d’un trajet rectiligne. Sa pathologie est dominée par la tendinose et, surtout, par l’enthésopathie mécanique qui est secondaire à des microtraumatismes répétés dans le cadre d’une activité sportive (tennis, golf) ou secondaire à une arthropathie (+/– instabilité) piso-triquétrale. Cette enthésopathie mécanique est souvent associée à des dépôts d’apatite [6] susceptibles de se résorber en intra- ou péritendineux, mais également en intra-osseux (dans le pisiforme adjacent), et d’être à l’origine d’une importante réaction inflammatoire [33]. À l’examen clinique, il s’agit d’une douleur du versant ulnaire du poignet, exacerbée par la pression localisée, les mouvements d’inclinaison ulnaire et radiale du poignet, de flexion contrariée et de prono-supination. Il peut également exister des troubles sensitifs de la face palmaire de l’éminence hypothénar en raison de la proximité anatomique du tendon avec les rameaux palmaires du nerf ulnaire.


Sur les radiographies standard, on recherche des calcifications à proximité de la corticale antérieure du pisiforme et une arthropathie piso-triquétrale, notamment grâce aux clichés de profil et en supination à 30° ainsi qu’à l’incidence de Garraud (supination maximale et extension). Ces calcifications sont parfois invisibles sur de simples radiographies. L’échographie (fig. 4.39) les dépiste alors sous forme de spots hyperéchogènes, associés à un épaississement tendineux, des irrégularités corticales du pisiforme (en cas de résorption osseuse des calcifications) et une importante hyperhémie au Doppler puissance. On recherche également la présence d’un kyste issu de l’articulation piso-triquétrale, associé ou comme diagnostic différentiel. Le scanner est très performant dans la détection des irrégularités corticales du pisiforme, des calcifications et des remaniements dégénératifs de l’articulation piso-triquétrale.


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Apr 24, 2017 | Posted by in RADIOLOGIE | Comments Off on 4: Imagerie du poignet et de la main

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