Chapitre 68 Vitréorétinopathie exsudative familiale
La vitréorétinopathie exsudative familiale est une affection héréditaire, décrite pour la première fois en 1969 par Criswick et Schepens [2]. Il s’agit d’une anomalie du développement de la vascularisation rétinienne périphérique responsable de complications néovasculaires, exsudatives et rétractiles. La vitréorétinopathie exsudative familiale se complique de décollement de rétine tractionnel et exsudatif dans 20 % des cas [6, 11]. Sa fréquence dans la population générale est mal connue. Elle est responsable de 13 % à 16 % des décollements de rétine de l’enfant [1, 12].
Génétique
Différents modes de transmission ont été décrits. Il s’agit le plus souvent d’une hérédité sur un mode autosomique dominant, à expressivité variable (Fig. 68-1). Deux gènes ont été identifiés [8, 10], FZD4 et LRP5 : ils ne sont retrouvés que dans 40 % des cas de transmission autosomique dominante, ce qui suggère l’existence d’autres gènes encore inconnus [5]. Les vitréorétinopathies exsudatives familiales peuvent également être transmises sur un mode autosomique récessif (LRP5) [4] — dans ce cas, l’atteinte est souvent plus sévère et plus précoce — ou encore sur un mode récessif lié à l’X. Un dépistage familial et un conseil génétique sont recommandés.
Description clinique
Le diagnostic des vitréorétinopathies exsudatives familiales repose essentiellement sur la clinique. Il s’agit d’une atteinte strictement ophtalmique, d’aspect très similaire à la rétinopathie des prématurés. On observe une zone périphérique rétinienne temporale avasculaire, l’évolution laissant apparaître des exsudats, des néovaisseaux prérétiniens puis un décollement de rétine tractionnel et/ ou exsudatif. L’aspect du fond d’œil est très variable, allant d’un arrêt brutal de la vascularisation à de larges plages exsudatives périphériques associées à des membranes néovasculaires fibreuses qui étirent les vaisseaux rétiniens vers la région temporale, responsables de plis rétiniens et d’ectopie maculaire (fig. 68-2).
Dans les formes sévères, en l’absence de traitement, l’évolution se fait vers le décollement de rétine tractionnel (fig. 68-3).
Fig. 68-3 Atteinte sévère chez un enfant de 18 mois. Échec du traitement tardif du décollement de rétine tractionnel et exsudatif. a. OEil droit. b. et c. OEil gauche
Il existe une classification clinique revisitée par Pendergast et Trese [7] se rapprochant de celle de la rétinopathie des prématurés (Tableau 68-I).
Aspect clinique | |
---|---|
Stade 1 | Rétine périphérique avasculaire sans vascularisation extrarétinienne |
Stade 2 A B | Rétine périphérique avasculaire avec vascularisation extrarétinienne |
Stade 3 A B | Décollement de rétine subtotal n’intéressant pas la macula |
Stade 4 A B | Décollement de rétine subtotal intéressant la maculaStay updated, free articles. Join our Telegram channelFull access? Get Clinical TreeGet Clinical Tree app for offline access |