56: Décollements de rétine dégénératifs: épithéliopathie rétinienne diffuse

Chapitre 56 Décollements de rétine dégénératifs


épithéliopathie rétinienne diffuse



L’épithéliopathie rétinienne diffuse est une forme chronique de choriorétinopathie séreuse centrale et s’accompagne de décollements séreux rétiniens chroniques du pôle postérieur. Elle se distingue de la choriorétinopathie séreuse centrale par des points de fuite multiples du pôle postérieur mais aussi de la moyenne périphérie rétinienne associés à des altérations diffuses de l’épithélium pigmentaire du pôle postérieur avec d’éventuelles coulées gravitationnelles observées au décours de l’évolution. Cependant, dans de rares cas, l’épithéliopathie rétinienne diffuse peut se compliquer d’un décollement de rétine exsudatif bulleux et inférieur décrit initialement par Uryama [10] et Gass [2]. Rares (5 % des choriorétinopathies séreuses centrales dans une série de quatre-cent quarante-cinq cas [7]), ces décollements de rétine surviennent chez des patients d’âge moyen (trente-cinq à quarante-cinq ans) avec souvent des antécédents d’épithéliopathie rétinienne diffuse connus, avec la même prédominance masculine (80 % à 90 % des cas), principalement chez des sujets d’origine asiatique [6, 7, 9]. La cortisone est également un facteur déclenchant ou aggravant et des cas sont décrits lors de la grossesse [3], lors d’une corticothérapie générale [6, 7] ou chez les sujets greffés [4]. Si dans l’épithéliopathie rétinienne diffuse, des anomalies focales ou diffuses des jonctions des cellules de l’épithélium pigmentaire permettent l’accumulation sous-rétinienne de liquide venant de la choroïde, la physiopathogénie de ces décollements de rétine inférieurs bulleux est mal comprise.



Diagnostic


Le patient consulte pour une baisse d’acuité modérée, un flou visuel, des métamorphopsies ou des corps flottants. Le fond d’œil montre la présence d’altérations diffuses de l’épithélium pigmentaire du pôle postérieur sans inflammation, associées à un décollement de rétine inférieur bulleux à liquide mobile plus ou moins fibrineux, uni- ou bilatéral, atteignant ou non la macula et sans déhiscence (fig. 56-1). L’angiographie à la fluorescéine permet le diagnostic et montre, outre les altérations diffuses de l’épithélium pigmentaire et les coulées gravitationnelles, la présence de points de fuite multiples au pôle postérieur, en péripapillaire mais aussi en moyenne périphérie rétinienne, remplissant d’éventuels décollements de l’épithélium pigmentaire de taille variable [8] (fig. 56-2). L’angiographie à la fluorescéine est essentielle pour faire le diagnostic différentiel avec la maladie de Harada, car une corticothérapie peut aggraver ces décollements de rétine associés à une épithéliopathie rétinienne diffuse [6]. L’angiographie au vert d’infracyanine (ICG) est utile pour compléter le bilan, montrant aux temps précoces les points de fuite et aux temps tardifs les plages d’hypoou hyperfluorescence correspondant aux altérations diffuses de l’épithélium pigmentaire [5] (fig. 56-3). L’OCT contribue au diagnostic [6, 7], montrant les décollements séreux rétiniens et éventuels décollements de l’épithélium pigmentaire maculaires ou périphériques uniques ou multiples et de taille variable ainsi que le décollement de rétine inférieur associé.


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Fig. 56-1 Épithéliopathie rétinienne diffuse. Homme de 42 ans. Multiples points de fuite chroniques et décollement de rétine inférieur bilatéral. (Fig. 56-1 à 56-4 : même patient.) a. Œil droit. b. Œil gauche. Aspect du fond d’œil avec cicatrices de laser au niveau des points de fuite, altérations diffuses de l’épithélium pigmentaire et décollement de rétine inférieur.

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Jun 3, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 56: Décollements de rétine dégénératifs: épithéliopathie rétinienne diffuse

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