Cas 66 Lésions du rachis cervical, thoracique et lombal associées à une blessure de pied, dans les suites d’un accident de moto
ANTÉCÉDENTS
Il y a 4 ans, il a été impliqué dans un accident de moto au cours duquel il a été propulsé en l’air et a atterri sur le dos. Il a vu des chirurgiens orthopédistes et des neurochirurgiens en raison de ses symptômes persistants. Il prend actuellement du paracétamol et des AINS pour ses douleurs rachidiennes et ses céphalées, mais sans obtenir beaucoup de soulagement. Il m’a montré une lettre de l’un des chirurgiens qu’il avait vus. Le chirurgien y indiquait qu’il pensait que le patient « exagérait la gravité de ses symptômes cervicaux, thoraciques et lombaux et qu’ils ne seraient pas liés à l’accident de moto ». Cependant, le patient m’a dit qu’il était asymptomatique avant l’accident de moto.
DOLÉANCES ET SIGNES FONCTIONNELS (fig. 66.1)
1. Une cervicalgie constante bilatérale entraînant d’intenses céphalées se situant en région occipitale et derrière les oreilles. Il n’y a pas d’irradiation dans les membres supérieurs. Ses symptômes sont aggravés par la toux qui peut de plus aggraver les céphalées, et par le regard vers le bas quand le patient lit.
2. Des douleurs chroniques et permanentes du bas du dos avec irradiation dans la face postérieure de la cuisse droite, liées à l’activité ; la station assise peut par exemple entraîner une augmentation de la douleur. Les symptômes sont également aggravés par la toux et en étant au lit, la nuit ; au lever le matin, le bas de son dos est raide et douloureux.
3. Une douleur du pied gauche, en particulier sur la face latérale de la cheville et sur le dos du pied où il a été victime de blessures importantes lors de l’accident. Il ne peut pas mettre de chaussure gauche en raison d’une hypersensibilité du dos du pied.
4. Une douleur intermittente du rachis thoracique supérieur approximativement niveaux T2 à T4.
EXAMEN CLINIQUE
Les amplitudes de mobilité active du rachis cervical ont été mesurées grâce à un instrument CROM (voir tableau 66.1).
D’autres tests du rachis cervical et de la région cervicoscapulaire ont été effectués pour vérifier les douleurs d’origine cervicale, comme indiqué dans le tableau 66.2.
Commentaires du patient | |
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Rotation gauche + extension | Provoquait une douleur sur le côté gauche, approximativement sur le niveau C1–C3 |
Rotation droite + extension | Provoquait une douleur sur le côté droit, approximativement sur le niveau C1–C3 |
Traction du rachis cervical | Indolore |
Compression du rachis cervical | Indolore |
Pression vers le bas de l’épaule | Indolore |
Pression de la zone gâchette du trapèze | Provoquait une douleur de la zone gâchette droite |
Les amplitudes de mouvement du rachis lombal ont été mesurées (tableau 66.3).
Amplitudes approximatives | Commentaires du patient | |
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Flexion | Doigts sur les chevilles | Provoquait une douleur du bas du dos |
Extension | Limitée d’environ 15 % | Provoquait une douleur du bas du dos |
Inclinaison latérale gauche | Doigts sur les genoux | Indolore |
Inclinaison latérale droite | Doigts sur les genoux | Provoquait des « picotements » allant du bas du dos à l’arrière de sa jambe droite et du gros orteil droit |
Rotation gauche | Complète | Indolore |
Rotation droite | Complète | Indolore |
La fausse rotation du pelvis était indolore.
Tous les mouvements du rachis thoracique étaient complets et indolores.