Chapitre 60 Anesthésie des traumatisés du membre pelvien

B. Dabo

Ce que vous savez déjà

• En dehors de l’urgence (hémorragie, ischémie, fracture ouverte, luxation), le blessé doit être à jeun depuis au moins 6 heures (délai légal) pour pouvoir subir une anesthésie générale.

• Une rachianesthésie, une péridurale ou un bloc tronculaire peuvent également être réalisés, mais avec certaines précautions que nous verrons plus loin.

• Dans tous les cas, il faut un bilan préopératoire, une vacuité gastrique, la présence de matériel de ventilation, d’aspiration, d’intubation et de défibrillation.

Ce que nous pouvons préciser

Rachianesthésie

Elle consiste en l’injection, dans des conditions d’aseptie chirurgicale strictes, de drogues dans le liquide céphalorachidien, par ponction lombaire au niveau de L2-L3 ou L3-L4.

L’étendue de l’analgésie dépend :

• du volume injecté ;

• de la vitesse d’injection ;

• de la densité du liquide ;

• de la position du malade.

Les produits injectés sont des anesthésiques locaux, associés éventuellement à des morphiniques, qui en augmentent la durée d’action. Celle-ci peut atteindre de 1 à 4 heures selon le produit utilisé.

Anesthésie péridurale

C’est une anesthésie de conduction des fibres nerveuses du système nerveux sympathique, des fibres sensitives et des fibres motrices. L’injection se fait dans l’espace péridural, espace virtuel (où règne une pression négative) repéré à l’aide d’une aiguille douce à travers laquelle on peut monter un cathéter.

L’anesthésie dépend :

• du volume injecté ;

• de la position du malade ;

• de l’âge du malade ;

• de la concentration d’anesthésique.

Les produits injectés sont des anesthésiques locaux plus ou moins des morphiniques. La mise en place d’un cathéter permet une anesthésie de très longue durée.

Contre-indications de ces deux types d’anesthésie

Dues à la technique

• Hypocoagubilités spontanées ou acquises (traitement anticoagulant) : elles entraînent un risque d’hématomes pouvant être responsables d’une paraplégie parfois irréversible due à une compression médullaire.

• Infections cutanées du dos, septicémie, bactériémie.

• Affection neurologique, affection de la moelle épinière, lésions du système nerveux central (infectieuses, tumorales).

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