Chapitre 6 Greffes composées
Les greffes composées sont connues depuis de nombreuses années. Les fragments de pavillon auriculaire ou de la région nasale réimplantés après arrachement, décrits par Souslov (1898) puis Konig (1914), ont permis a Brown et Cannon (1946) de décrire la technique qui, depuis, s’est affinée. Souvent décriée en raison d’échec ou nécrose partielle, cette méthode reste, à notre avis, lorsque ses indications en sont bien posées, une méthode de choix permettant souvent une reconstruction à la fois anatomique et esthétique.
Greffes cutanéoadipeuses prélevées au punch
Ces greffes consistent en une greffe composée d’épiderme–derme associée au panicule adipeux. Ce type de greffe peut être utilisable sur la pointe du nez chez les sujets présentant une peau épaisse ou séborrhéique.
Ce type de greffe remplace avantageusement la simple greffe de peau [1–4] en apportant une épaisseur plus importante, et permet ainsi de reconstruire au mieux le contour de la pointe nasale.
Ces greffes sont classiquement réalisées pour des lésions de 4 à 8 mm, difficilement suturables, notamment au niveau du lobule nasal (figure 6.1). Le prélèvement est effectué chez les enfants au niveau du lobule auriculaire et chez les patients plus âgés au niveau d’une ride glabellaire ou dans le sillon nasogénien, à l’aide d’un punch du même calibre que celui qui a permis l’exérèse circulaire de la lésion. Puis la greffe est fixée à la périphérie par 6 à 8 points non serrés d’un fils de type polyamide 6/0.
Certains auteurs étendent l’indication des greffes cutanéoadipeuses pour des lésions de taille plus importante en allant jusqu’à 36 mm2 [5,6] et en prenant des greffes avec 1 à 5 mm d’épaisseur de tissu adipeux, plus ou moins associées à un round block.
Leurs résultats semblent satisfaisants avec peu de nécrose de la greffe (une nécrose complète dans la série de Holt sur 100 patients [6]). L’extension de la technique semble présenter un intérêt notamment pour les patients désirant un geste simple, rapide et sous anesthésie locale.
Greffes chondrocutanées
Le plus souvent d’origine auriculaire, une greffe chondrocutanée peut également être d’origine nasale, prélevée sur l’aile narinaire controlatérale lorsque l’orifice narinaire controlatéral a un diamètre permettant une réduction sans conséquence fonctionnelle.