19: La réhabilitation esthétique: l’otopoïèse

Chapitre 19 La réhabilitation esthétique : l’otopoïèse







Technique chirurgicale


L’otopoïèse est réalisée en deux temps séparés de 4 mois. Un troisième temps est parfois nécessaire. En cas d’anotie (type IV), il est parfois nécessaire de poser un expandeur cutané 2 mois avant le premier temps d’otopoïèse.




Premier temps : réalisation d’un greffon tridimensionnel de cartilage costal


Le cartilage de la 6e à la 8e côtes (K6 à K8), du côté controlatéral à l’oreille à reconstruire, est prélevé. Le geste est facilité par l’utilisation de ciseaux bipolaires permettant d’effectuer un prélèvement extrapérichondral exsangue (figures 19.2 et 19.3).




L’intégrité de la plèvre pariétale doit impérativement être vérifiée avant de refermer, en recherchant l’apparition de bulles lors de la ventilation en hyperpression (test de fuite). Ce risque prédomine en regard de la jonction ostéocartilagineuse. En cas de perforation, la plèvre pariétale sera étanchéifiée par l’intermédiaire des muscles intercostaux. Les plans musculaires et cutanés sont soigneusement refermés sur un drain aspiratif, et une radiographie pulmonaire de contrôle est demandée en postopératoire et après l’ablation du drainage au 2e jour pour prévenir un pneumothorax. Une radiographie thoracique préopératoire est nécessaire afin d’éliminer une aplasie pulmonaire qui contre-indiquerait la thoracotomie.


Les différentes pièces cartilagineuses costales sont sculptées et assemblées grâce à du fil métallique, de manière à former une armature de pavillon tridimensionnelle. Les dimensions de cette maquette doivent correspondre à celles de l’oreille controlatérale. Le cartilage commun des 6e et 7e côtes sert de support pour les greffons qui formeront l’hélix et l’anthélix. Cette console cartilagineuse est évidée en avant pour former la dépression conquale. La partie inférieure constitue l’armature du lobule. Un greffon cartilagineux est en avant pour constituer le tragus (figure 19.4).



La région rétroauriculaire doit être soigneusement préparée et rasée sur quelques centimètres. Par une incision rétroauriculaire en V couché de taille limitée (5 à 6 cm), on réalise un décollement sous-cutané dans la région temporomastoïdienne débordant l’emplacement du futur pavillon. Le décollement doit se situer au-dessus du fascia temporalis superficialis (FTS), sous les follicules pileux. Un décollement trop profond compromettrait la finesse des reliefs. Les reliquats de cartilages natifs sont soigneusement retirés, en prenant soin de ne pas transfixier la peau.


Dès le premier temps, un petit greffon cartilagineux costal de forme semi-lunaire est mis en place sous le FTS, face concave vers le bas. Ce greffon servira de cale pour surélever le pavillon lors du deuxième temps chirurgical. En cas d’épaisseur insuffisante, deux greffons doivent être juxtaposés, solidarisés par des fils métalliques.


La maquette est positionnée, inclinée en haut et en arrière, le pôle supérieur à hauteur de la ligne sourcilière (figure 19.5a). Puis, la coaptation cutanée est assurée par un drain aspiratif doux (EmoDrain™) qui doit être maintenu sans aucun clampage pendant 7 jours (figure 19.5b).



Dès le premier temps, la partie inférieure du sillon rétroauriculaire est modelée.




Complications





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Apr 27, 2017 | Posted by in CHIRURGIE | Comments Off on 19: La réhabilitation esthétique: l’otopoïèse

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