2: Sous-unités de la face

Chapitre 2 Sous-unités de la face





Présentation générale


La segmentation de la face en sous-unités esthétiques (SUE) est bien codifiée dans les arts plastiques comme en chirurgie réparatrice faciale. La représentation morphoanatomique des SUE cherche à reproduire le volume, la texture ainsi que l’éclat de chaque SUE.


En chirurgie réparatrice, il s’agit plus précisément de reconstruire une SUE faciale dans sa continuité trophique et de l’animer pour qu’elle reproduise l’ensemble des expressions faciales en harmonie avec les autres SUE. L’animation harmonieuse et l’isotrophicité peuvent être altérées par de nombreux facteurs, notamment une cicatrisation rétractile sclérosante ou au contraire hypertrophique et fibrosante.


Il importe de connaître les SUE de la face afin de pouvoir minimiser les rançons cicatricielles. La chirurgie réparatrice du visage est complexe en raison des variations de trophicité, des lignes de tension superficielles et des sphincters. Les praxies orofaciales et la mimique deviennent matures grâce à un apprentissage moteur, sensoriel mais aussi culturel. C’est l’intégrité de la motricité faciale qui permet ces fonctions très importantes.


L’involution philogénique du fascia corporalis ne laisse subsister que le muscle platysma, celui-ci étant récupéré par la fonction de communication, praxie la plus évoluée.


Les rides d’expression, quant à elles, correspondent à la séquelle statique d’une histoire dynamique. Ces rides d’expression, en association avec le plissement secondaire à la ptose gravitationnelle, segmentent la face.


Le vieillissement conduit à une segmentation statique de la face, l’enveloppe cutanée étant devenue trop grande pour que les structures sous-jacentes soient redrapées avec précision. La perte de l’élasticité du derme et l’involution trophique du tissu adipeux inversent le rapport entre contenu et contenant. Il existe un excès de peau non rétractile ; celui-ci favorise le recouvrement des pertes de substance par des lambeaux locaux de glissement. La tension des sutures est faible, ce qui évite les cicatrices hypertrophiques. Chez le sujet jeune, la peau élastique est au contraire suturée sous tension. Les SUE mal définies en surface ne dissimuleront pas, à leur jonction, une cicatrice hypertrophique.


La notion de SUE de la face n’est donc pas un simple découpage morphoanatomique pour apprenti barbier, mais une organisation dynamique et évolutive conditionnée par la mimique, les praxies orofaciales en général et le vieillissement des différentes couches tissulaires.


Nous allons d’abord décrire globalement les SUE, avant de les analyser chacune du point de vue de son évolution trophique et dynamique.


Les notions de réflexion de la lumière, de texture ou d’éclat de la peau sont des repères de cosmétologie qui sont fonction de l’évolution trophique du visage.


Dans la fonction de communication, le regard, le sourire, l’articulé dentaire et l’expressivité sourcilière sont les repères les plus importants. Ces SUE font la différence sur le plan de la séduction et de l’émotion.


Toute altération trophique ou dynamique peut ainsi avoir de grandes conséquences et appauvrir le potentiel médiologique de cette interface. C’est la raison pour laquelle la chirurgie de la face se doit d’être préservatrice de la fonction mais aussi s’attacher à reproduire la morphologie.


Apr 27, 2017 | Posted by in CHIRURGIE | Comments Off on 2: Sous-unités de la face

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