CHAPITRE 6 S. ARSÈNE, F. AUDREN, C. BENSO-LAYOUN, E. BUI QUOC, D. DENIS, F. MATONTI, A. PÉCHEREAU, R. SEKFALI and E. ZANIN I DÉFINITION ET CLASSIFICATIONS DES AMBLYOPIES Comment expliquer au(x) parent(s) ce qu’est une amblyopie ? Comment l’expliquer à l’enfant également, car il ou elle veut savoir même à quatre ou cinq ans pourquoi il ou elle va voir si souvent un docteur et pourquoi on le tracasse avec la mise en place d’un pansement, si joli ou si coloré soit-il! Dans ce cadre, l’amblyopie fonctionnelle est définie comme une baisse de la vision d’un œil par rapport à l’autre alors qu’il n’est retrouvé aucune anomalie anatomique de l’œil ou des voies visuelles [1].Il existe trois causes à cette amblyopie fonctionnelle : l’anisométropie, le strabisme, la privation visuelle — nous y reviendrons dans la section suivante : « Pourquoi un œil devient amblyope ? ». Rappelons : – dans l’anisométropie, l’amblyopie est induite par le flou d’une image ; – dans le strabisme, l’amblyopie est un mécanisme antidiplopique avec suppression d’une des deux images ; – dans la privation, c’est l’absence d’une image qui induit l’amblyopie. Ainsi, finalement, on pourrait modifier la définition : l’amblyopie est toujours fonctionnelle et, parfois, une part organique se surajoute (et/ou est un des mécanismes expliquant la part fonctionnelle). On pourrait également supprimer la définition de l’amblyopie organique ou de l’amblyopie mixte (fonctionnelle et organique), en disant que l’amblyopie « organique » est toujours mixte. De plus, il faut souligner la différence de terminologie entre les francophones et les anglophones — si l’auteur de ces lignes était polyglotte, il aurait tenté d’analyser les subtilités de définitions dans d’autres langues ; nous nous contenterons de la langue de Shakespeare qui s’opposera à celle de l’auteur de notre Bourgeois Gentilhomme que nous évoquions plus haut. Von Noorden rappelle la définition de l’amblyopie fonctionnelle outre-Atlantique [8] : il s’agit d’une diminution de la vision du fait d’une privation visuelle ou bien du fait d’une anomalie de l’interaction binoculaire — dans laquelle nous autres francophones pouvons ranger à la fois l’amblyopie strabique et l’amblyopie anisométropique puisque, dans ce cas, l’interaction binoculaire est perturbée non pas par une déviation angulaire motrice mais par l’asymétrie de l’image, l’une étant nette et l’autre floue… Citons la définition in extenso de von Noorden : « Decrease of visual acuity by pattern vision deprivation or abnormal binocular interaction for which no causes can be detected by the physical examination of the eye. » Par opposition, l’amblyopie organique est celle des « patients with loss of vision in one eye caused by retinal damage that is not detectable with the ophtalmoscope », c’est-à-dire de patients dont la baisse de vision est due à des lésions rétiniennes non détectables à l’ophtalmoscope ; ces lésions sont plus loin définies comme « subtle, sub-ophtalmoloscopic morphologic changes », c’est-à-dire discrètes, infra-ophtalmoscopiques. Il faut rappeler que cette définition de von Noorden est ancienne, son magnifique ouvrage datant de 1974, c’est-à-dire à une époque qui ne connaissait pas la tomographie en cohérence optique ou l’électrorétinogramme multifocal, lesquels outils permettent désormais de faire le diagnostic de ces baisses d’acuité visuelles à fond d’œil « normal ». il faudrait donc désormais oublier le terme d’organic amblyopia qui ne correspond plus à une réalité dans la langue anglaise. En français, ce terme devrait peut-être aussi être abandonné, car il correspond en fait à une amblyopie « fonctionnelle » mais de cause organique/anatomique puisque, comme souligné plus haut, toute amblyopie est fonctionnelle ; ceci est confirmé par le fait que finalement l’ancienne définition francophone d’« amblyopie fonctionnelle » est l’équivalent à celle anglophone d’« amblyopia ». Il faut donc définir l’amblyopie relative et l’amblyopie absolue. – dans la définition, les différentiels de vision entre les deux yeux correspondent aux lignes de LogMAR ; – au cours du traitement de l’amblyopie, la progression initiale qui peut sembler faible en acuité décimale est significative en échelle logarithmique [2] : ainsi, si on passe de 0,10 à 0,20 en décimale, on a franchi trois lignes logarithmiques, ce qui est mieux que de passer de 0,40 à 0,63 (deux lignes logarithmiques) (tableau 6-I). Tableau 6-I – Concordances entre échelle logarithmique et échelle décimale (Monoyer). En ce qui concerne l’amblyopie binoculaire, on rappelle que la vision binoculaire normale est de 30 secondes d’arc ou moins — seul le test TNO peut déterminer cette vision binoculaire normale, puisque le test de Wirt ne teste que 40 secondes d’arc maximum (test des losanges : de 800″ à 40″ ; test des animaux : 400″, 200″ ou 100″ ; test de la mouche 3 000’’) et que le test de Lang de type I correspond à 1 200″ pour le chat, 600″ pour l’étoile et 550″ pour la voiture. – « déficience visuelle modérée » : vision entre 6/60 et 6/18 (1,0 LogMAR à 0,48 LogMAR) ; – « déficience visuelle sévère » : acuité visuelle entre 6/60 et 3/60 (1,3 à 1,0 LogMAR) ; – « cécité » : acuité visuelle < 3/60 (< 1,3 LogMAR ou encore < 0,05 ou 1/20). La fonction visuelle ne se limite pas à l’acuité visuelle et il existe, en cas d’amblyopie monoculaire, une altération des autres fonctions visuelles : vision des couleurs, fonction de sensibilité aux contrastes [7], etc. Ces anomalies sensorielles s’accompagnent d’anomalies motrices, tant on sait que la fonction visuelle est sensorielle et motrice. Rendons hommage au professeur Quéré et au docteur Delplace qui ont si bien montré ces anomalies des saccades et des poursuites de l’œil amblyope par leurs travaux en électro-oculographie [5, 6], poursuivis bien plus tard par d’autres en vidéo-oculographie [3]. 1. Audren, F. Physiopathologie de l’amblyopie fonctionnelle et de l’amblyopie organique. Cahiers de Sensorio-Motricité. Nantes: A & J Péchereau éditeurs, FNRO Éditions, 2009; 75–87. 2. Cordonnier, M. Mesure de l’acuité visuelle. Nantes: A & J Péchereau éditeurs, FNRO Éditions, 2009; 29–40. 3. Niechwiej-Szwedo, E, Kennedy, SA, Colpa, L, Chandrakumar, M, Goltz, HC, Wong, AM. Effects of induced monocular blur versus anisometropic amblyopia on saccades, reaching, and eye-hand coordination. Invest Ophthalmol Vis Sci. 2012; 53:4354–4362. 4. Péchereau, A. Principes du traitement de l’amblyopie. In: L’amblyopie. XXXIIe Colloque de Nantes (2007). Nantes: A & J Péchereau éditeurs, FNRO Éditions; 2009:87–96. 5. Quéré, M-A. Abnormal ocular movements in amblyopia. Trans Ophthalmol Soc U K. 1979; 99:401–406. 6. Quéré, M-A, Delplace, M-P. Les incomitances des ésotropies fonctionnelles. Ann Ocul (Paris). 1972; 205:533–548. 7. Repka, MX, Kraker, RT, Beck, RW, Cotter, SA, Holmes, JM, Arnold, RW, Astle, WF, Sala, NA, Tien, DR, Pediatric Eye Disease Investigator Group. Contrast sensitivity following amblyopia treatment in children. Arch Ophthalmol. 2009; 127:1225–1227. 8. Von Noorden, G. Binocular vision and ocular motility, 6th ed. St Louis: Mosby, 2002. II POURQUOI UN ŒIL DEVIENT-IL AMBLYOPE ? L’amblyopie, dont la signification selon son étymologie grecque est une « vue » « faible » (αμβλεια), est fondamentalement la cause d’une asymétrie entre l’image perçue/transmise/intégrée en provenance d’un œil par rapport à l’autre. Nous reviendrons sur ces notions de perception, de transmission et d’intégration de l’information sensorielle. Il est déjà parfois malaisé d’expliquer à un parent ce qu’est l’amblyopie de leur enfant et le praticien est parfois pris au dépourvu quand il tente d’expliquer les problématiques d’une amblyopie « mixte » — par exemple, une cataracte congénitale unilatérale opérée, donc organique, mais aussi fonctionnelle puisque, bien entendu, cet œil atteint a un strabisme, un nystagmus pourquoi pas, et une anisométropie puisqu’il a été implanté à l’âge de trois mois avec un calcul d’implant difficile puisque l’œil atteint sa taille adulte entre deux et trois ans… Nous nous éloignons de notre sujet, certes, mais il n’est pas forcément plus facile d’expliquer une simple amblyopie strabique. Or, il est fondamental de comprendre pourquoi un œil devient amblyope, afin de le faire comprendre, car si la pathologie est bien comprise, le traitement sera d’autant mieux conduit. L’amblyopie monoculaire, c’est une vision plus faible d’un œil par rapport à l’autre : la réponse simple qu’on peut donner à un patient ou à ses parents qui s’interroge sur ce qu’est cette « amblyopie » qu’il va falloir « rééduquer », c’est que les connexions entre l’œil et la partie du cerveau qui intègre le message visuel ne sont pas normales/parfaites. En somme, le récepteur (la caméra vidéo) fonctionne, mais les câbles sont défectueux… L’auteur est bien conscient du raccourci qu’il fait, mais cela peut aider les parents. Ils vont poser une seconde question : « Pourquoi mon enfant est amblyope ? » ; il va falloir répondre que ce câblage se met en place pendant une période de croissance/de maturation qui se poursuit jusqu’à six, huit, dix ans après la naissance. Pendant cette période de maturation de la vision, l’altération de l’expérience visuelle perturbe le développement harmonieux, équilibré et symétrique de la vision d’un œil par rapport à l’autre, et la plasticité cérébrale qui existe a alors un effet négatif et délétère. Mais il faut précisément profiter de cette plasticité cérébrale encore présente pour utiliser ses effets positifs et traiter l’amblyopie, de façon efficace, énergique et déterminée, tout en évitant de parler de « rééducation de l’amblyopie », expression affreuse qui ramène à une notion de « tare » terrible, de fardeau, qu’il va en plus falloir traiter par le « fardeau » de l’occlusion (burden en anglais : voir « the burden of subsequent amblyopia therapy » évoqué par des auteurs du PEDIG [1] — car soyons conscients de certains présupposés de ces études, à savoir dévaloriser l’utilisation du traitement efficace de l’amblyopie qu’est l’occlusion.) Bref, il faut parler de traitement ou de thérapeutique de l’amblyopie, dont nous allons revenir maintenant sur les causes. Il faut distinguer trois mécanismes amblyopigènes (fig. 6-1) : Fig. 6-1 Modèle classique pour expliquer l’amblyopie : asymétrie, compétition entre l’information sensorielle en provenance des deux yeux. (D’après Barret, 2004 [2].) En cas de privation monoculaire, il existe une privation de contraste. C’est ce qui se passe dans la cataracte congénitale unilatérale (ou dans le ptosis complet, par exemple) (fig. 6-2). Une des deux images ne parvient pas à la rétine. Fig. 6-2 Privation monoculaire par privation des contrastes : modèle de la cataracte congénitale unilatérale. En cas d’anisométropie, une des deux images est nette, alors que l’autre (la réfraction n’étant pas corrigée) est floue, avec privation des hautes fréquences spatiales (fig. 6-3). Enfin, en cas de strabisme, les deux axes visuels n’étant pas alignés, il existe deux images non superposées. Pour éviter la diplopie, il existe une suppression d’une image (sous-tendue par une modification de la balance entre des neurones excitateurs et des neurones inhibiteurs, avec mise en jeu de neurotransmetteurs également inhibiteurs ou excitateurs) et, lorsque cette suppression affecte toujours l’image en provenance du même œil, en l’absence d’alternance du strabisme, une amblyopie s’installe (fig. 6-4). Ces trois mécanismes basiques sont bien sÛr intriqués, l’amblyopie pouvant induire une anisométropie (myopisation de l’œil amblyope) ou le strabisme (strabisme sensoriel), l’anisométropie pouvant induire un strabisme. Nous évoquions en introduction la problématique de la cataracte congénitale unilatérale opérée. Prenons l’exemple d’une anomalie de Peters bilatérale, ayant eu une greffe de cornée bilatérale, avec asymétrie du résultat réfractif du fait d’une kératométrie différente des cornées ; dans ce cas existent un strabisme, une anisométropie, une amblyopie binoculaire avec un œil amblyope relativement à l’autre (fig. 6-5 et 6-6). Fig. 6-5 Amblyopie intriquée : anomalies Ainsi, dans l’amblyopie mixte, il existe une intrication de ces mécanismes. Rappelons que ce que nous définissons comme une amblyopie mixte, c’est la conjonction d’une amblyopie fonctionnelle — strabique, anisométropique, de privation « simple » comme un ptosis complet — et une anomalie organique oculaire, curable ou pas… Une cataracte peut être opérée certes, mais ne restitue pour autant pas un œil ad integrum puisqu’il existe la problématique chez l’enfant de l’implant et de l’absence d’accommodation qui perturbe de façon conséquente l’équilibre entre les deux yeux. La cataracte congénitale est une cause d’amblyopie à la frontière entre le fonctionnel et l’organique. D’autres anomalies correspondent plus précisément à la définition anglo-américaine stricte de l’« organic amblyopia » — que rappelle von Noorden : « loss of vision in one eye caused by retinal damage that is not detectable with the ophthalmoscope » [11] — et que nous appelons en Europe plutôt les baisses d’acuité visuelles inexpliquées, mais qui, grâce aux progrès de définitions des méthodes d’imagerie anatomique et fonctionnelle de la rétine, peuvent avoir une explication trouvée. Parallèlement, ces « amblyopies organiques » correspondent parfois plutôt à des cas de malvoyance ou mauvaise vision d’étiologie variée : aniridie, albinisme, tropie nystagmique… Ce développement visuel a lieu pendant une période précise après la naissance. Ce sont Hubel et Wiesel qui ont défini la période sensible ou période critique du développement visuel, montrant que les neurones du cortex visuel primaire ont des propriétés précises, par exemple de sélectivité à l’orientation ou de binocularité, et que ces propriétés ne sont pas innées mais acquises pendant une période définie en postnatal. De plus, une altération précoce de l’expérience visuelle perturbe ce processus normal de développement. Enfin, si on induit expérimentalement une altération précoce de l’expérience visuelle mais qu’on rétablit ensuite une expérience visuelle normale avant une certaine date, il peut y avoir une réversibilité des altérations des propriétés neuronales lésées. Hubel et Wiesel ont dénommé cette période de temps la « period of susceptibility » du développement visuel, puis « critical period » et « sensitive period » 5–9, 13]. Il n’existe pas une période sensible du développement visuel mais plusieurs, dépendant au plan fondamental de la propriété visuelle étudiée et du type de neurone visuel étudié. Schématiquement, plus l’intégration perceptive est complexe, plus la période sensible est longue [3]. Lorsqu’on représente une courbe schématique de la période sensible du développement visuel, le plus souvent en cloche, son début est imprécis et elle ne se termine pas (fig. 6-7)… Plus l’altération de l’expérience visuelle est précoce, plus les dommages sont importants. De fait, en cas par exemple de cataracte congénitale survenue dans la première année de vie, le risque d’amblyopie est majeur si la privation visuelle est longue, ce qui est souvent difficile à évaluer car la cataracte peut avoir été partielle non obturante puis s’être majorée, ou bien présente depuis plusieurs mois mais découverte tardivement du fait de la leucocorie ou d’un strabisme sensoriel. C’est pourquoi, dans ces cas, l’intervention chirurgicale doit être le plus précoce possible, programmée au moment du diagnostic de cataracte congénitale obturante amblyopigène, et le traitement de l’amblyopie être le plus énergique qui soit. Si, dans le strabisme précoce, le risque d’amblyopie monoculaire est modéré (de l’ordre d’un cas sur quatre) ; en revanche, l’amblyopie binoculaire, c’est-à-dire l’absence de vision binoculaire normale, est constante, rendant cette pathologie « incurable » au plan sensoriel [10] ; en cas de cataracte congénitale unilatérale survenue dans la première année de vie, la vision binoculaire demeure également le plus souvent anormale, même si l’amblyopie monoculaire n’est pas sévère. Les bases fondamentales de ces altérations précoces du développement visuel correspondent à des connexions neuronales anormales et/ou à des synapses non fonctionnelles. Les réseaux neuronaux impliqués dans la vision ont une architecture précise. Cette architecture se modèle pendant la période sensible du développement visuelle, avec des connexions exubérantes juvéniles qui régressent et des connexions nouvelles normales qui se forment. En cas d’altération précoce de l’expérience visuelle et en l’absence de traitement adéquat, il existe d’abord une non-fonctionnalité des synapses entre neurone : le traitement de l’amblyopie va tendre à les rendre de nouveau fonctionnelles. Avec le temps et en l’absence de traitement, les connexions anormales demeurent, avec une architecture anatomique fixée et irréversible. Ces mécanismes sont sous-tendus par l’intervention de neuromédiateurs agissant sur la croissance ou la régression neuronale [4] (fig. 6-8). 1. Cotter, SA, Pediatric Eye Disease Investigator Group, Edwards, AR, Wallace, DK, Beck, RW, Arnold, RW, Astle, WF, et al. Treatment of anisometropic amblyopia in children with refractive correction. Ophthalmology. 2006; 113:895–903. 2. Barrett, BT, Bradley, A, McGraw, PV. Understanding the neural basis of amblyopia. Neuroscientist. 2004; 10:106–117. 3. Daw, NW, Fox, K, Sato, H, Czepita, D. Critical period for monocular deprivation in the cat visual cortex. J Neurophysiol. 1992; 67:197–202. 4. Hensch, TK. Critical period regulation. Annu Rev Neurosci. 2004; 27:549–579. 5. Hubel, DH, Wiesel, TN. Binocular interaction in striate cortex of kittens reared with artificial squint. J Neurophysiol. 1965; 28:1041–1059. 6. Hubel, DH, Wiesel, TN. Effects of monocular deprivation in kittens. Naunyn Schmiedebergs Arch Exp Pathol Pharmakol. 1964; 248:492–497. 7. Hubel, DH, Wiesel, TN. Receptive fields of single neurones in the cat’s striate cortex. J Physiol. 1959; 148:574–591. 8. Hubel, DH, Wiesel, TN. Shape and arrangement of columns in cat’s striate cortex. J Physiol. 1963; 165:559–568. 9. Hubel, DH, Wiesel, TN. The period of susceptibility to the physiological effects of unilateral eye closure in kittens. J Physiol. 1970; 206:419–436. 10. Péchereau, A. Strabisme chez l’enfant. Rev Prat. 2003; 53:1827–1833. 11. Von Noorden, G. Binocular vision and ocular motility, 6th ed. St Louis: Mosby, 2002. 12. Wiesel, TN, Hubel, DH. Effects of visual deprivation on morphology and physiology of cells in the cats lateral geniculate body. J Neurophysiol. 1963; 26:978–993. 13. Wiesel, TN, Hubel, DH. Extent of recovery from the effects of visual deprivation in kittens. J Neurophysiol. 1965; 28:1060–1072. III TRAITEMENT L’amblyopie fonctionnelle a trois causes : la déprivation monoculaire, les anomalies réfractives, le strabisme [5] (cf. fig. 6-1). Les amblyopies de privation sont rares et représenteraient au plus 3 % du total des amblyopies : elles sont le fait d’amblyopies mixtes, organiques et fonctionnelles — anomalie de la voie visuelle responsable d’une amblyopie organique, avec une part fonctionnelle ajoutée — ; on peut leur rapprocher les amblyopies de privation « pures » compliquant les ptosis (sans strabisme), qui sont exceptionnelles. Les amblyopies réfractives et strabiques sont largement majoritaires : réfractives dans 17 % à 37 % des cas, strabiques dans 24 % à 57 % des cas, ou mixtes (association d’anomalies réfractives et strabiques) dans 24 % à 35 % des cas [43, 55, 70]. On estime généralement la prévalence de l’amblyopie fonctionnelle comprise entre 0,5 % et 3,5 % chez l’enfant [16, 30, 67, 69]. Dans la population adulte, elle est d’environ 3 % (acuité visuelle inférieure ou égale à 20/40) [4, 68], avec une acuité visuelle inférieure ou égale à 20/80 chez 38 % des amblyopes. L’amblyopie fonctionnelle est la cause la plus fréquente de baisse d’acuité visuelle unilatérale entre les âges de vingt ans et soixante-dix ans [4, 32, 62].
Amblyopie
Amblyopie fonctionnelle versus amblyopie organique
Degrés d’amblyopie
Logarithmique
Décimale
1,8 LogMAR
0,02
1,3 LogMAR
0,05
1,0 LogMAR
0,10
1/10
0,9 LogMAR
0,13
0,8 LogMAR
0,16
0,7 LogMAR
0,20
2/10
0,6 LogMAR
0,25
0,5 LogMAR
0,32
≈ 3/10
0,4 LogMAR
0,40
4/10
0,3 LogMAR
0,50
5/10
0,2 LogMAR
0,63
≈ 6/10, ≈ 7/10
0,1 LogMAR
0,80
8/10, 9/10
0,0 LogMAR
1,00
10/10, 11/10
– 0,1 LogMAR
1,25
≈ 12/10
– 0,2 LogMAR
1,60
– 0,3 LogMAR
2,00
Autres facettes de l’amblyopie
BIBLIOGRAPHIE
Compétition interoculaire
a. Cataracte et persistance du vitré primitif. b. Cataracte congénitale à 2 ans associée à une myotonie. c. Cataracte congénitale dominante autosomique à 2 mois. d. Cataracte congénitale blanche.
de Peters avant (a)
et après kératoplastie (b, c, d).
a. Juin 2006. b. Mai 2009.
c. Avril 2010. d. Juin 2011.
OD : – 10 (115°) + 5 (P = 47 δ ; LA = 21,75).
OG : – 0,75 (120°) + 3 (P = 41,5 δ ; LA = 20,22).
Développement normal et pathologique de la vision
Conséquences d’une altération précoce de l’expérience visuelle
BIBLIOGRAPHIE
Principes
FAUT-IL TRAITER L’AMBLYOPIE FONCTIONNELLE ?