Chapitre 52 Fractures du talus

Ce que vous savez déjà

• Le talus est un intermédiaire essentiel entre les différentes articulations de la cheville et du pied.

• Il est, de ce fait, recouvert de multiples surfaces articulaires qui laissent peu de place à un apport vasculaire, qui lui-même est relativement pauvre et concentré sur le col et le sinus du tarse (figures 52.1 et 52.2).

• Les fractures, quoique rares, vont donc retentir à la fois sur le jeu des articulations adjacentes et sur la vascularisation de l’os, entraînant arthrose et nécrose. Elles sont également souvent ouvertes.

• La perfection de la réduction réduira le risque arthrosique mais la nécrose pose encore des problèmes thérapeutiques difficiles.

• Des lésions chondrales ou ostéochondrales taliennes peuvent compliquer les traumatismes de la cheville (entorses, fractures) et entraîner des séquelles difficiles à diagnostiquer et traiter.

• Algodystrophies.

Fig. 52.1 La vascularisation du talus.

Fig. 52.2 La vascularisation du talus.

Ce que nous pouvons préciser

Leur classification anatomique

Fractures parcellaires

• De la tête, souvent associée à une fracture de l’os naviculaire.

• Du corps : fracture du tubercule dorsal (à distinguer d’un os trigone éventuellement unilatéral) qui parfois atteint la surface articulaire distale du talus (figure 52.3).

• Du dôme :

– à sa partie latérale, les plus fréquentes, secondaires à un mouvement de varus forcé ;

– à sa partie médiale, à distinguer d’une ostéochondrite ;

– aux dépens de l’apophyse latérale (tubercule latéral) ;

– aux dépens de la joue médiale, très exceptionnelles.

Fig. 52.3 L’os trigone.

Fractures totales – Fractures-séparations

• Le trait peut siéger au niveau du col et respecter l’apophyse latérale (tubercule latéral). Il est extra-articulaire.

• Le trait – plus ou moins complexe – peut siéger au tiers distal du corps et léser les surfaces articulaires tibio-talienne et talo-thalamique (arthrose potentielle).

• Selon l’importance du déplacement, on distingue (figures 52.4 à 52.6) :

– le type 1 : sans ou avec très peu de déplacement ;

– le type 2 : fracture avec luxation sous-talienne ;

– le type 3 : fracture énucléation du fragment proximal en dorsal et en médial venant comprimer le paquet vasculonerveux, les tendons fléchisseurs, la peau. Des fractures malléolaires sont fréquemment associées. Le risque de nécrose en serait aggravé.

Fig. 52.4 Type 1 : sans déplacement (fracture du corps).

Fig. 52.5 Type 2 : avec luxation.

Fig. 52.6 Type 3 : avec énucléation.

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