Chapitre 5 Anatomie fonctionnelle de l’épaule
Complexe articulaire de l’épaule
Organisation générale
Le complexe de l’épaule, articulation proximale du membre supérieur, est inscrit dans le cadre de la ceinture scapulaire, élément de jonction entre le squelette appendiculaire et le squelette axial. L’organisation générale de l’épaule comporte trois éléments : l’un osseux, le second articulaire et le troisième musculaire (fig. 5-1).
Élément osseux
Trois pièces osseuses sont en présence : la clavicule, l’omoplate ou scapula et l’humérus.
Élément articulaire
Au plan articulaire, on trouve :
La répartition fonctionnelle entre les différentes articulations est à considérer dans son ensemble et non pas à titre individuel : lors d’un mouvement global, toutes les articulations se mettent en mouvement de façon progressive et simultanée.
Pièces osseuses
Scapula (fig. 5-3)
Partie proximale de l’humérus (fig. 5-4)
L’extrémité supérieure de l’humérus peut se décomposer en quatre parties.
Zone tuberculaire
Deux tubercules formant un sillon pour le biceps, permettant aussi l’insertion des tendons de la coiffe :
Le débord du tubercule majeur par rapport à l’acromion provoque une réflexion du muscle deltoïde jusqu’à 60° d’abduction, expliquant ainsi la nécessité d’une bourse synoviale.
Articulations et plans de glissement de l’épaule
Articulation sterno-costo-claviculaire
C’est le seul point d’ancrage ostéoarticulaire amar- rant tout le membre supérieur au thorax. Elle apparaît robuste, stable et autonome (Castaing). L’appareil musculaire environnant ne semble jouer qu’un rôle accessoire dans sa stabilité.
Surfaces
Elles constituent une articulation en selle ou à emboîtement réciproque.
L’ensemble de l’extrémité médiale de la clavicule est massive : elle déborde de tous côtés la poignée sternale, ce qui la rend particulièrement instable.
Fibrocartilage
Le fibrocartilage est plus épais à la périphérie qu’en son centre. Il est également plus épais à sa partie supérieure qu’à sa partie inférieure.
Sa forme peut être plus ou moins complète : amincissement progressif du centre vers la périphérie, aspect de croissant plus ou moins fermé, développement important dans les trois dimensions…
Sa forme anatomique peut parfois être différente d’un côté à l’autre chez un même sujet.
La présence d’un fibrocartilage intra-articulaire :
Des altérations du fibrocartilage, dues au vieillissement, commencent dès 30 ans et s’accentuent progressivement durant les décennies suivantes.
Des perforations dégénératives surviennent avant 50 ans et deviennent très fréquentes après 70 ans. Le ménisque jouerait donc un rôle protecteur majeur. On se demande si, en fait, les variations anatomiques décrites ne sont pas des variations avec l’âge au sein des mêmes ménisques (fig. 5-5).
Moyens d’union
L’articulation sterno-claviculaire supporte « à bout de clavicule », tel un mât, les contraintes et tout le poids du membre supérieur. Un certain nombre de ligaments sont là pour stabiliser cet ensemble.
La capsule est relativement fine dans sa partie supérieure et antérieure.
À la différence de l’articulation acromio-claviculaire, la fixation ligamentaire est puissante. Il s’agit principalement de renforcements et d’épaississements capsulaires antérieurs et postérieurs, doublés par les insertions du muscle sterno-cléido-mastoïdien en avant et sterno-hyoïdien en arrière :
En forme de cône pointé vers le bas, on lui distingue des fibres antérieures qui sont dirigées vers le haut et le dehors, et des fibres postérieures dirigées vers le haut et le dedans. Le ligament donne ainsi l’impression d’être une structure torsadée. Certaines fibres s’insèrent également sur le ménisque intra-articulaire et sont situées dans un plan un peu plus postérieur par rapport au sternum. Il limite l’élévation et les mouvements antéro-postérieurs extrêmes mais n’a aucun effet sur la rotation axiale qui est freinée pour sa part par les ligaments coraco-claviculaires.

Stay updated, free articles. Join our Telegram channel

Full access? Get Clinical Tree

