Paludisme
Définition
Le paludisme est une maladie parasitaire causée par des hématozoaires du genre Plasmodium (P.), transmis des moustiques du genre Anopheles. Cinq espèces de Plasmodium sont pathogènes pour l’homme : P. falciparum, le plus répandu, P. vivax, P. ovale, P. malariae et P. knowlesi. Le paludisme est une urgence thérapeutique, car un accès à P. falciparum (et dans une moindre mesure à P. vivax et P. knowlesi) peut évoluer vers une forme grave mortelle. Toute fièvre dans les 2 mois qui suivent le retour d’une zone d’endémie doit donc être considérée comme un paludisme jusqu’à preuve du contraire.
On estime à 4 000 le nombre de cas importés en France métropolitaine chaque année, dont 15 à 20 % d’enfants. Les paludismes graves représentent autour de 4 % des cas, et ont une létalité de 11 %. Dans 80 % des paludismes de l’enfant, P. falciparum est en cause.
Diagnostic clinique
Après une période d’incubation de 1 à 3 semaines survient une fièvre, présente dans 90 % des cas. La fièvre peut être isolée ou s’accompagner de symptômes généraux (frissons, asthénie, anorexie…), digestifs (nausées, vomissements, diarrhée, douleurs abdominales…), neurologiques (céphalées, convulsions…), pulmonaires (toux…) ou rénaux (protéinurie…). Elle peut dès le premier accès (paludisme de primo-invasion) prendre un aspect cyclique tous les 2 à 3 jours, comme dans les accès de reviviscence : frissons, puis ascension thermique (à 39-41 °C), et enfin sueurs et défervescence. Une splénomégalie, une hépatomégalie, des signes cliniques d’anémie peuvent parfois être retrouvés. P. vivax et P. ovale peuvent donner des accès de reviviscence jusqu’à 4 ans après le retour, par persistance dans les hépatocytes de formes quiescentes hypnozoïtes. P. malariae, malgré l’absence d’hypnozoïtes, peut se révéler jusqu’à 30 ans après le retour en l’absence de traitement antipaludique curatif.
Paludisme grave
Les formes graves s’observent avec P. falciparum, et beaucoup plus rarement avec P. vivax et P. knowlesi. Les critères de gravité du paludisme sont définis par l’OMS (tableau 49.1). La présence d’un critère de gravité impose une prise en charge dans un centre équipé d’une unité de soins intensifs pédiatriques, sauf si le seul critère présent est une hyperparasitémie. L’hyperparasitémie isolée < 10 % ne semble pas nécessairement être un critère de mauvais pronostic, et l’enfant peut alors être traité comme un paludisme simple.
Autres formes
Dans le paludisme congénital (un cas/an en France), les Plasmodium sont transmis par voie placentaire. Ils peuvent être éliminés sans causer de maladie et sans traitement (parasitémie néonatale asymptomatique, ou paludisme congénital « infection »), ou entraîner des symptômes proches d’une infection materno-fœtale dans les deux premiers mois de vie (paludisme congénital « maladie »).
Dans le paludisme viscéral évolutif, bien connu chez l’enfant vivant en zone d’endémie, la splénomégalie, volumineuse, est au premier plan. Des signes généraux (asthénie, anorexie, fièvre) ou d’anémie y sont associés. Les parasitémies y sont très faibles.

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