42: Décollements de rétine sur trous atrophiques

Chapitre 42 Décollements de rétine sur trous atrophiques



La majorité des décollements de rétine rhegmatogènes sont provoqués par le décollement postérieur du vitré. Ces décollements de rétine d’origine vitréogène s’opposent aux décollements dits rétinogènes. Ces derniers correspondent à des décollements de rétine sans décollement postérieur du vitré et sont par conséquent liés à des déhiscences primitives de la rétine, sans traction vitréenne associée. On en distingue deux types : les décollements de rétine sur trous atrophiques et les décollements sur dialyse à l’ora. Sont traités dans ce chapitre les décollements de rétine sur trous atrophiques, en détaillant leur épidémiologie, leur physiopathologie, leurs caractéristiques cliniques, leur diagnostic différentiel ainsi que la prise en charge thérapeutique et les pronostics anatomique et fonctionnel. Les décollements de rétine sur dialyse à l’ora sont décrits au chapitre suivant.



Épidémiologie


Dans l’étude de Morse et Scheie, 13,9 % des décollements de rétine sont liés à des trous atrophiques [9]. Les auteurs d’une étude réalisée au Japon, en 1983, retrouvent même 21 % de décollement de rétine sur trous, ce chiffre élevé étant probablement lié à une prévalence plus forte de la myopie [10]. En effet, ces décollements de rétine concernent le plus souvent des sujets jeunes, phaques et myopes. Ils ont moins de quarante ans dans 61 %[11]à 68 %[1]des cas selon les séries. Ils sont le plus souvent myopes (60 % des cas[2]). En revanche, le sex-ratio est probablement aux alentours de 1 car certaines études rapportent une prépondérance masculine, tandis que d’autres une prépondérance féminine [10]. Il existe un fort taux de bilatéralité, évalué entre 12 % et 39 %[6].



Physiopathologie


Les trous correspondent à une déhiscence de pleine épaisseur de la rétine et résultent d’une atrophie localisée de la rétine, indépendante de toute traction vitréenne. On ne retrouvera, par conséquent, pas d’opercule en regard. Ces trous sont, le plus souvent, de petite taille et surviennent dans une rétine amincie (fig. 42-1). Ils peuvent être isolés ou associés à une dégénérescence palissadique (fig. 42-2). Byer a estimé l’incidence de survenue de trous sur palissade à 43 % [3], mais l’incidence de survenue d’un décollement de rétine sur trou associé à une palissade a été évaluée par Davis à 1,5 % [5]. Les dégénérescences palissadiques rétiniennes peuvent se constituer déjà dans l’enfance mais apparaissent le plus souvent après l’adolescence [10]. Les trous atrophiques au sein de ces lésions semblent se développer de la même façon et donc n’augmentent pas avec l’âge. Le risque d’un décollement de rétine sur trou est ainsi plus élevé chez un sujet jeune puis diminue avec l’âge. Chez le sujet âgé, la jonction entre la rétine sensorielle et l’épithélium pigmentaire change et devient plus solide, empêchant ainsi le liquide de s’infiltrer dans l’espace sous-rétinien. Seule une force de traction supérieure d’origine cette fois-ci vitréenne pourrait créer alors une déhiscence, donnant lieu à un décollement de rétine vitréogène.




Jun 3, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 42: Décollements de rétine sur trous atrophiques

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