36: Glaucomes secondaires

Chapitre 36 Glaucomes secondaires



L’association décollement de rétine et glaucome est fréquente (tableau 36-I) :





Tableau 36-I – Glaucome et décollement de rétine : étiologie non iatrogène.




























































Glaucomes et décollements de rétine rhegmatogènes Glaucome préexistant au décollement Association fortuite
Association non fortuite sans relation de causalité retrouvée : la fréquence des glaucomes primitifs à angle ouvert chez les patients présentant un décollement de rétine semble supérieure à la moyenne, indépendamment de la myopie
Association non fortuite par un facteur de risque commun ou une étiologie commune :


Glaucome contemporain du décollement Glaucomes liés à la cause du décollement de rétine :

Glaucomes provoqués par le décollement de rétine :


Glaucome et décollements de rétine tractionnels Rétinopathie des prématurés Glaucome par fermeture de l’angle :


Glaucome à angle ouvert : mécanisme obstructif par hémorragies
Persistance de la vascularisation fœtale Glaucome par fermeture de l’angle :



Glaucome à angle ouvert :


Vitréorétinopathie exsudative familiale Glaucome par fermeture de l’angle, glaucome néovasculaire
  Rétinopathie diabétique Glaucome néovasculaire
Eales Glaucome néovasculaire
Anémie falciforme Glaucome à angle ouvert, mécanisme obstructif :


Glaucome par fermeture de l’angle : glaucome néovasculaire
Glaucome et décollements de rétine exsudatifs Tous les décollements de rétine exsudatifs, d’autant qu’ils sont massifs et brutaux, peuvent provoquer un glaucome par fermeture de l’angle sans bloc pupillaire par antériorisation du diaphragme iridocristallinien.
Certaines étiologies sont de plus responsables de glaucomes secondaires par d’autres mécanismes :
Coats Glaucome néovasculaire
Uvéites postérieures Acute retinal necrosis : hypertonie oculaire liée à l’uvéite antérieure associée
Syndrome de Vogt-Koyanagi-Harada : généralement glaucome à angle ouvert obstructif ; parfois glaucome par fermeture de l’angle avec bloc par synéchies postérieures, rarement fermeture sans bloc par effusion choroïdienne
Glaucome et décollement de rétine tumoral Mélanome :


Rétinoblastome :


Syndrome myélodysplastique : glaucome par fermeture de l’angle par décollement de rétine exsudatif

Sont décrites ici les principales hypertonies tardives rencontrées dans les décollements de rétine : hypertonies induites par la chirurgie, glaucome à cellules fantômes, glaucome néovasculaire et la complication spécifique, bien que très rare, du décollement de rétine qu’est le syndrome de Schwartz-Matsuo.



Hypertonies tardives induites



image VITRECTOMIE


Même en l’absence de tamponnement, la vitrectomie est souvent responsable d’une hypertonie postopératoire transitoire : l’hypertonie oculaire est supérieure à 30 mm Hg deux heures (deux jours après tamponnement) après l’intervention chez 37 % des patients (39 % après tamponnement) [8,10]. Cette hypertonie oculaire est liée à différents facteurs, essentiellement inflammatoires ; elle est plus souvent notée en cas de prolifération vitréorétinienne, d’intervention combinée cataracte-vitrectomie, lorsque la rétinopexie est étendue sur plus d’un quadrant ou en présence de fibrine dans l’aire pupillaire en postopératoire [28].


Plus rarement un glaucome secondaire peut survenir [1], le plus souvent contrôlé par un traitement médical mais pouvant nécessiter une chirurgie filtrante, généralement efficace mais avec un risque marqué d’hypotonie [27]. Le développement du glaucome peut être tardif (jusqu’à dix ans après l’intervention) et sa fréquence est donc sous-estimée : elle pourrait atteindre 15 % à 20 %. Le mécanisme de ces glaucomes tardifs reste discuté ; la présence du cristallin semble protectrice et un mécanisme impliquant un stress oxydatif de l’endothélium trabéculaire a été évoqué [6]. Ce risque justifie un contrôle clinique régulier et, surtout, la réalisation au moindre doute d’une base de référence fonctionnelle et structurelle. Cette base est d’autant plus importante que chez un patient opéré d’un décollement de rétine et myope, l’analyse de la papille est souvent difficile (dysmorphie fréquente) et l’analyse du champ visuel compliquée par les anomalies liées à la dysmorphie et celles dues à l’atteinte rétinienne consécutive au décollement de rétine. Ce n’est donc pas l’apparition d’anomalies mais l’affirmation de leur progression qui permettra un diagnostic précoce.

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Jun 3, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 36: Glaucomes secondaires

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