Violences sexuelles
Délinquance sexuelle : de la psychopathologie à la prise en charge, quelques repères
La rencontre avec un sujet auteur d’un délit sexuel oblige à prendre en considération une psychopathologie particulière, mais aussi un contexte spécifique, légal notamment, qui va donner un cadre particulier à cette rencontre. Celle-ci pourra déboucher sur une prise en charge qu’il faudra construire patiemment en recherchant une cohérence qui intègre repères cliniques, légaux, mais aussi éthiques.
Situer la perversion
Les perversions ont été d’abord définies comme « déviation par rapport à l’acte sexuel normal (…). On dit qu’il y a perversion quand l’orgasme est obtenu avec d’autres objets sexuels (…) ou par d’autres zones corporelles (…) ou quand l’orgasme est subordonné de façon impérieuse à des conditions extrinsèques… » (Laplanche, Pontalis, 1973).
La perversion nous parle en premier lieu d’une expression érotique ritualisée où le partenaire est réduit à un objet partiel, considérablement investi et remplissant une fonction quasi magique. D’inerte, passif ou parfois consentant dans la conduite dite perverse, dès lors que cette conduite devient agression, le partenaire devient victime, objet de brutalité et d’emprise. La dimension orgasmique de ce qui est en jeu apparaît alors secondaire pour laisser la place à l’expression violente.
Le comportement ne qualifie pas le discours. Celui de la perversion est bien particulier. Quiconque se trouve face au discours pervers se sent envahi par le malaise. Pourtant, le discours est cohérent, compréhensible; les arguments présentés sont dans la norme. Un vécu désagréable indique que ce patient n’est pas dans le même échange que nous, que son insistance à nous convaincre ou à nous faire adhérer à son discours ne relève pas de l’intérêt dans lequel il tient notre opinion, mais de l’absolue certitude que nous n’existons que comme spectateur passif et consentant (Gravier, 1995). Ce malaise tient à la fois du vécu d’intrusion, du ressenti d’irrespect et de l’absence de pudeur dont il témoigne à notre égard.
Le discours pervers nous méconnaît comme il méconnaît la loi. Ce discours est tourné vers l’agir et la manipulation et s’exprime dans une modalité relationnelle où celui qui en est l’auteur recherche excitation et jubilation dans la maîtrise et le déni de celui qui en fait les frais.
La perversion signe aussi des comportements destructeurs qui procèdent de la psychopathie et de la perversité narcissique. L’organisation défensive contre une terreur innommable est alors fondée sur le déni, l’expulsion et la projection sur autrui qui peut conduire aux comportements sexuels les plus violents (Balier, 2005 ; Bouchet-Kervella, 2001).
Situer la dynamique agressive du patient : les typologies
Un exhibitionniste a un fonctionnement psychique différent de celui d’un pédophile, d’un père incestueux ou d’un auteur de viol. Celui qui commet une agression sexuelle isolée a peu à voir avec celui dont la psyché est envahie par des compulsions obsédantes ou celui pour qui la violence sexuelle n’est qu’une des multiples expressions de sa violence. Certains vont organiser toute leur vie, psychique ou sociale, autour de l’agression sexuelle. Pour d’autres, l’agression sexuelle sera un raté de la trajectoire existentielle, mouvement régressif, et déstructuration plus ou moins momentanée du sujet.
Même s’il s’agit d’un champ qui « par nature, échappe et résiste à toute entreprise de rassemblement » (Adam, 2006), les typologies aident à appréhender la dynamique agressive, délictuelle et violente de ces sujets. Elles s’appuient sur certaines données de l’acte : degré de violence, volonté de contrôle et de domination, présence de désinhibiteurs, violences associées. Elles essayent de rendre compte du fonctionnement psychique de l’auteur : fantasmes sous-jacents, attitudes irrationnelles, traits psychopathologiques et distorsions cognitives. Elles s’intéressent aussi à son fonctionnement social, à son cadre de vie familial ou extrafamilial (Prentky, 1991; Conférence de Consensus, 2001).
Mac Kibben (Mac Kibben, 1993) propose de regrouper les auteurs de viol autour de quatre axes qui soulignent les dimensions psychopathiques ou narcissiques.
• Le sadisme : les agressions sont alors planifiées, ritualisées, les mauvais traitements infligés à la victime apparaissent érotisés. On parle de la fusion de la sexualité et de l’agression.
• Le mode de vie antisocial : l’impulsivité apparaît centrale chez ce type de délinquant, véritable mode de vie organisé autour de la recherche de la satisfaction immédiate des besoins. Le délit sexuel est alors secondaire au mode de vie et à l’impulsivité plus qu’à l’aboutissement d’un processus.
• La rage : l’agression est alors brutale, son but est de dégrader et de détruire la victime. Le délit est souvent impulsif, consécutif à un événement déclencheur (dispute), sans élaboration fantasmatique suscitant l’excitation sexuelle.
• La recherche de pouvoir : le viol apparaît comme une manière de nier les doutes relatifs à une virilité vécue comme défaillante. Le délit est planifié et associé à une volonté de maîtrise de la victime.
• En ce qui concerne les pédophiles, la littérature (Groth, 1977 ; Knight, 1989) distingue :
Identifier les traumatismes et leur retentissement sur le psychisme
Le vécu de violence infantile augmente la probabilité de devenir agresseur sexuel (Lee, 2002 ; Starzyk, 2003). Le psychisme de ces sujets a dû faire face à nombre d’événements traumatiques ou violents : décès et suicides de proches, séparations, placements, abus sexuels, abandon, alcoolisme familial, les faits marquants se retrouvent dans 74,4 % des dossiers étudiés dans notre recherche (Gravier, 2001).
Maltraitance, violence et punitions abusives dans l’enfance
Les violences auxquelles ont été exposés les sujets sont peu spécifiées, les descriptions recourant de manière indifférenciée aux termes d’abus ou de maltraitance. Les travaux distinguent cependant quatre catégories de maltraitance : la discipline non violente, les agressions psychologiques, les agressions physiques et la négligence (Stanley, 2004). L’enfant aurait été confronté à un climat violent ou a des victimisations répétitives.
Un fonctionnement psychique qui s’en trouve perturbé
Ces sujets ont vécu dans un univers de violence psychologique difficile à reconnaître comme telle et qui se masque derrière un couvert de normalité, ce qui complique l’identification de la violence subie durant leur enfance et leur adolescence. Pour la même raison, différencier ce qui relève d’une violence maltraitante et ce qui relève de comportements punitifs s’inscrivant sdans une attitude éducative s’en trouve malaisé.
Leur fonctionnement psychique est marqué par des carences d’élaboration qui conduisent à produire un discours vide ou superficiel, s’accompagnant d’hostilité. Les violences rapportées semblent vidées de leur charge émotionnelle et sont minimisées et banalisées. La répression de l’affect apparaît un mécanisme prépondérant ne laissant que peu de possibilités à l’expression émotionnelle et peut être considérée comme une manifestation de l’identification à l’agresseur (Balier, 1996; Ciavaldini, 1999).
Ce fonctionnement psychique laisse une part prépondérante aux mécanismes de déni et de clivage. « Le clivage du moi adossé au déni de la réalité permet aux pathologies violentes les plus régressives d’échapper à la plongée dans la psychose. Dans le cadre des perversions, il donne la possibilité au sujet de recourir à la dénégation et de jouer avec la loi » (Balier, 2000).
Le clivage se rejoue à tous niveaux et rejaillit sans fin sur les interlocuteurs, les équipes qui s’occupent d’eux, quelle que soit leur fonction. Il rend impossible les processus de liaison émotionnelle et donne une tonalité particulière à toutes les relations qui peuvent s’établir. Il est indissociable du déni qui va se déployer dans toutes les sphères relationnelles. Déni de la différence des générations qui légitime cette manière particulière des pédophiles de placer l’enfant dans un statut particulier. Déni de la fonction parentale qui rend difficile la représentation du rôle protecteur de l’adulte. Déni de la séparation qui teinte d’une compulsivité particulière les passages à l’acte.
Définir les objectifs thérapeutiques
La reconnaissance du délit par l’auteur, de sa responsabilité dans celui-ci, de la violence avec laquelle l’acte a été commis et des conséquences pour la victime, est un indicateur important de la capacité de s’engager dans une démarche. La plupart du temps la reconnaissance est partielle (48 % des sujets dans notre recherche), mais n’interdit pas une prise en charge. Au contraire, un travail sur ce qui est en jeu dans la reconnaissance de l’acte et donc de l’altérité peut être un puissant inducteur (Stigler, 2003).
C’est l’évaluation de ce qui est mobilisable chez le patient qui définira un accompagnement thérapeutique possible. Dans certains cas, seules des rencontres espacées autoriseront l’ébauche d’un lien. De telles rencontres, peu productives dans l’immédiat sur le plan thérapeutique, posent clairement la question de la limite entre la fonction de contrôle social, imposée par l’injonction thérapeutique et une démarche « préthérapeutique » qui permet au sujet d’éprouver ce qu’implique une rencontre avec un soignant.
Définir précisément le cadre
Clarifier la situation légale
À quel moment de son parcours pénal se trouve le patient ? Qu’en est-il de sa rencontre avec la loi ? Ce sont deux questions essentielles qui aident à construire un cadre de soin qui s’étaye sur le cadre pénal et autorisent à poser la loi comme « méta cadre » (Ciavaldini, 2012).
Définir l’articulation avec la justice et les autres acteurs sociaux
Le contrat thérapeutique doit être défini en tenant compte d’un triple rapport, à l’autorité, aux équipes soignantes et sociales, aux proches. La prise en charge d’un délinquant sexuel confronte tôt ou tard à des dilemmes éthiques, cliniques, légaux dans ces trois domaines. Il faudra les anticiper.
L’obligation de soin va être un vecteur d’étayage, mais elle n’a de sens que s’il existe une indication médicale claire qui peut être respectée par la décision de justice. C’est ainsi que peut se construire un ancrage qui permet au sujet de se dire : je ressens, malgré tout, une certaine nécessité de m’engager dans ce soin. C’est dire l’importance d’un partenariat de qualité avec les autorités judiciaires qui souvent ne veulent, ou ne peuvent, pas saisir le caractère princeps de l’indication médicale.
L’articulation avec la justice impose souvent un travail en réseau et des moments interdisciplinaires où les attentes des uns et des autres et ce qui va être dit du soin par le thérapeute vont être clairement explicités. Ceci impose de savoir délimiter ce qui va être transmis à l’autorité de ce qui va rester dans le colloque singulier et permet de sortir de l’inconfort de l’emprise ou du sentiment diffus d’une complicité malsaine participant de la complicité des dénis (Ciavaldini).
Aménager la relation avec un support à la consultation
La recherche de l’ARTAAS (Ciavaldini, 1999) a montré qu’à partir du moment où les auteurs d’agression sexuelle ont été systématiquement rencontrés, qu’on leur a proposé un questionnaire d’investigation qui leur permettait de parler d’eux-mêmes et de leur acte, nombreux étaient ceux qui pouvaient demander un suivi thérapeutique, alors qu’a priori ils en étaient totalement exclus.
À partir d’une double approche évaluative et thérapeutique, ce questionnaire facilite une écoute de la dynamique mentale du sujet. « L’amplitude du spectre des questions abordées devait permettre au sujet agresseur sexuel qui y répondait de placer des mots sur des pans entiers de sa propre histoire et ainsi de la percevoir » (Ciavaldini, 1999).
Principes généraux du traitement
Le traitement de tels patients est toujours susceptible d’être infiltré par des considérations morales, par la réprobation que les actes commis entraînent. Il ne faut pas perdre de vue non plus que la vulnérabilité traumatique de ces patients est réelle. Ainsi une approche qui ne respecte pas certains équilibres peut elle-même être traumatisante et aggraver les processus d’aliénation et de retrait et accroître les risques de récidive (Tardiff, 1995).
La prise en charge des délinquants sexuels, compte tenu des différents croisements entre le thérapeutique, le légal et le social, ne peut se résumer à la notion de traitement. Certains (Kaul, 1993) préfèrent adopter, dans cette perspective, une vision plus large incluant l’évaluation, la dimension thérapeutique, le suivi à long terme, voire le contrôle social.
Engager un sujet auteur de délit sexuel dans un traitement, c’est l’aider à cheminer entre la confrontation à la loi et l’interrogation thérapeutique, entre contrôle social et confrontation thérapeutique. C’est un cheminement au long cours qui l’amènera à travailler la reconnaissance de l’acte commis à travers ce que lui en dit la justice, à reconnaître la souffrance de sa victime et en éprouver de l’empathie. C’est ainsi qu’il peut espérer rencontrer sa propre souffrance enfouie, déniée, percevoir ses vulnérabilités traumatiques et reconnaître les situations à risque.
C’est un cheminement parallèle qui permettra au thérapeute d’affronter « l’inimaginable, l’impensable, et l’inquestionnable » (Prins, 1991) et les points aveugles des éléments contre-transférentiels survenant dans ce type de prise en charge. Les contre-attitudes personnelles ne peuvent être négligées tant elles peuvent injecter de la colère, de la frayeur ou du dégoût non métabolisés.
Les indications thérapeutiques
La compréhension psychodynamique peut faire « fonction de liaison des différentes modalités thérapeutiques à l’intérieur d’un modèle conceptuel élaboré qui situe le symptôme pervers au-delà de son implication concrète et descriptive » (Tardiff, 1995). Le patient peut être ainsi situé sur le continuum du développement du processus primaire d’un symptôme d’action et de décharge à celui du processus secondaire concerné par le conflit et sa représentation.
Lorsque le déni, la victimisation, la banalisation, la tentative de prise de contrôle de l’autre sont au-devant de la scène, il est illusoire de vouloir instaurer une thérapie découvrante. Poser le cadre d’une rencontre qui permettra au sujet de se raconter et de se découvrir porteur d’une histoire est le premier défi thérapeutique. Être dans l’accompagnement du sujet face à la sanction à faire sans être dans l’apitoiement ou la complaisance est un autre défi.
Au-delà des écoles thérapeutiques, un accompagnement thérapeutique vise à permettre une maturation de la personnalité, une clarification des représentations mentales liées à la fantasmatique et à la sexualité, et à repérer les situations à risque (Coutanceau, 2010).
Approches groupales
Si l’accompagnement individuel conserve toute sa valeur, les prises en charge groupales revêtent une importance particulière pour des sujets présentant de faibles capacités d’insight, une carence d’élaboration, un égocentrisme qui rend nécessaire une confrontation directe à l’altérité, une pathologie narcissique plus facile à moduler par la médiation du groupe ou des problématiques compliquées par la honte ou la solitude (Smith, 2010).
Approches cognitives
Dans la continuité des approches groupales, les prises en charge cognitives développant l’expression émotionnelle, l’estime de soi, la prise de responsabilité et la capacité de résolution de problèmes ont été largement développées. On note d’ailleurs une évolution sensible s’éloignant d’approches comportementales et culpabilisantes pour aller vers le développement de compétences permettant une vie plus épanouie (good lives model) (Marshall, 2010).
Travailler à la prévention de la réitération
Cette préoccupation s’inscrit dans toutes les prises en charges, quel qu’en soit le cadre. « Le modèle de prévention de la récidive (…) part du postulat que le comportement sexuel déviant résulte d’une succession non aléatoire d’événements comportementaux, cognitifs et affectifs » (Cornet, 2003). Cette approche facilite une élaboration de la prévention de la récidive en aidant le patient à inscrire le passage à l’acte comme résultante d’une chaîne d’événements, de pensées, d’affects et de fantaisies. Les pratiques thérapeutiques insistent sur deux volets : l’identification des problèmes présents à chacune des étapes de la chaîne et l’élaboration d’alternatives au processus du délit.
Psychothérapie
Un travail véritablement introspectif est aussi possible avec ces sujets moyennant une adaptation du cadre, une clarification des objectifs (Cornet, 2003), ainsi qu’une prise en compte des mécanismes psychiques particuliers de ces sujets qui doit permettre une mise en forme des processus thérapeutiques. Fragilité du narcissisme, destructivité, besoin d’emprise peuvent être travaillés pour donner naissance à un véritable processus de subjectivation qui se construit dans le face à face de la relation thérapeutique (Balier, 2000). C’est le plus souvent dans un second temps que le travail psychothérapique peut véritablement se déployer, après une longue période, de tensions et d’affrontement autour du cadre légal, de déni de la réalité, de tentatives de distorsions relationnelles. Ces mouvements défensifs doivent être pensés comme des passages obligés que l’on peut considérer comme autant de stratégies plus ou moins inconscientes pour éviter l’affrontement à l’indicible et à la violence intérieure.
Rester vivant en face de son patient : les thérapies actives
Ces patients, si inquiétants et difficiles, nécessitent donc une adaptation spécifique de la rencontre psychothérapeutique pour permettre une véritable entrée en soin. C’est ainsi que nous avons essayé de définir l’ensemble des éléments qui doivent être pris en compte dans ces approches en insistant sur la notion de thérapie active qui va « inscrire le patient dans une démarche de soins en l’aidant à renoncer à certaines modalités relationnelles pathologiques » et « permet d’envisager le changement qui replacera l’interdit comme organisateur de la vie sociale du sujet » (Gravier, 2000). Une thérapie active vise avant tout à promouvoir une attitude thérapeutique qui essaye d’éviter la captation par l’emprise et la répétition du clivage en privilégiant une attitude active qui se dégage de la passivité, nomme la réalité, fait le lien entre l’impensable et l’impensé.
La cothérapie, c’est-à-dire deux thérapeutes ensemble pour recevoir le patient, est un des éléments centraux de ce dispositif de soin. Conduite partagée d’un même processus thérapeutique, la cothérapie permet d’affronter la violence psychique qui se déploie dans ces relations et de décliver les affects que ces patients déposent dès qu’ils sont confrontés à une relation duelle. Fascination, séduction, confusion sont des mécanismes de déni de l’altérité maintenant bien connus, qui se situent au cœur de la perversion relationnelle de ces sujets.
Références
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Inceste : clinique et prises en charge familiales
La pensée sur le comportement incestueux est très souvent réduite à une pensée sur la relation entre l’agresseur et la victime : le père, le beau-père, le frère, la mère.
Nous devons à Francine André-Fustier et Évelyne Grange-Ségéral (1995) une réflexion fondamentale sur la question de la violence intrafamiliale comme modalité du lien : « (…) nous proposons de considérer les manifestations violentes (…) comme l’expression du besoin d’agrippement, comme la recherche de cohésion d’une famille aux prises avec les difficultés de l’individuation réactivant avec elle des angoisses de mort et d’effondrement non représentables et non métabolisables psychiquement. Ces manifestations violentes s’expriment sous forme de paradoxes où ce qui est mis en acte est en même temps dénié verbalement : s’agripper dans un “corps à corps” tout en annulant le besoin et la dépendance à l’égard de l’autre. ».
À l’origine de la famille : le couple
Le choix du partenaire dans la famille où un jour s’actualisera un comportement incestueux s’effectuera le plus souvent sur un mode de lien de type abandonnique où la violence peut être présente d’emblée. Ce choix sera envisagé comme une protection contre l’abandon mais en même temps comme une répétition de l’abandon, d’où sa dimension paradoxale. C’est ainsi qu’un homme ou une femme choisira un partenaire protecteur représentant la mère idéale qu’il n’a jamais eue mais ayant de brusques accès de violence ou des conduites addictives comme l’alcoolisme, ou l’usage de drogues, qui le rendront absent à la relation. Ainsi se rejouera le lien traumatique de l’abandon. Ce lien traumatique est fait de beaucoup d’excitation, excitation protégeant contre la surprise de la perte et de l’abandon comme l’explique très bien Laurence Knéra (1996).
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