Chapitre 4 Sujets corrigés SUJET 1 Champagne-Ardenne En vous appuyant sur les catastrophes naturelles de la fin d’année 1999, discutez des limites de la technologie moderne et des formes de solidarité ou d’individualisme que cela peut générer. Corrigé Une catastrophe surprenante Les 26 et 27 décembre 1999 ont été marqués par des vents que la France n’avait jamais connus. Les arbres abattus, les lignes électriques mises à terre et coupées ont été chiffrés en des bilans de catastrophe jusqu’alors inconnus. La France a dû faire appel à l’étranger pour rétablir la situation : des techniciens pour l’électricité sont venus d’Espagne et du Maroc prêter main forte au personnel d’EDF qui, au grand complet, recevait aussi le soutien de ses plus jeunes retraités. Les bûcherons canadiens ont apporté à nos militaires le renfort de leurs compétences dans les Vosges et le Massif central dévastés. L’ampleur du sinistre a été telle qu’on peut l’évoquer comme un traumatisme national. Le constat obligé des limites de la technologie moderne Les premiers services publics impliqués dans cette tempête ont été les services de prévisions météorologiques. Les forts coups de vent annoncés étaient très sous-évalués par rapport à la réalité. La belle informatique de prévision n’a permis le déclenchement d’aucun moyen de prévention ; les satellites d’information météo sont restés en la circonstance inopérants. Autre secteur de pointe dont on a constaté les fragilités : l’alimentation en courant électrique. Si les centrales sont restées debout, les pylônes porteurs des fils, eux, sont tombés. EDF a dû immédiatement donner les raisons du non ensevelissement des lignes : l’optimisme et le souci de restreindre les coûts. On constate aujourd’hui ses efforts pour mettre sous terre les câbles d’alimentation électrique : c’est la leçon tirée du désastre des 26 et 27 décembre 1999. Cette longue tornade qui a déferlé sur la France nous a donc révélé l’inadéquation aux situations extrêmes de technologies que l’on croyait pourtant très avancées. Une occasion d’évaluer la force de la solidarité Solidarité est bien le terme qu’il convient d’employer pour décrire les efforts physiques et financiers qui ont été déployés pour secourir les personnes, voire les régions, victimes de cette terrible tempête. On ne peut prétendre faire une liste exhaustive de tous ceux qui méritent d’être inscrits dans ce palmarès de dévouement et de générosité, mais on peut évoquer quelques conduites significatives. Ainsi, le personnel d’EDF a travaillé nuit et jour jusqu’au rétablissement du courant pour tous ; le même élan a conduit l’action des personnels de l’équipement chargés de dégager les routes. De même, presque 2 000 soldats sont intervenus et l’un d’entre eux y a laissé la vie. Les journaux télévisés ont souvent évoqué la générosité de tel ou tel individu qui, propriétaire d’un groupe électrogène, le mettait à la disposition des sinistrés. Le désastre qui a touché le parc du château de Versailles a mobilisé beaucoup de riches étrangers, surtout américains, qui se sont empressés d’envoyer de l’argent et des plants d’arbres pour reconstituer le décor de la demeure royale. On pourrait en tirer la leçon que les grandes catastrophes donnent à découvrir le meilleur des collectivités humaines. Les tentations de l’individualisme L’émotion collective qui se manifeste autour des grands désastres laisse peu de place à l’individualisme et exerce contre lui une pression dissuasive. Cependant, des formes criminelles de l’individualisme, à savoir le vol et l’escroquerie, accompagnent souvent les catastrophes. En effet, il est des individus qui profitent de l’absence forcée des occupants pour piller les logis délaissés pour des raisons de sécurité. Ce risque de pillage rend souvent très difficiles les ordres d’évacuation et fait assumer des périls inutiles à des personnes trop attachées à leurs biens. Les compagnies d’assurances, quant à elles, surveillent une autre forme de l’individualisme qu’encouragent les grands désastres : celui qui consiste à majorer le sinistre subi et à y rattacher toute une série de préjudices fictifs. Cette escroquerie improvisée ne tient pas compte de la règle de mutualité qui prévaut dans l’établissement des cotisations d’assurances. De tels comportements sont très contrôlés et sévèrement réprimés. SUJET 2 Lorraine I « La collectivité a beau protéger les vieux, elle n’empêche pas ceux-ci de voir se restreindre leurs liens avec l’environnement, et même de tomber dans la solitude la plus redoutable ». Analysez cette réflexion d’un sociologue et proposez des remédiations concrètes à la solitude des personnes âgées. Corrigé Les rubriques des faits divers, dans les journaux, mentionnent parfois la découverte tardive du corps d’une personne âgée, décédée à son domicile sans la moindre alerte. La canicule de l’été 2003 a donné une ampleur tragique à ce type de circonstance. La solitude des vieillards est en effet un problème spécifique des grandes villes où tout facilite l’anonymat ; toutefois le développement de l’aide à domicile et la présence d’auxiliaires de vie auprès de nombreux vieillards peut et doit corriger l’effet néfaste du milieu urbain. Les raisons de la désocialisation des personnes âgées C’est bien sûr avant tout la mort qui fait le vide autour des personnes âgées : peu à peu on voit partir conjoint, frères et sœurs, amis. Les contacts humains se limitent alors parfois aux voisins de palier et aux commerçants du quartier. Or, le style de vie urbain réduit généralement ces relations de voisinage à quelques formules de politesse, au hasard des rencontres. Autre facteur de solitude et de désocialisation : les effets de l’âge que sont la moins grande mobilité et souvent la surdité. L’agitation urbaine, les transports en commun ne sont pas rassurants pour des personnes très âgées et fragiles ; c’est ainsi qu’elles peuvent perdre l’envie de sortir de chez elles et se coupent chaque jour davantage du monde environnant. Les difficultés auditives aggravent la rupture en appauvrissant les moyens de contact et d’ouverture que représentent le téléphone, la radio et la télévision. Et quand à ces encouragements au repli s’ajoutent des revenus trop faibles pour disposer des divers appareillages qui réduisent les handicaps de la vieillesse, l’isolement devient une fatalité difficilement contournable. Les remédiations mises en place Notre société est organisée pour apporter assistance et réconfort aux vieillards affaiblis et esseulés. On développe de plus en plus l’aide à domicile, et la prise en charge financière peut être très importante et correspondre à une prise en charge d’invalidité. Mais ce déploiement de solidarité se fait à la demande du bénéficiaire ou de ses proches ; or la personne âgée qui s’est enfermée dans sa solitude souvent ignore ses droits ou ne sait pas à qui s’adresser pour en bénéficier. L’aide à domicile peut intervenir par le détour d’un acte médical : les médecins généralistes, les infirmières informent souvent leurs patients sur les services sociaux susceptibles de leur faciliter la vie. Quand la solitude n’est pas associée à l’invalidité, elle peut trouver remède dans les activités de loisirs que gèrent beaucoup de municipalités pour les personnes âgées. Il convient, pour les organisateurs, de les diversifier le plus possible ; il faut aussi les promouvoir par voie postale et offrir aux participants des facilités de transport qui leur évitent fatigue de trajet et peur des mauvaises rencontres. Les maisons de retraite sont censées remédier à toutes les vicissitudes de la solitude des vieillards ; elles assurent hébergement, divertissement et soins. Toutefois ce triple contrat est inégalement tenu, et cela peut aussi bien venir de l’établissement et de son personnel que du pensionnaire lui-même ; certains vieillards n’acceptent pas de quitter leur logis et contestent leur placement en maison de retraite en s’enfermant dans le plus profond mutisme et même parfois en se laissant mourir. Les remédiations par la prévention Prévenir la solitude de la vieillesse est possible individuellement et socialement. Individuellement signifie que l’on n’attend pas le grand âge pour s’en prémunir, en choisissant par exemple l’éventuelle maison de retraite dont on peut avoir besoin. Par ailleurs, il est bon de penser à se créer un environnement facilitant le quotidien d’un vieillard et lui permettant de rester indépendant le plus longtemps possible. Il s’agit quelquefois de décider assez tôt de se rapprocher du domicile de ses enfants ou de proches plus jeunes que soi. Socialement, on peut aussi instaurer une sorte de prévention de la solitude des vieillards. Les associations dites du troisième âge existent partout et créent des réseaux de relations pour les nouveaux retraités qui se trouvent tout d’un coup privés du réseau des relations professionnelles ; pour un veuvage récent, ces associations représentent aussi un moyen d’atténuer la solitude. Mais la façon la plus authentique de créer du lien social pour les personnes âgées est de les rendre acteurs. Quelques maisons de retraite privilégient ce principe en assurant l’accueil et la garderie pour de jeunes enfants : une relation de tendresse stimulante et sans préjugés s’instaure souvent facilement avec les personnes âgées. Le soutien scolaire dispensé par des retraités de bon niveau, souvent anciens enseignants, devient de plus en plus un recours nécessaire et fort apprécié. Par cette médiation, vieillesse et utilité sociale se trouvent associées : pour les personnes âgées, il s’agit d’un réconfort ; pour les jeunes, d’une bonne leçon de vie. Conclusion Si l’on n’y prenait garde, la vie moderne exclurait vite les personnes du troisième et quatrième âges dans un ghetto de solitude. Mais depuis un demi-siècle, le monde politique ne laisse pas dans l’oubli social la question de la vieillesse, et l’on voit se mettre en place des moyens d’intendance pour le grand âge de plus en plus performants et prévenants. Cette assistance matérielle doit cependant trouver le renfort de la préservation de liens sociaux pour réduire le risque de solitude attaché au grand âge. SUJET 3 Lorraine II « Sida : pas de répit ! » Ainsi titrait L’Alsace du 25 novembre 1998. Faites une analyse des différents aspects de cette maladie (modes de transmission, prévention, traitement…) justifiant ce titre alarmiste. Corrigé Depuis le début de l’épidémie du sida, on compte 30 millions de morts. Ce décompte est d’autant plus terrible que sa progression rapide est certaine, faute de vaccin, faute de soins pour les pays pauvres, et faute aussi de précautions suffisantes pour les pays développés. On ne peut encore aujourd’hui parler du sida qu’en termes alarmistes. On a là une épidémie dont on connaît l’origine et les modes d’extension, mais que l’on soigne difficilement et avec parcimonie : la trithérapie, par son coût, reste réservée aux malades des pays riches. Un mal de mieux en mieux connu dans ses modes de transmission Le sida ou syndrome immunodéficitaire acquis est une infection due au VIH (virus de l’immunodéficience humaine). Il provoque, après une phase de latence variable selon les individus (de 10 ans en moyenne), l’effondrement du système immunitaire. À l’apparition de cette maladie, autour de 1980, le monde médical en a d’abord fait une maladie liée à l’homosexualité ; on a ensuite très vite constaté que la maladie frappait aussi les hétérosexuels et tout particulièrement les toxicomanes. Le contrôle de la séropositivité des femmes toxicomanes enceintes a ensuite amené à envisager les risques de contamination pour le fœtus, risques malheureusement confirmés pour 20 % des cas. Le drame des hémophiles frappés par le sida a fait évaluer aussi le rôle des produits sanguins transfusés dans le développement de la séropositivité. C’est ainsi qu’à partir de 1990 on a pu présenter clairement les trois voies de transmission du sida : voie sexuelle, voie sanguine, voie materno-fœtale. Une prévention qui reste précaire La prévention s’est faite par l’intermédiaire du corps médical et des médias, et a constitué un thème de société dominant dans les dix dernières années du xxe siècle. Des distributeurs de préservatifs ont été installés dans les espaces publics les plus fréquentés ; des campagnes de publicité et de presse ainsi que des émissions de télévision, avec des plateaux humanitaires et scientifiques très rassembleurs, ont pris en charge l’éducation du public, et tout particulièrement celle des jeunes. Toutes sortes de conseils ont été donnés : utilisation du préservatif, pas d’échange de seringue entre drogués, des gants de plastique pour tous ceux qui prennent en charge des blessés, auto-transfusion pour les futurs opérés. Mais, comme cela se produit avec les écoliers, le grand public a fini par ne plus écouter ces conseils pourtant réitérés. En décembre 2000, un responsable d’association de lutte contre le sida a souligné cette indifférence en disant « le sida n’est plus à la mode ». Ainsi ont été relancées des campagnes publicitaires recommandant l’utilisation du préservatif. La prévention dans les pays en développement ne dispose pas des moyens d’information et d’éducation des pays développés. ONUSIDA a été créé en 1995 pour coordonner les efforts des différentes institutions et en particulier de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) et pour développer la recherche et l’information sur la maladie. Sur les 30 millions de personnes infectées par le virus du sida dans le monde, 70 % se trouvent en Afrique, et chaque jour, 16 000 personnes à travers le monde sont infectées. Ainsi, indifférence ou sous-développement viennent affaiblir l’efficacité des moyens de prévention. Only gold members can continue reading. Log In or Register to continue Related Related posts: 1: Comment aborder l’épreuve 3: Comment aborder l’épreuve 2: Sujets corrigés 20: Anomalies du développement 6. Temporalité, mémoire et trauma Comorbidité avec le trouble de la personnalité borderline Stay updated, free articles. Join our Telegram channel Join Tags: Annales corrigées Concours Moniteur-éducateur Mar 22, 2020 | Posted by admin in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 4: Sujets corrigés Full access? Get Clinical Tree
Chapitre 4 Sujets corrigés SUJET 1 Champagne-Ardenne En vous appuyant sur les catastrophes naturelles de la fin d’année 1999, discutez des limites de la technologie moderne et des formes de solidarité ou d’individualisme que cela peut générer. Corrigé Une catastrophe surprenante Les 26 et 27 décembre 1999 ont été marqués par des vents que la France n’avait jamais connus. Les arbres abattus, les lignes électriques mises à terre et coupées ont été chiffrés en des bilans de catastrophe jusqu’alors inconnus. La France a dû faire appel à l’étranger pour rétablir la situation : des techniciens pour l’électricité sont venus d’Espagne et du Maroc prêter main forte au personnel d’EDF qui, au grand complet, recevait aussi le soutien de ses plus jeunes retraités. Les bûcherons canadiens ont apporté à nos militaires le renfort de leurs compétences dans les Vosges et le Massif central dévastés. L’ampleur du sinistre a été telle qu’on peut l’évoquer comme un traumatisme national. Le constat obligé des limites de la technologie moderne Les premiers services publics impliqués dans cette tempête ont été les services de prévisions météorologiques. Les forts coups de vent annoncés étaient très sous-évalués par rapport à la réalité. La belle informatique de prévision n’a permis le déclenchement d’aucun moyen de prévention ; les satellites d’information météo sont restés en la circonstance inopérants. Autre secteur de pointe dont on a constaté les fragilités : l’alimentation en courant électrique. Si les centrales sont restées debout, les pylônes porteurs des fils, eux, sont tombés. EDF a dû immédiatement donner les raisons du non ensevelissement des lignes : l’optimisme et le souci de restreindre les coûts. On constate aujourd’hui ses efforts pour mettre sous terre les câbles d’alimentation électrique : c’est la leçon tirée du désastre des 26 et 27 décembre 1999. Cette longue tornade qui a déferlé sur la France nous a donc révélé l’inadéquation aux situations extrêmes de technologies que l’on croyait pourtant très avancées. Une occasion d’évaluer la force de la solidarité Solidarité est bien le terme qu’il convient d’employer pour décrire les efforts physiques et financiers qui ont été déployés pour secourir les personnes, voire les régions, victimes de cette terrible tempête. On ne peut prétendre faire une liste exhaustive de tous ceux qui méritent d’être inscrits dans ce palmarès de dévouement et de générosité, mais on peut évoquer quelques conduites significatives. Ainsi, le personnel d’EDF a travaillé nuit et jour jusqu’au rétablissement du courant pour tous ; le même élan a conduit l’action des personnels de l’équipement chargés de dégager les routes. De même, presque 2 000 soldats sont intervenus et l’un d’entre eux y a laissé la vie. Les journaux télévisés ont souvent évoqué la générosité de tel ou tel individu qui, propriétaire d’un groupe électrogène, le mettait à la disposition des sinistrés. Le désastre qui a touché le parc du château de Versailles a mobilisé beaucoup de riches étrangers, surtout américains, qui se sont empressés d’envoyer de l’argent et des plants d’arbres pour reconstituer le décor de la demeure royale. On pourrait en tirer la leçon que les grandes catastrophes donnent à découvrir le meilleur des collectivités humaines. Les tentations de l’individualisme L’émotion collective qui se manifeste autour des grands désastres laisse peu de place à l’individualisme et exerce contre lui une pression dissuasive. Cependant, des formes criminelles de l’individualisme, à savoir le vol et l’escroquerie, accompagnent souvent les catastrophes. En effet, il est des individus qui profitent de l’absence forcée des occupants pour piller les logis délaissés pour des raisons de sécurité. Ce risque de pillage rend souvent très difficiles les ordres d’évacuation et fait assumer des périls inutiles à des personnes trop attachées à leurs biens. Les compagnies d’assurances, quant à elles, surveillent une autre forme de l’individualisme qu’encouragent les grands désastres : celui qui consiste à majorer le sinistre subi et à y rattacher toute une série de préjudices fictifs. Cette escroquerie improvisée ne tient pas compte de la règle de mutualité qui prévaut dans l’établissement des cotisations d’assurances. De tels comportements sont très contrôlés et sévèrement réprimés. SUJET 2 Lorraine I « La collectivité a beau protéger les vieux, elle n’empêche pas ceux-ci de voir se restreindre leurs liens avec l’environnement, et même de tomber dans la solitude la plus redoutable ». Analysez cette réflexion d’un sociologue et proposez des remédiations concrètes à la solitude des personnes âgées. Corrigé Les rubriques des faits divers, dans les journaux, mentionnent parfois la découverte tardive du corps d’une personne âgée, décédée à son domicile sans la moindre alerte. La canicule de l’été 2003 a donné une ampleur tragique à ce type de circonstance. La solitude des vieillards est en effet un problème spécifique des grandes villes où tout facilite l’anonymat ; toutefois le développement de l’aide à domicile et la présence d’auxiliaires de vie auprès de nombreux vieillards peut et doit corriger l’effet néfaste du milieu urbain. Les raisons de la désocialisation des personnes âgées C’est bien sûr avant tout la mort qui fait le vide autour des personnes âgées : peu à peu on voit partir conjoint, frères et sœurs, amis. Les contacts humains se limitent alors parfois aux voisins de palier et aux commerçants du quartier. Or, le style de vie urbain réduit généralement ces relations de voisinage à quelques formules de politesse, au hasard des rencontres. Autre facteur de solitude et de désocialisation : les effets de l’âge que sont la moins grande mobilité et souvent la surdité. L’agitation urbaine, les transports en commun ne sont pas rassurants pour des personnes très âgées et fragiles ; c’est ainsi qu’elles peuvent perdre l’envie de sortir de chez elles et se coupent chaque jour davantage du monde environnant. Les difficultés auditives aggravent la rupture en appauvrissant les moyens de contact et d’ouverture que représentent le téléphone, la radio et la télévision. Et quand à ces encouragements au repli s’ajoutent des revenus trop faibles pour disposer des divers appareillages qui réduisent les handicaps de la vieillesse, l’isolement devient une fatalité difficilement contournable. Les remédiations mises en place Notre société est organisée pour apporter assistance et réconfort aux vieillards affaiblis et esseulés. On développe de plus en plus l’aide à domicile, et la prise en charge financière peut être très importante et correspondre à une prise en charge d’invalidité. Mais ce déploiement de solidarité se fait à la demande du bénéficiaire ou de ses proches ; or la personne âgée qui s’est enfermée dans sa solitude souvent ignore ses droits ou ne sait pas à qui s’adresser pour en bénéficier. L’aide à domicile peut intervenir par le détour d’un acte médical : les médecins généralistes, les infirmières informent souvent leurs patients sur les services sociaux susceptibles de leur faciliter la vie. Quand la solitude n’est pas associée à l’invalidité, elle peut trouver remède dans les activités de loisirs que gèrent beaucoup de municipalités pour les personnes âgées. Il convient, pour les organisateurs, de les diversifier le plus possible ; il faut aussi les promouvoir par voie postale et offrir aux participants des facilités de transport qui leur évitent fatigue de trajet et peur des mauvaises rencontres. Les maisons de retraite sont censées remédier à toutes les vicissitudes de la solitude des vieillards ; elles assurent hébergement, divertissement et soins. Toutefois ce triple contrat est inégalement tenu, et cela peut aussi bien venir de l’établissement et de son personnel que du pensionnaire lui-même ; certains vieillards n’acceptent pas de quitter leur logis et contestent leur placement en maison de retraite en s’enfermant dans le plus profond mutisme et même parfois en se laissant mourir. Les remédiations par la prévention Prévenir la solitude de la vieillesse est possible individuellement et socialement. Individuellement signifie que l’on n’attend pas le grand âge pour s’en prémunir, en choisissant par exemple l’éventuelle maison de retraite dont on peut avoir besoin. Par ailleurs, il est bon de penser à se créer un environnement facilitant le quotidien d’un vieillard et lui permettant de rester indépendant le plus longtemps possible. Il s’agit quelquefois de décider assez tôt de se rapprocher du domicile de ses enfants ou de proches plus jeunes que soi. Socialement, on peut aussi instaurer une sorte de prévention de la solitude des vieillards. Les associations dites du troisième âge existent partout et créent des réseaux de relations pour les nouveaux retraités qui se trouvent tout d’un coup privés du réseau des relations professionnelles ; pour un veuvage récent, ces associations représentent aussi un moyen d’atténuer la solitude. Mais la façon la plus authentique de créer du lien social pour les personnes âgées est de les rendre acteurs. Quelques maisons de retraite privilégient ce principe en assurant l’accueil et la garderie pour de jeunes enfants : une relation de tendresse stimulante et sans préjugés s’instaure souvent facilement avec les personnes âgées. Le soutien scolaire dispensé par des retraités de bon niveau, souvent anciens enseignants, devient de plus en plus un recours nécessaire et fort apprécié. Par cette médiation, vieillesse et utilité sociale se trouvent associées : pour les personnes âgées, il s’agit d’un réconfort ; pour les jeunes, d’une bonne leçon de vie. Conclusion Si l’on n’y prenait garde, la vie moderne exclurait vite les personnes du troisième et quatrième âges dans un ghetto de solitude. Mais depuis un demi-siècle, le monde politique ne laisse pas dans l’oubli social la question de la vieillesse, et l’on voit se mettre en place des moyens d’intendance pour le grand âge de plus en plus performants et prévenants. Cette assistance matérielle doit cependant trouver le renfort de la préservation de liens sociaux pour réduire le risque de solitude attaché au grand âge. SUJET 3 Lorraine II « Sida : pas de répit ! » Ainsi titrait L’Alsace du 25 novembre 1998. Faites une analyse des différents aspects de cette maladie (modes de transmission, prévention, traitement…) justifiant ce titre alarmiste. Corrigé Depuis le début de l’épidémie du sida, on compte 30 millions de morts. Ce décompte est d’autant plus terrible que sa progression rapide est certaine, faute de vaccin, faute de soins pour les pays pauvres, et faute aussi de précautions suffisantes pour les pays développés. On ne peut encore aujourd’hui parler du sida qu’en termes alarmistes. On a là une épidémie dont on connaît l’origine et les modes d’extension, mais que l’on soigne difficilement et avec parcimonie : la trithérapie, par son coût, reste réservée aux malades des pays riches. Un mal de mieux en mieux connu dans ses modes de transmission Le sida ou syndrome immunodéficitaire acquis est une infection due au VIH (virus de l’immunodéficience humaine). Il provoque, après une phase de latence variable selon les individus (de 10 ans en moyenne), l’effondrement du système immunitaire. À l’apparition de cette maladie, autour de 1980, le monde médical en a d’abord fait une maladie liée à l’homosexualité ; on a ensuite très vite constaté que la maladie frappait aussi les hétérosexuels et tout particulièrement les toxicomanes. Le contrôle de la séropositivité des femmes toxicomanes enceintes a ensuite amené à envisager les risques de contamination pour le fœtus, risques malheureusement confirmés pour 20 % des cas. Le drame des hémophiles frappés par le sida a fait évaluer aussi le rôle des produits sanguins transfusés dans le développement de la séropositivité. C’est ainsi qu’à partir de 1990 on a pu présenter clairement les trois voies de transmission du sida : voie sexuelle, voie sanguine, voie materno-fœtale. Une prévention qui reste précaire La prévention s’est faite par l’intermédiaire du corps médical et des médias, et a constitué un thème de société dominant dans les dix dernières années du xxe siècle. Des distributeurs de préservatifs ont été installés dans les espaces publics les plus fréquentés ; des campagnes de publicité et de presse ainsi que des émissions de télévision, avec des plateaux humanitaires et scientifiques très rassembleurs, ont pris en charge l’éducation du public, et tout particulièrement celle des jeunes. Toutes sortes de conseils ont été donnés : utilisation du préservatif, pas d’échange de seringue entre drogués, des gants de plastique pour tous ceux qui prennent en charge des blessés, auto-transfusion pour les futurs opérés. Mais, comme cela se produit avec les écoliers, le grand public a fini par ne plus écouter ces conseils pourtant réitérés. En décembre 2000, un responsable d’association de lutte contre le sida a souligné cette indifférence en disant « le sida n’est plus à la mode ». Ainsi ont été relancées des campagnes publicitaires recommandant l’utilisation du préservatif. La prévention dans les pays en développement ne dispose pas des moyens d’information et d’éducation des pays développés. ONUSIDA a été créé en 1995 pour coordonner les efforts des différentes institutions et en particulier de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) et pour développer la recherche et l’information sur la maladie. Sur les 30 millions de personnes infectées par le virus du sida dans le monde, 70 % se trouvent en Afrique, et chaque jour, 16 000 personnes à travers le monde sont infectées. Ainsi, indifférence ou sous-développement viennent affaiblir l’efficacité des moyens de prévention. Only gold members can continue reading. Log In or Register to continue Related Related posts: 1: Comment aborder l’épreuve 3: Comment aborder l’épreuve 2: Sujets corrigés 20: Anomalies du développement 6. Temporalité, mémoire et trauma Comorbidité avec le trouble de la personnalité borderline Stay updated, free articles. Join our Telegram channel Join Tags: Annales corrigées Concours Moniteur-éducateur Mar 22, 2020 | Posted by admin in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 4: Sujets corrigés Full access? Get Clinical Tree