4: Sémiologie des fonctions végétatives

4 Sémiologie des fonctions végétatives


Le système somatique, étudié dans les précédents chapitres, est tourné vers le monde extérieur sur lequel il nous permet d’agir. Les fonctions végétatives, qui assurent l’homéostasie du milieu intérieur, sont sous la dépendance du système nerveux autonome et de l’hypothalamus.



Le système nerveux autonome




Effecteurs du système autonome


Le système autonome se distingue du système somato-moteur par une organisation à deux neurones, pré- et postganglionnaire, de ses effecteurs (fig. 4.1 et 4.2).




Neurones effecteurs sympathiques — Myélinisé, le neurone sympathique préganglionnaire a son corps cellulaire dans le tractus intermédio-latéral de la moelle de D1 à L2-L3. Son axone gagne par la racine antérieure, puis le rameau communicant blanc, la chaîne des ganglions sympathiques paravertébraux. La synapse avec le neurone postganglionnaire, non myélinisé, se fait le plus souvent au niveau d’un ganglion paravertébral, parfois au-delà dans un ganglion prévertébral tel que le ganglion cœliaque. Le neurone préganglionnaire est cholinergique ; le neurone postganglionnaire est adrénergique, à l’exception des fibres sympathiques destinées aux glandes sudoripares et des fibres vasodilatatrices des muscles squelettiques, qui sont cholinergiques. Certaines fibres préganglionnaires traversent les ganglions sympathiques pour se terminer sur les cellules chromaffines de la médullosurrénale.


Neurones effecteurs parasympathiques — Le neurone préganglionnaire a son corps cellulaire dans le tronc cérébral pour le contingent crânien, annexé aux 3e, 7 e, 9 e et 10 e nerfs crâniens, et dans la corne latérale de la moelle, de S2 à S4 pour le contingent sacré. La synapse avec le neurone postganglionnaire se fait à proximité ou au niveau même du viscère innervé. Les neurones parasympathiques pré- et postganglionnaires sont cholinergiques.




Troubles liés à une atteinte du système nerveux autonome


Des troubles dysautonomiques peuvent être observés dans des affections intéressant le système nerveux périphérique ou central. Ils peuvent être monosymtomatiques ou réaliser un syndrome de dysautonomie plus ou moins généralisée. Parmi les signes dysautonomiques, il est possible de distinguer ceux qui sont dus à un déficit sympathique adrénergique (hypotension orthostatique, trouble de l’éjaculation), à un déficit sympathique cholinergique (trouble de la sudation), à un déficit parasympathique cholinergique (pupille fixe, faiblesse de la miction, atonie intestinale, déficit de l’érection). Les syndromes dysautonomiques peuvent concerner un seul système, sympathique ou parasympatique, ou des deux (pandysautonomie).



Anomalies pupillaires









Troubles génito-sphinctériens



Miction


La miction met en jeu une activité réflexe intégrée au niveau de la moelle sacrée (S2-S4) (fig. 4.3). Les afférences sont issues des récepteurs sensibles à l’étirement situés dans la paroi vésicale. Les efférences sont des fibres sympathiques et parasympatiques qui innervent le muscle détrusor et le sphincter lisse de l’urètre, et des motoneurones somatiques provenant du noyau d’Onuf destinés au sphincter externe strié.



Le stockage de l’urine et la continence sont favorisés par les fibres sympathiques qui inhibent le détrusor par l’intermédiaire de récepteurs béta et stimulent le sphincter lisse par l’intermédiaire de récepteurs alpha, ainsi que par les motoneurones somatiques qui activent de façon tonique le sphincter externe de l’urètre et les muscles du plancher pelvien. Au-delà d’un certain volume intravésical, l’activité sympathique est inhibée tandis que survient une décharge du parasympathique, cholinergique, provoquant la contraction du détrusor et initiant la miction. Au début de la miction survient une inhibition réflexe des neurones du noyau d’Onuf. Ces dispositifs segmentaires réflexes sont soumis au contrôle de centres suprasegmentaires facilitant ou inhibant la miction. Il existe notamment des centres facilitants dans la réticulée pontine dorso-latérale et l’hypothalamus, dont la stimulation détermine la miction dans l’attitude propre à l’espèce. Le cortex de la face interne du lobe frontal assure le contrôle volontaire de la miction.


La sémiologie des troubles de la miction dépend du niveau auquel le contrôle de la miction est atteint :




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May 23, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 4: Sémiologie des fonctions végétatives

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