Chapitre 39 Fractures de la diaphyse fémorale
Ce que vous savez déjà
• Ce sont des fractures fréquentes de l’adulte actif, dues, dans les 3/4 des cas, à des accidents de circulation.
• De ce fait, la violence du traumatisme multiplie actuellement les traits complexes et associe souvent des lésions de voisinage et des parties molles.
• La pose d’implants multiples sur l’extrémité proximale du vieillard et la longévité moyenne accrue de la population ont créé, ces dernières années, un type nouveau en regard et/ou en dessous de l’implant. Son traitement n’en est pas toujours évident.
Ce que nous pouvons préciser
Leur classification
• Elle est surtout à visée thérapeutique et doit tenir compte de deux caractères morphologiques essentiels du fémur :
• Comme pour tout os long, il y a des fractures proximales, médiales et distales, allant du petit trochanter au tubercule du grand adducteur. Les traits répondent également aux caractéristiques habituelles : simples, transversaux, obliques ou spiroïdes, complexes, à 2 étages, à fragments multiples comminutifs (figures 39.1 et 39.2).
• Les fractures, après prothèse, créent soit un trait spiroïde sous-jacent, soit un long biseau à cheval sur l’implant et la diaphyse sous-jacente (figure 39.3).
• Les fractures itératives, après ablation de matériel de synthèse, sont ici plus fréquentes qu’ailleurs, vu les contraintes supportées, l’atrophie corticale consécutive à un matériel volumineux et son ablation souvent précoce.
Les lésions associées
• Ostéoarticulaires (l’importance du traumatisme impose de les rechercher systématiquement) :
– entorses du genou (surtout croisé postérieur) : test systématique après stabilisation fracturaire ;
• Vasculonerveuses (vérifier comme toujours systématiquement pouls et motricité distale) :
– rarement nerveuses (contusion du nerf ischiatique ou rupture lors des délabrements graves, notamment par projectiles de chasse) ;
Leur traitement
Vous avez à votre disposition :
L’immobilisation sur le lieu de l’accident
La seule attelle efficace est celle qui rappelle l’ancienne attelle du service des armées (Thomas-Lardennois). Les attelles habituelles ne prenant pas la hanche créent un poids supplémentaire distal et sont inutiles. Mieux vaut une branche ou une planche remontant jusqu’à la crête iliaque et maintenue par un bandage ou l’utilisation du membre controlatéral, à défaut de matelas-coquille (figure 39.4) [*].