38 L’arrêt cardiaque ou cardiorespiratoire de l’enfant, contrairement à celui de l’adulte, est dans la très grande majorité des cas la conséquence d’une hypoxie. Les causes cardiaques, rythmologiques (fibrillation ventriculaire, tachycardie ventriculaire) sont plus rares. Pour ces raisons, la prise en charge de l’arrêt cardiaque de l’enfant est différente de celles de l’adulte. Le pronostic à court et moyen termes de l’arrêt cardiaque de l’enfant est sombre. Un effort important doit porter sur sa prévention, c’est-à-dire sur l’identification précoce des situations à risque. L’arrêt cardiaque est l’ultime complication de l’évolution d’une hypoxie (asthme, laryngite, bronchiolite, épiglottite, pneumopathie), d’un sepsis, d’une cardiopathie congénitale, notamment en postopératoire de chirurgie cardiaque, ou d’une myocardiopathie, d’une encéphalopathie convulsivante ou non, ou d’un syndrome polymalformatif. Elle concerne les enfants prépubères, les noyés, les traumatisés, les intoxiqués. Une fois l’arrêt cardiaque reconnu, la séquence consiste à : • appeler à l’aide pour alerter un éventuel entourage sans quitter la victime ; • ouvrir les voies aériennes et les libérer ; • rechercher une ventilation pendant 10 secondes ; • en son absence faire 5 insufflations ; • rechercher des signes de vie et le pouls pendant 10 secondes au maximum si on est un professionnel de santé ; • en leur absence commencer des compressions thoraciques et les alterner avec des insufflations sur un rythme 15 compressions – 2 insufflations, pendant une minute, soit 4 à 5 cycles ; • appeler les secours (le SAMU) ; • ouvrir les voies aériennes et les libérer ; • en son absence commencer les compressions thoraciques alternées avec les insufflations selon un rythme 30 compressions – 2 insufflations jusqu’à l’arrivée des secours. Figure 38.1 Extension de la tête-soulèvement du menton. (D’après Chéron G, Bocquet N, Nouyrigat V, Patteau G, de Saint-Blanquat L. Arrêt cardiaque de l’enfant. Encycl Med Chir – Médecine d’urgence 2012 ; 7 : 1-11 [article 25-140-A-40].) Placer l’enfant sur le dos. L’occiput au cours des premières années de vie est proéminent par rapport au rachis cervical et est responsable d’une obstruction des voies aériennes lorsque l’enfant est en décubitus dorsal. L’ouverture des voies aériennes se fait par la manœuvre universelle. Le sauveteur se place à côté de l’enfant. Il défléchit légèrement la tête de l’enfant en la basculant vers l’arrière grâce à une main placée sur son front. L’autre main saisit la partie osseuse de la pointe du menton et la soulève vers le haut et l’avant. Le pouce et l’index doivent bien saisir la pointe du menton et ne pas s’appuyer sur les tissus mous du plancher de la bouche, ce qui refoulerait la langue vers le palais et obstruerait la cavité buccale. Plus l’enfant est jeune, moins il faut mettre la tête en hyperextension. Dès que possible, une canule oro-pharyngée doit être mise en place.
Arrêt cardiaque
Épidemiologie
Réanimation cardiorespiratoire de base
Séquence de réanimation de base pédiatrique
Séquence de réanimation de base adulte
Ouvrir et libérer les voies aériennes (figures 38.1 et 38.2)
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